• L’imaginaire de l’homo sapiens

    L’imaginaire de l’homo sapiens« Sapiens, une brève histoire de l’humanité », est un ouvrage écrit par Harari, professeur d’histoire à l’université hébraïque de Jérusalem. C’est un livre clair et intelligent qui aborde avec originalité de multiples questions. Le texte est étayé par de nombreuses références figurant au bas des pages. Il se lit comme un roman, ce qui explique son succès mondial.

    Il en ressort en particulier (ce qui n’est pas original) que l’homo sapiens est un être violent qui a une forte tendance à détruire les autres espèces dès qu’il met le pied quelque part et à supplicier celles qu’il domestique. A charge de revanche, et comme je l’ai entendu il y a peu : la revanche étant toujours une charge, cette violence, il l’exerce également contre lui-même montrant ainsi qu’il n’est de pire ennemi que soi-même. En 2002 « sur 57 millions de morts, 172000 seulement sont morts de la guerre et 569000 de crimes violents, soit un total 741000 victimes de violences humaines, pour 873000 suicides ». Il semble donc que l’être humain, si l’on se réfère à ces chiffres qui datent un peu, risque plus de mourir de sa propre main que de celle d’un autre.

    Une idée plus intéressante apparait en filigrane dans le livre : celle du rôle majeur dans l’évolution de l’humanité de l’imaginaire et de la fiction. Sont des fictions, les religions, la nation, les droits de l’homme et bien d’autres composantes de la culture. C’est la croyance par le grand nombre qui permet de les adopter comme des vérités intangibles. La culture pourrait même être comparée à un virus passant de tête en tête. Le capitalisme lui-même est basé sur l’imaginaire et la croyance, puisque l’argent que vous êtes censé posséder à la banque n’existe pas et quand il existe ce n’est que du papier sans valeur intrinsèque mais chargé de notre imaginaire et de la confiance, parfois mal placée, que nous avons dans les autres dont on espère qu’ils ont adopté la même fiction.

    Le rôle de l’imaginaire et des croyances de l’homo sapiens est largement développé en le comparant au naturel, c’est à dire à ce qui est inscrit dans la biologie et l’évolution.

    L’imaginaire de l’homo sapiens

    Matisse : « Modèle masculin »

    « L’insoumission n’est plus ce qu’elle étaitQuand on cherche à avoir la peau des autres. »

  • Commentaires

    1
    Samedi 4 Août 2018 à 20:32

    "Homo homini lupus": ce n'est pas nouveau.

      • Samedi 4 Août 2018 à 20:40

        Quand on parle d'histoire il est difficile de décrire du nouveau. Seule son interprétation peut être originale.

    2
    Samedi 4 Août 2018 à 21:17

    Je ne l'ai pas lu.

    Tout d'abord je me méfie, peut-être par incompétence ou manque de curiosité, de ces "encyclopédies du savoir relatif et absolu" wink2 de toutes sortes comme celles que j'ai lu étant ado, à mi-chemin entre méditation transcendantale, psychologie, sciences de pointe, etc  ("Le Macroscope" ou "La gnose de Princeton", p.ex....), ensuite les quelques avis (non "commerciaux") que j'ai pu lire ici ou là sur les conclusions de l'auteur m'avaient laissé comme un grand froid dans le dos.

    Mais... je ne l'ai pas lu !

    La suite annoncée de cet ouvrage laisse entrevoir les mêmes menaces sur l'humanité: technologie, encore technologie et toujours technologie, en omettant tous les autres risques (si j'ai bien compris ce que j'ai pu découvrir sur internet après la publication de votre article)

    Car, je ne l'ai pas lu (le livre, pas l'article)..

    Mais, j'ai lu:

    (désolé, je sors)

      • Samedi 4 Août 2018 à 22:17

        Par contre, je n'ai pas lu le Cavanna, mais on ne peut pas dire que le singe est devenu con, il est surtout devenu dangereux, encore que les singes ne sont pas des tendres.

    3
    Souris donc
    Dimanche 5 Août 2018 à 08:30

    Dure critique aussi chez Stéphane Debove, un Normale Sup, du même domaine scientifique. On peut admirer les lecteurs qui se tapent les 500 pages depuis les semaines (85 !) que ce pavé est au hit des ventes de la FNAC.

    Je vais suivre le conseil de Bedeau, notre fin lettré, toujours sage et avisé, et me procurer le Cavanna.

     

      • Dimanche 5 Août 2018 à 09:08

        Je n'ai pas lu le Cavanna mais connaissant le personnage, je me doute de ce qu'il y a dedans et je suis pratiquement certain qu'il ne m'apprendra rien.

        Quant à la critique en lien, je trouve qu'elle est très critiquable à la limite de la mauvaise foi (et de la jalousie comme le dit lui-même le critique). Il s'agit évidemment d'un livre de vulgarisation (d'où les anecdotes) et il est parfaitement réussi dans ce sens : ce n'est pas une thèse. Quant aux références qui manqueraient je trouve que Mr Debove est gonflé (il parle d'une cinquantaine de références !), par ex. au bas de la page 85 il existe déjà 8 références en indiquant même les pages où sont tirées les affirmations du texte. Par ailleurs, comme ce n'est pas une thèse, l'auteur nous fait part de ses opinions qui ne sont pas sans intérêt même si on peut ne pas être d'accord avec elles. Enfin Mr Debove se permet de dire que l'ouvrage est probablement tel car il était destiné au départ qu'au public d'Israël, ce qui me fait douter de son bon sens mais pas de son mépris.

      • Souris donc
        Dimanche 5 Août 2018 à 13:36

        Tout le problème de la vulgarisation scientifique est : Où mettre le curseur ?

        Etienne Klein est, selon moi, un excellent vulgarisateur, car il sait captiver son auditoire avec une bonne dose d'humour, y compris en montant sur scène. On sait ainsi pourquoi le chat beurré reste en lévitation, et pourquoi les physiciens manquent d'imagination au point d'appeler leur chat Schrödinger.

      • Dimanche 5 Août 2018 à 14:25

        La position du curseur est déterminée par l'auteur : un bon vulgarisateur est celui qui fait comprendre une matière de spécialiste à des non spécialistes sans dénaturer la matière.

        Pour la  vidéo en lien, j'avoue ne pas avoir bien compris la démonstration de Klein (alors que je connais le paradoxe) et je suppose que les rires (souvent à contre-temps) ont été ajoutés, sinon le public semble prendre Klein (pour lequel j'ai du respect) pour un comique troupier. 

      • Souris donc
        Dimanche 5 Août 2018 à 18:36

        Demain, je vais chercher Sapiens à la bibliothèque municipale. Gare à vous, Dr Wo, s'il ne tient pas ses promesses...

        (Klein : je pense que c'est l'introduction à une de ses conférences qu'on trouve sur YouTube. Roboratives : 1 heure chacune)

      • Dimanche 5 Août 2018 à 18:52

        J'ai pris là une lourde responsabilité (501 pages !). J'ignore si ce livre vous apprendra quoi que ce soit, mais il a un avantage : il est facile à lire.

    4
    Dimanche 5 Août 2018 à 18:40

    741000 morts violentes sur 57 millions de décès au total, ça fait du 13 pour 1000 ou, pour utiliser un ratio que je comprends mieux, du 1,3 %. 

    Autrement dit, près de 99 décès  sur 100 sont donc provoqués non par la violence de l'homo sapiens mais par la vieillesse et la maladie. 

    Moralité : si l'on veut faire diminuer la mortalité totale il vaut mieux lutter contre la maladie et la vieillesse que contre la criminalité. 

    Mais paradoxe :  si le nombre de décès par la maladie ou vieillesse baisse, le chiffre des décès violents sera proportionnellement plus important, ce qui permettra au professeur Harari d'affirmer que l'homo sapiens devient de plus en plus violent !

    Carlus ( professeur d'histoires à dormir debout) 

     

    PS : est-il nécessaire de préciser après cette démonstration que je n'ai pas lu le livre du professeur Harari ? smile

      • Dimanche 5 Août 2018 à 19:09

        Des gens à votre écoute travaillent déjà sur l'immortalité. La mort ne pourrait être alors provoquée que de façon violente.

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