Que les Etatsuniens d’origine asiatique soient pris à partie par leurs concitoyens qui les accusent d’être responsables de la pandémie est évidemment injuste et stupide, mais le jeu de la Chine dans cette affaire est plutôt malsain.

Aux yeux du monde entier la commission d’enquête de l'OMS sur les origines de la pandémie s’est faite balader par les autorités chinoises qui ont sans vergogne accumulé obstacles et opacités afin que rien n’en sorte et rien n’en est sorti : nous ne savons toujours pas comment ce SARS-CoV-2 est apparu et a pu tuer quelques millions de terriens. L’OMS vient d’ailleurs d’estimer que la surmortalité provoquée directement ou indirectement par ce virus est 2 à 3 fois supérieure au chiffre officiel, nombre de pays n’ayant pas la possibilité d’obtenir des statistiques fiables.

La Chine tire cependant profit de la pandémie à la fois sur le plan économique et géopolitique. Elle vend avec profit au monde ce que le monde a renoncé à produire, à commencer par les masques dont l’immense majorité sont fabriqués en Chine. Son influence géopolitique augmente, notamment par l’offre de ses vaccins que nombre de pays ont adoptés, parfois parce que les autres étaient moins accessibles, parfois pour des raisons politiques comme un pied de nez à l’Europe ou aux USA.

Or Le 10 avril dernier, le professeur Gao Fu, directeur du CDC chinois, avait reconnu que les vaccins chinois « n’ont pas un taux de protection très élevée ». Bien sûr, il s’est ravisé par la suite car il a dû se faire taper sur les doigts par les autorités de son pays qui ne rentrent pas dans ce genre de détail secondaire. Coïncidence ou non il se trouve que des pays qui ont utilisé largement les vaccins chinois ont connu une recrudescence de l’épidémie malgré un taux élevé de vaccination.

Aux Seychelles 69,2 % des 98 000 habitants ont reçu au moins une dose d’un vaccin et 60,7 % les deux doses pour permettre la reprise du tourisme. Mais l’épidémie a repris début avril (35 % des nouveaux contaminés avaient reçu les deux doses du vaccin) obligeant à de nouvelles restrictions sanitaires comme la fermeture des écoles, et l’un des deux vaccins utilisés est celui de la firme chinoise Sinopharm, l'autre étant un dérivé du vaccin AstraZeneca produit en Inde .

Les autorités chinoises affirment que les vaccins à virus inactivé Sinopharm et Sinovac sont efficaces à plus de 80 % contre la souche originelle du SARS-Cov-2 ; force est de constater que « les résultats des études scientifiques sont très variables selon les pays. La Turquie estime ainsi que le vaccin Sinovac est efficace à 91 % contre 50 % seulement pour les spécialistes brésiliens. Dans une étude publiée le 7 avril dernier, des universitaires chiliens affirmaient même que ce vaccin n’était efficace qu’à 3 % après la première dose et à 56,5 % après la seconde ».

Quoi qu’il en soit le Chili qui a utilisé essentiellement le vaccin Sinovac et où 43,4 % de la population ont reçu une dose et 36,6 % deux doses, l’épidémie a connu une forte recrudescence au début du mois d’avril, obligeant le pays à reconfiner la population. Situation similaire en Hongrie, seul pays de l’Union Européenne à utiliser le vaccin de Sinopharm et qui présente le taux de mortalité au Covid-19 le plus élevé du monde (28 400 morts pour 10 millions d’habitants).

Je suppose que la fiabilité des masques chinois a été correctement vérifiée et continue à l’être à chaque arrivage.