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Courts-circuits synaptiques
Ce petit billet est un rectificatif à l’article précédent. Je disais dans ce dernier que je m’étais contenté de survoler l’entretien avec Macron publié dans Le Point, mais s’il est permis de survoler un texte quand il est trop long, il est aussi souhaitable de ne pas faire d’erreur de pilotage si l’on se permet, comme je l’ai fait, de porter un jugement sur son contenu.
Un reliquat de rigueur scientifique m’a poussé à atterrir. Dans le billet précédent, en me basant sur l’intertitre : / Réforme du travail « Une révolution copernicienne » /, j’avais attribué par un court-circuit synaptique simplificateur le qualificatif de « révolution copernicienne » à la loi travail contenue dans les récentes ordonnances. Or le court-circuit neuronal favorisé par la formulation de l’intertitre a été à l’origine d’une erreur : d’après le texte dans lequel j’ai finalement atterri, le terme de révolution ne concerne pas la réforme du code du travail – ce qui avait justifié mon ironie mal placée – mais ce que seront, d’après Macron et d’une façon générale, la conception et l’organisation du travail dans l’avenir.
Les médias ont la perversité de rédiger volontairement des intertitres simplificateurs et biaisés qui deviennent des sources de polémiques artificielles.
Pour me consoler je pense que je ne suis pas le seul à être victime de courts-circuits synaptiques. Dans cet entretien avec Macron, un autre intertitre : / Terrorisme « Pour en finir avec la politique victimaire » / a scandalisé les associations de victimes des attentats qui, se sentant visées, sont immédiatement montées au créneau pour protester, sans avoir lu apparemment le texte qui suit. Or que dit Macron dans le texte ? « Il faut définir ces nouveaux horizons, ces nouvelles terres de conquête, ces nouvelles formes d’engagement, pour sortir de l’esprit de défaite qui nous habite encore trop aujourd’hui, pour en finir avec la politique victimaire. Nous sommes un pays de conquête ». Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur ce paragraphe, il n’y a là aucune allusion aux victimes des attentats, il s’agit d’un esprit victimaire qui, d’après Macron, toucherait l’ensemble de la nation.
Beau travail journalistique dont l'un des objectifs est de créer la polémique là où elle n’a aucune raison d’être mais qui, pour éclore, nécessite la complicité de l’esprit superficiel des lecteurs (dont je suis).
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Commentaires
Il n'empêche que "révolution copernicienne" est un peu (et même beaucoup) exagéré.
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Dimanche 3 Septembre 2017 à 10:05
Sans aucun doute, c'est une image grandiloquente, mais elle ne concerne pas son action mais une évolution sociale nouvelle à mettre en parallèle avec l'analyse de Hamon sur la "disparition du travail".
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3Un Cœur qui batDimanche 3 Septembre 2017 à 16:27Cher Doc,
Comment voulez-vous aujourd'hui vendre de la presse sans faire le "buzz" ?
Dans cette Société de spectacle, il faut pour attirer la lumière et vendre du papier soit provoquer soit montrer....confère le numéro de l'hebdomadaire "Elle"....record battu grâce à Mme MACRON...... heureusement cette semaine ils ont acheté un chien à la SPA.....
Très bonne fin de dimanche-
Dimanche 3 Septembre 2017 à 16:48
Bien sûr, il faut accrocher le lecteur, au besoin par un faux hameçon. Les intertitres sont probablement de la rédaction et certains font des rapprochements ambigus par rapport au texte qui, lui, a été relu par Macron.
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Dans le premier article, vous n'étiez pas si loin de SA vérité, Doc. Ce type qui ne pense qu'en terme de communication veut nous faire associer de façon pavlovienne des mots à sa politique : révolution copernicienne associée à ses réformettes (cf "une nouvelle ère commence" de VGE) , Jupitérien associé à sa personnalité, refus de la "politique victimaire" pour nous faire oublier ses déclarations en Algérie et ses nombreuses commémorations victimaires...
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Lundi 4 Septembre 2017 à 08:31
J'aurais donc été victime (politique victimaire !) d'un double piège : rapprochements ambigus voulus par Macron et effectués par le journal. Subtile mais hasardeux.
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Socrate (470-469 av JC - 399 av JC)
Je ne le connais pas personnellement, mais ce que l'on a dit de lui me le rend sympathique.
Jésus de Nazareth serait né quelques années avant lui et mort en 30 ou 33
Que ce personnage figure dans mon panthéon, alors que je suis tantôt athée, tantôt agnostique, est paradoxal. Il figure ici non en tant que Fils de Dieu mais en tant qu'être le plus trahi au monde : il était homme, on le fit dieu, il était juif et voulait enrichir le judaïsme, on donna son nom à une autre religion qui s'empressa de massacrer son peuple resté juif, il a laissé un message de bonté, il fut trahi par la plupart de ceux qui parlaient en son nom. Il n'est pas étonnant que le tableau de Dürer s'intitule : "Le christ affligé".
Michel de Montaigne 1533 - 1592
Je n'ai pas lu la totalité des essais, mais ce que j'en ai lu exprimait souvent ce que je ressens. Je me reconnais au XXIe siècle dans un personnage du XVIe siècle.
Molière 1622 - 1673
Ses personnages sont intemporels, ils vivent encore parmi nous. Quelle perspicacité !
Baruch Spinoza 1632 - 1677
Grand esprit libre (mais fort complexe) à la vie exemplaire.
René Laennec 1781 - 1826
Il inventa le stéthoscope, un instrument que j'ai porté autour du cou pendant des décennies, ça rapproche.
Franz Schubert 1797 - 1828
C'est mon musicien préféré. Il est mort à 31 ans laissant une oeuvre considérable. 31 ans ! il est difficile d'imaginer les chefs d'oeuvre qu'il aurait pu créer si le destin lui avait donné seulement 10 ans de plus à vivre.
Gustave Caillebotte 1848 - 1894
Non seulement parce que j'aime sa peinture plutôt audacieuse même pour les impressionnistes dont il faisait partie, mais aussi pour les qualités de cet homme généreux qui n'a cessé d'aider ses amis peintres lorsqu'ils étaient dans le besoin
Albert Einstein 1879 - 1955
Depuis son passage sur Terre je ne regarde plus le ciel et ma montre de la même façon. Bien qu'il fut moins génial pour sa famille que pour voir le monde.
Stefan Zweig 1881 - 1942
Grand écrivain (les nouvelles surtout), européen, humaniste, pacifiste, s'est suicidé (avec sa deuxième femme âgée de 34 ans), désespéré d'assister à la fin de la civilisation européenne.
Pape Jean XXIII 1881 - 1963
Bien que je trouve le bilan des religions monothéistes globalement très négatif, ce pape fit honneur à la sienne.
Pierre Dac 1893 - 1975
Humoriste dépressif (4 tentatives de suicide) comme le sont souvent ceux qui rient de l'absurdité du monde. Il nous fit rire en maniant un absurde qui remettait en cause l'ordre des choses par aphorismes ou en jouant avec les mots, (comme le fit par la suite le grand Raymond Devos 1922 - 2006). Blessé pendant la Première Guerre mondiale, il fut, à Londres, la voix de la France libre pendant la Seconde.
Pierre Mendès France 1907 - 1982
Non pour la nature de ses convictions mais parce qu'il s'y tenait avec rigueur. Homme politique compétent au passé courageux, si peu politicien que l'on ne compte plus ses démissions lorsqu'il était en désaccord.
Romain Gary 1914 - 1980
Une vie que j'aurais aimé vivre, une oeuvre que j'aurais aimé écrire...Et pourtant, il s'est suicidé...
Barbara 1930 - 1997
Poétesse à la voix ensorcelante.
Dominique Bernard (1966-2023) et Samuel Paty (1973-2020)
Professeurs assassinés par des musulmans "réfugiés" en France, imbéciles incultes et fanatiques avec la complicité des idiots utiles.
Les Iraniennes
Tuées pour avoir affronté les fanatiques de l'Islam en réclamant leur liberté avec leur courage pour seule arme.
Protestation de l'étudiante Ahou Daryaei se promenant en sous-vêtements à Téhéran devant son université.Elle a été violemment arrêtée. Je crains pour son sort. (photo publiée le 3/11/24)
J'apprends le 20/11/24 qu'elle a été déclarée folle après un séjour dans un hôpital psychiatrique et ne sera donc pas poursuivie.
Afghanes enterrées vivantes
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Pas de repentance, Dr Wo ! Un bon résumé, si Le Point a été trop touffu : là.
L'entretien (long mais pas touffu) ne détaillait pas les ordonnances et mon propos visait surtout à montrer la manipulation médiatique subtile dont des esprits superficiels comme le mien pouvaient être victimes. Superficiel mais honnête.