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264. Les microbes ne manquent pas d’air
La fréquentation sporadique des toilettes publiques, notamment lorsqu’elles sont vastes comme sur les autoroutes, m’a permis de constater que la très grande majorité des hommes se lavent systématiquement les mains en sortant des cabines ou en quittant l’urinoir. Ce qui est un progrès incontestable de l’hygiène qui ne peut que satisfaire mon esprit médical.
La question n’est donc pas de se laver les mains, mais de les essuyer. Papier jetable et torchons ont disparu pour faire place aux sèche-mains électriques qui pulsent de l’air chaud sur vos mimines que vous retournez comme des crêpes pour bien exposer tous les recoins de votre peau humide.
C’est là où les choses se gâtent. Vous étiez propres (surtout en quittant l’urinoir, puisque les urines sont habituellement stériles), mais après avoir séché vos mains celles-ci vont s’enrichir de multitudes de germes et pas de ceux qui copinent avec nous en bonne entente.
Courrier international rapporte l’information d’un site indien DailyO faisant état des constations de Nicole Ward, une étudiante américaine en microbiologie, qui a eu la curiosité de placer pendant 3 minutes des boîtes de Pétri (milieu favorable à la croissance microbienne) sous un sèche-mains et au bout de 3 jours elle a pu observer (des travaux antérieurs avaient déjà jugé catastrophique les sèche-mains sur le plan de l’hygiène) une pullulation de champignons et de microbes pathogènes provenant de l’air ambiant des toilettes pulsé par le sèche-mains et enrichi par les pulvérisations projetées par les chasses d’eau.
Les germes retournent, en quelque sorte, sous pression à l’envoyeur alors que celui-ci voulait sagement s’en débarrasser en se lavant les mains. Comme quoi les meilleures intentions peuvent mal tourner.
La nocivité de l’air pulsé notamment par les tours aéro-réfrigérentes et les climatiseurs est connue depuis 1976, date à laquelle on a assisté à une épidémie survenue chez 182 participants du 58e congrès de la Légion Américaine à Philadelphie, dont 29 sont décédés. Ce microbe très pathogène touchant en particulier le poumon a été appelé de ce fait : Legionella, il fait partie de la flore aquatique avec un goût prononcé pour les amibes. L’émergence récente de la légionellose s’explique par l’utilisation des systèmes modernes d’alimentation en eau comme les tours de refroidissement, les climatiseurs, les bains à jet, les bains à remous (jacuzzi), les canalisations d’eau chaude.
On aurait envie de temps en temps d’arrêter le progrès.
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Commentaires
on peut toujours trouver pire:
Red Label de Renova : un papier toilette double-face...
mais ce n'est pas tout à fait ce que vous croyez !... explication
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Dimanche 22 Avril 2018 à 20:54
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Lundi 23 Avril 2018 à 11:09
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Lundi 23 Avril 2018 à 11:34
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Depuis un bon moment, on s'interroge sur les appareils et supports de l'espace public. Les pires : les touches du distributeur automatique de billets, pleins de germes fécaux. Avoir du Baccide dans son sac à main.
Dyson (défendant son Airblade) met en doute les études "scientifiques" confirmées par les découvertes fortuites d'étudiantes. Selon lui, un fake news (bobard) des fabricants d'essuie-mains papier. En regardant sa vidéo, en effet, il y a de nombreux biais, avec les boîtes de Petri notamment.
Tout objet touché par d'autres fourmille de germes, notamment d'origine fécale : les interrupteurs, les souris, les touches de clavier, les poignées de porte etc...D'un autre côté la fréquentation des germes est aussi un bon moyen de créer des défenses immunitaires, hygiénisme a parfois des effets paradoxaux (on a vu ça pour la polio.).
Quant au produit vanté dans cette vidéo, il est peut-être hygiénique, ce qui n'est sûrement pas le cas de tous les appareils à air pulsé. Il y a des germes qui résistent très bien à la chaleur et notamment la légionella.
Les DAB sont particulièrement sympas, en plus des germes fécaux, on trouve des traces de cocaïne, les cartes bancaires servant à aligner le rail à sniffer.
Et la cocaïne sur les billets de banque., ce qui blanchit un peu l'argent sale.