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Attention ! Je sors mon « Grenelle »
« Dimanche, la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a annoncé, dans une interview au JDD, l'organisation d'un "Grenelle des violences conjugales" à la rentrée. »
Gouvernement, syndicats et patronat s’étaient réunis rue de Grenelle à la fin du mois de mai 1968, pour n’aboutir à aucun accord dûment paraphé (même si les propositions gouvernementales et patronales ont été par la suite appliquées). La grève générale ayant suivi les manifestations estudiantines, dont on se demande encore la raison, s’est arrêtée, non pas grâce au « protocole d’accord », mais après une allocution du général De Gaulle suivie d’une manifestation massive en sa faveur.
Avec le temps le terme de « Grenelle » a acquis paradoxalement l’aura d’une réunion des intéressés capables de trouver une solution consensuelle.
Depuis mai 68, il a donc été proposé un « Grenelle » pour des problèmes qui n’ont pas de solution évidente afin de calmer les protestations de ceux qui veulent en avoir une dans l’immédiat. C’est ainsi que nous avons eu : le "Grenelle" de l'environnement puis de l’insertion en 2007, celui du très haut débit en 2008, et en 2009 celui de la mer, suivi de celui des ondes. Le « Grenelle » de l’environnement a peut-être eu quelques retombées provisoires, quant aux autres, je ne sais pas.
Devant l’assassinat de 74 femmes par leur compagnon depuis le début de l’année, il y de quoi réagir, mais penser que les solutions sortiront d’un « Grenelle », c’est se moquer du monde. La violence et la bêtise des personnes qui se livrent aux agressions en milieu conjugal ne seront aucunement impressionnées par ceux et celles qui se réunissent pour en parler, il n’y a aucune négociation à engager, mais des mesures à prendre en dehors des « messes » médiatiques et elles sont connues, non pas pour espérer faire disparaître la violence, mais pour aider les personnes qui la subissent et poursuivre celles qui en usent.
Illustration : Edvard Munch "Femme en pleurs"
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Commentaires
3Souris doncMardi 9 Juillet 2019 à 14:53Les féminicides et autres violences conjugales relèvent des tribunaux. Pas besoin de "Grenelle". Qui donne l'impression d'une récupération politique.
Par Muriel Robin, par exemple. (Moins percutante que les Femen.)
Aubaine pour les chaînes d'info en continu qui n'invitent que des excitées de toute obédience .
Contreproductives. Cette impression d'hystérie a été très bien analysée par des ORL (L'oreille musicienne, de Claude-Henri Chouard), qui démontrent que les voix des femmes, quand elles s'énervent, produisent des fréquences aigües dans l'échelle hertzienne, perçues comme agressives.
Patricia Petibon, soprano, a dit la même chose lors d'une conférence à l'Opéra Bastille.
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Souris doncMardi 9 Juillet 2019 à 15:05
Il y a aussi le violentomètre.
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Mardi 9 Juillet 2019 à 17:45
A un moindre degré, il existe aussi des hommes malmenés par des femmes. Une guerre des genres est en train de naître et certains vont jusqu'à tuer, mais ça, c'est une histoire malheureusement ancienne. Une façon de la prévenir est de généraliser l'homosexualité et pour les hommes de vendre leur sperme à prix d'or et pour les femmes de louer leur utérus sans plafonnement des loyers.
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Je partage, comme vous, l'exaspération et la colère des femmes face aux violences dont elles sont victimes.
Mais il y a juste, sur ce sujet, un point qui m'arrache un (très léger) sourire : Shiappa qui est d'habitude à l'offensive et assez agressive avec ses interlocuteurs se retrouve sur la défensive et tente de calmer le jeu.
Les arguments de féministes sont de même nature que ceux qu'elle utilise d'habitude
- un milliard immédiatement !!!
- un Grenelle dans DEUX mois ??? vous vous foutez de nous ???
- Bla-bla-bli, bla-bla-bla..." (Clémentine Autain)
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Mardi 9 Juillet 2019 à 17:48
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Je m’apprêtais à applaudir (1) à cette initiative hardie et prometteuse, quand j'ai découvert que Caroline De Haas et Rokhaya Diallo étaient de la partie... C'est maintenant sans espoir d'amélioration pour les femmes victimes de violences de la part de leur conjoint (ou conjoint·e...? non... ça le fait pas, cette fois ci ?)
(1) ...
Mais elles sont partout ! Il va falloir un "Grenelle" pour le renouvellement.