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Humour noir britannique
Le Courrier international rapporte un article du Guardian qui fait état d'un document de 1987, mais toujours valable aujourd'hui, qui stipule que le directeur de la CIA a le pouvoir "d’approuver, modifier ou désapprouver toutes les propositions concernant la recherche sur les sujets humains."
« Ce document pose aussi des questions concernant l’implication de médecins dans les interrogatoires de la CIA. Si la présence de personnel médical aux interrogatoires “assure” d’après l’agence que les techniques de tortures sont conduites “selon la rigueur médicale”, plusieurs médecins et experts des droits de l’homme estiment que les notes abondantes des docteurs de la CIA pendant les interrogatoires les a conduits à pénétrer “dans le domaine de l’expérimentation humaine”..
Autre point qui pose problème, le "consentement éclairé du sujet", normalement requis pour toute expérience sur un humain. Or la CIA ne recueillait jamais ce consentement éclairé avant de procéder à ses programmes d’interrogatoires, pointe le quotidien britannique. »
On croit rêver. Ces extraits de l'article britannique suggèrent que, d'après le document américain, la CIA prétend se livrer à un travail de recherche en parlant de « rigueur médicale », de « notes abondantes » des médecins assistant à « l'expérimentation », et comble du ridicule, mais tragique, car il s'agit tout bonnement de torture, le journaliste qui a rédigé l'article regrette l'absence de consentement éclairé du « patient » avant de subir la torture comme l'exige l'éthique médicale avant tout essai sur l'être humain.
S'agit-il d'un exemple d'humour noir britannique ?
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Commentaires
Evidemment, si on vous arrache les ongles, il faut le consentement éclairé, des fois que vous ne compreniez pas de quoi il retourne. Oui oui, j'ai bien compris et je consens, mais encore un moment, Monsieur le bourreau.
Mais, 1987 ? C'était il y a presque 30 ans. Il y a prescription, non ? Ou alors, politiquement corrects comme ils sont aux USA, ils ont oublié d'abolir la loi, vu que leur délinquance est comme la nôtre, comment dire ? voir Zemmour.
Au grand bonheur du Guardian qui doit avoir quelques difficultés comme toute la presse papier, et fait les poubelles pour relancer les ventes ?
PANGLOSS. Absurdité et hypocrisie de considérer quasiment la torture comme une expérience médicale et l'absence de consentement éclairé de la part du futur torturé comme une entorse à l'éthique médicale !
SOURIS DONC. Le document de 1987 a été semble-t-il rendu publique récemment et serait toujours valable.
Ils sont spéciaux ces anglais, comme si les barbares qui pratiquent la torture prenaient des gants de demandent des consentements écrits de la part de leurs victimes! Bonne soirée Doc
La question est de savoir si ce n'est pas de l'ironie de la part du journaliste du Guardian à propos du document américain qui parle pudiquement d'expérimentation et de rigueur médicale.
Ironie de la part du Guardian avec un énorme non-dit mais auquel tout le monde pense : les Mengele et autres médecins expérimentant dans les lieux de torture, et sans trop de consentement éclairé...
Et, évidemment, les dessinateurs s'en donnent à cœur joie :
http://www.delitdimages.org/miss-lilou-64/
En même temps, si le consentement du sujet peut-être obtenu A POSTERIORI, les tortionnaires ne devraient pas avoir trop de problème à l'obtenir !
SOURIS DONC. Le terme "d'expérimentation sur des sujets humains" évoque en effet d'emblée les ignobles expérimentations des nazis dans les camps de concentration sans doute faites avec une grande "rigueur médicale" et une totale inhumanité.
Le dessin est très soft.
Il apparaît tout à fait légitime, en effet, que nul ne puisse être torturé sans y avoir préalablement consenti...et de façon éclairée bien sûr...c'est sans doute pour cela qu'on braque en pleine gueule aux intéressés, une lampe de forte puissance.
Amitiés.
CARLUS. L'éthique a posteriori est une démarche fréquemment utilisée en politique. Votre réalisme est incontestable.
La reprise de l’article du Guardian par Courrier International n’est pas neutre non plus.
Courrier International = Pierre Bergé + SOS Racisme + Le Monde.
Un peu orienté. A sa sortie, on nous le vendait comme émanation de…l’UNESCO.
Une interprétation n'est jamais neutre. Ce qui compte c'est la véracité des faits et on ne peut la certifier que si l'on y assiste ou si l'on a une connaissance directe de documents authentiques. Or dans notre position nous n'avons que la transmission médiatique dont l'authenticité est toujours discutable.
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A part des masochistes, qui donnerait son consentement?