• 72. A la louche, par précaution

    Les corédacteurs du rapport de l´Agence française de sécurité sanitaire et du travail (Afsset) sur les champs électromagnétiques extrêmement basses fréquences (CEM-EBF) ne sont pas contents.

    Ce rapport avait été demandé par les ministères de la Santé et de l´Ecologie, afin d´évaluer les effets sanitaires de ces CEM-EBF. D’après ces experts, « un amateur » de l’Afsset se serait permis de modifier les conclusions, négligeant les effets dans la vie quotidienne et se focalisant sur les lignes à haute tension. L’avis de l’Afsset a ainsi préconisé « sans concertation et contre toute justification scientifique, la création d´une zone d´exclusion de 100 mètres de part et d´autres des lignes de transport d´électricité à très haute tension » alors que les rapporteurs ont déclaré que « les preuves scientifiques de possibles effets sanitaires à long terme sont insuffisantes pour justifier une modification des valeurs limites d´exposition actuelles ». Si ce principe de précaution est appliqué, il va, disent-ils, inquiéter inutilement et sans aucune base scientifique les 300000 riverains des lignes de transport de l’électricité.

     

    Pour ma part, je ne sais évidemment pas qui a raison. Fixer une zone d’exclusion au pif, c’est ennuyeux et pourquoi avoir négligé une partie du rapport ? D’un autre côté, j’ignore qui sont ces experts, et je suppose qu’ils n’ont aucun rapport avec EDF.

    L’avis donné par « l’amateur » est d’ordre politique. Le drame du sang contaminé a accouché du principe de précaution maintenant inscrit dans la Constitution. Or les études indépendantes qui cherchent à déterminer le degré de risque d’un matériel ou d’une situation sont difficiles, exigent du recul (des années), sont souvent contradictoires et parfois discutables sur le plan méthodologique, mais tout risque évoqué est rapidement considéré par le public comme établi, même s’il n’a pas été démontré et les gouvernants, par précaution, sont souvent obligés de suivre et les juges de rendre parfois des jugements sans fondement.

    Le principe de précaution destiné à rassurer, ne rassure pas, il suscite la peur, d’autant plus que le public a souvent, à tort ou à raison,  le sentiment que des informations lui sont cachées en raison des intérêts mis en jeu. Les risques sanitaires hypothétiques s’ajoutent de plus en plus aux crises sanitaires authentiques, de quoi faire notre bonheur.

    « Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?!Un coût bas »

  • Commentaires

    1
    Mardi 25 Mai 2010 à 18:17
    Je ne suis pas d'accord avec vous. En cas de doute, il faut prendre toutes mesures utiles. Souvenez-vous du bisphénol que contiennent certains biberons : il était urgent d'agir même si nous n'avions aucune certitude. La santé de millions de bébés était en danger.

    Les lignes à haute tension émettent des champs électro-magnétiques dont nous soupçonnons les effets néfastes sur la santé : céphalées, vertiges voire même cancers.

    Comme toujours en France, en avoir la certitude prendra au moins... 150 ans (rire). Les enjeux financiers sont énormes et l'on se bat à coups d'expertises et de contre-expertises depuis des années.

    Dans l'attente d'être définitivement fixés, le principe de précaution doit s'appliquer. C'est le rôle et le devoir des pouvoirs publics.

    PS : j'aime bcp votre nouveau design... Mais abandonnez le bleu Souliko pour nous répondre ! Principe de précaution pour nos yeux qui vous lisent très difficilement dans cette couleur. Rire...
    2
    Mardi 25 Mai 2010 à 18:18
    Le progrès technique produit ses propres catastrophes et le "principe de précaution" s'applique de manière très sélective et amalgame des risques réels et des risque hypothétiques. Il y a "peut-être" un danger à proximité des lignes à haute tension; en revanche il y a un risque énorme et connu autour des centrales nucléaires (Tchernobyl), des usines chimiques (Seveso), dans le transport de pétrole (Exxon Valdez) ou dans son exploitation (la Louisiane) etc. Et pourtant on n'applique pas le principe de précaution dans ces cas car on estime que l'on doit courir ce risque, dût-on en mourir ou en retirer brutalement des inconvénients supérieurs aux bénéfices.
    3
    Mardi 25 Mai 2010 à 18:39

    Je ne suis pas contre le principe de précaution, j'attire simplement l'attention sur ses effets pervers. Pour les biberons, la mesure était simple et non discutable. Pour les matériels sensés provoquer des effets sur la santé, il y a  de la part des "victimes" souvent beaucoup d'affabulations en attribuant ses propres maux à une cause extérieure.

    Dr WOWO

    4
    Mardi 25 Mai 2010 à 18:50

    Je suis tout à fait d'accord avec vous. D'ailleurs dans le rapport que je mentionne, les corédacteurs parlent clairement du rapport risque/bénéfice et de risque/coût, ce qui en dit long.

    Dr WOWO

    5
    Mardi 25 Mai 2010 à 19:02
    Il est normal de prendre des précautions, et souvent elles n'ont pas été prises (amiante par exemple). Mais il est illusoire de chercher le risque zéro. Toute activité comporte des risques ou alors il faut retourner à l'âge de pierre, époque à laquelle la durée de vie était bien plus courte.
    6
    Mardi 25 Mai 2010 à 19:46

    Il est certain que si le principe de précaution avait été appliqué dans le passé, peu de progrès auraient été faits, notamment en médecine et on mettait par ex. en avant les dangers de la machine à vapeur et de bien d'autres découvertes;

    Dr WO

    7
    Mardi 25 Mai 2010 à 19:52
    J AI REPONDU MA MAM ZIC SUR SON DERNIER BILLET QUE L ETRE HUMAIN ETAIT UNE ERREUR. JE PENSE EN LISANT TON BILLET EN ARRIVER AUX MEMES CONCLUSIIONS. BONNE SOIREE. BISES . ZAZA
    8
    Mercredi 26 Mai 2010 à 09:03

    Une erreur faite par qui ? L'homme n'est que le produit d'une évolution biologique.

    Dr WO

    9
    Mercredi 26 Mai 2010 à 09:05

    Comme quoi le principe de précaution est très modulable en fonction du rapport risque/bénéfice.

    Dr WO

    10
    Mercredi 26 Mai 2010 à 13:37
    Si on avait appliqué le principe de précaution depuis le début de l'humanité, on en serait encore à se dire : "le feu, ça a plein d'avantages, mais compte tenu des risques d'incendies, il est interdit de l'utiliser"

    C'est vraiment n'importe quoi de dire "tant qu'on ne sait pas, on ne fait pas !" car si on ne fait pas, on ne saura pas !
    11
    Mercredi 26 Mai 2010 à 14:44

    C'est en effet un exemple terrifiant : des milliers de Japonais ont été atomisés pour abréger une guerre qui aurait fait des millers de victimes japonaises et américaines.

    Dr WO

    12
    Mercredi 26 Mai 2010 à 14:52

    Il est difficile de discuter le principe de précaution et pourtant ses effets pervers sont nombreux : stagnation et multiplication des risques présumés mais non démontrés en augmentant l'inquiétude de chacun.

    Dr WO

    13
    Mercredi 26 Mai 2010 à 14:54

    Ces profits (authentiques) alimentent la méfiance.

    Dr WO

    14
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:18
    ben moi, j'habite entre deux centrales nucléaires, l'une à 3 kms et l'autre à 30 kms, il y a de plus en plus de cancer de thyroïde dans le coin, nous avons nos petites pastilles de fluor au cas où, mais on se fait pas d'illusions, tant pis il faut bien qu'il y en ait qui se sacrifient non??? pour le bien être de tous?
    15
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:18
    Rapport bénéfice/risques :
    Hiroshima, Nagasaki.....terrifiant non?
    16
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:18
    Des fois il faut faire attention en jouant avec le feu:)) l'homme manque parfois de sagesse surtout quand il y a des profits derrières.
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