• Complot municipal

    Complot municipal

    Depuis des années la municipalité de Paris (comme dans bien d’autres métropoles) tente progressivement, insidieusement, inexorablement d’éradiquer de la ville la voiture thermique qui vit son déclin après avoir connu une expansion sans frein et l’objet de toutes les attentions pendant le dernier siècle. Elle va disparaître sous l’œil ironique des derniers chevaux réservés aux ballades sentimentales dans les villes touristiques.

    Tout est fait pour accélérer sa chute et pour en dégoûter l’usage. Extension des espaces piétonniers, fermeture des voies rapides, sens interdits absurdes, obstacles de béton, embouteillages concertés, projet d’amputation du périphérique, voies vélocipédiques à contre-sens, invasion des terrasses sur le chaussée, stationnement problématique, limitation de vitesse permettant aux cyclistes et aux trottinettes de doubler les voitures en ajoutant ainsi l’humiliation à la stagnation.

    On ne peut pas discuter les bonnes intentions à l’origine du marasme : nous préserver d’une cuisson dans l’avenir et réduire la pollution dans le présent. L’objectif est la préservation de notre santé. Rien à dire. Aussi je me suis débarrassé de ma voiture et je prends le métro où la pollution par les particules fines est trois fois plus élevée que dans la rue, et la concentration virale digne d’une culture.

    Serait-ce un complot ?

    Illustration : Lawrance : « New-York en transit »

    « Erreur sur le tragiqueUne simplification de la vie politique »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 8 Juin 2022 à 15:39

    En effet, nous sommes à Nantes aussi priés de prendre les bus et trams, mais de laisser les voitures au garage.

    Mais comme vous dites ces transports là sont de vrais bouillons de cultures, sans compter les fortes odeurs corporels et  personnes ne se levant pour laisser s'asseoir la vieille dame que je suis devenue, je ne suis pas transportée de joie quand je suis bringuebalée là dedans.

      • Mercredi 8 Juin 2022 à 15:45

        Mais vous bénéficiez de la chaleur humaine et du contact étroit avec vos prochains.

    2
    Mercredi 8 Juin 2022 à 17:13

    Si vous êtes sincère et sérieux en écrivant "On ne peut pas discuter les bonnes intentions... rien à dire.", pourquoi et comment, alors, en discuter et critiquer certaines de ses modalités d'application, certes parfois un peu désagréables pour les personnes concernées ?  

    Ne dit-on pas que la fin justifie les moyens ?

     

      • Mercredi 8 Juin 2022 à 17:19

        Je me voulais ironique et aucunement raisonnable. Je constate donc que c'est raté.

    3
    Souris donc
    Jeudi 9 Juin 2022 à 08:05

    Le bobo serait bien content d'être débarrassé des voitures. Paris, ville idéale, avec vélos et trottinettes électriques.  Pissotières design sur les ex-voies rapides sur berges (mais pas dans le métro qui sent la pisse, que fait la RATP ?)

    Et leurs fournisseurs de légumes bio et autres produits de l'agriculture durable et respectueuse de l'environnement ne devront plus acheminer et livrer en camionnette diesel et clope au bec.

    On livrera par drone ?

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 08:22

        Les livreurs à vélo pullulent et forment des groupes compacts, formés à 99% d'Africains, au coin des rues sur les parkings consacrés aux deux roues, en attendant les commandes.

      • Souris donc
        Jeudi 9 Juin 2022 à 10:44

        Alphonse Allais, grand précurseur de Madame Hidalgo. Construire les villes à la campagne. Pas un jour sans que la télé nous montre des CSP +++ parisiens que le COVID a converti aux charmes bucoliques et qui se recyclent en bergers.

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 10:59

        Un exode probablement transitoire.

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 18:23

        ...par "bobo", il faut maintenant entendre "bourgeois bolchévique", en lieu et place de "bourgeois bohème", ai-je récemment appris. (je partage mes infos et ma connaissance)

         

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 18:29

        C'est moins poétique, mais plus exact.

    4
    Jeudi 9 Juin 2022 à 18:51

    On va vers la voiture électrique. Or, en Corse, l'électricité est produite principalement par deux centrales au fuel, l'une à côté de Bastia, l'autre, d'Ajaccio. Compte tenu des déperditions d'énergie, on pollue moins en roulant au diesel.

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 18:58

        Il arrive que l'application de certaines décisions aboutit parfois à l'inverse du but recherché.

    5
    Jeudi 9 Juin 2022 à 20:14

    Sur ce point, je suis un converti plutôt prosélyte. Sachez que vous ne regretterez pas d'avoir vendu votre voiture, Doc.  Et vous verrez que, comme moi,  vous y gagnerez financièrement : la marche, le métro (rarement), le bus, l'abonnement taxis G7 (très souvent), Uber et (quand je veux quitter Paris), une location de voiture chez Hertz ou EuropCar me reviennent deux fois moins chers que la possession d'une voiture particulière. 

    Mais ce n'est, bien sûr, valable que si on habite et travaille dans une grande métropole.  

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 20:59

        Je vois que vous êtes bien organisé et je compte m'engager dans cette voie après guérison de mon amputation car j'ai toujours eu une voiture depuis l'âge de 20 ans. Espérons que les voitures à louer ne manqueront pas surtout en période estivale.

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 23:25

        Dans les gammes supérieures, on en trouve toujours smile

        La plupart des automobilistes parisiens se plaignent des embouteillages.  Moi c'est l'impossibilité de trouver une place où garer le véhicule qui m'a conduit à mettre fin à l'esclavage de la voiture à plein temps.

      • Jeudi 9 Juin 2022 à 23:33

        Autrement dit, il est plus difficile de s'arrêter que de rouler.

    6
    Souris donc
    Vendredi 10 Juin 2022 à 08:17

    Ne riez pas : le maire vert de Lyon veut mettre en place des pistes cyclables non-genrées et donc inclusives. 

    Traduction : bien éclairées et pas sportives (?), pour y rouler en sécurité. En novlangue verte, on dit non-genrées.

      • Vendredi 10 Juin 2022 à 08:33

        Ces gens ont un grain et pas petit. « On veut des pistes cyclables non genrées, inclusives, populaires, participatives, citoyennes et solidaires, bio, locales, apaisées et festives, bienveillantes et résilientes, peut-être même zéro déchet », ironise un internaute. « Quand aura-t-on enfin des pistes cyclables woke… Avec une piste pour les pauvres, une pour les racisés. Et pour les transgenre aussi il faudra une piste », ajoute un autre. Ces internautes ont de l'esprit.

        Je vous remercie de m'avoir transmis cet article.

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