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    La déprime de SatanSatan ne va pas bien.

    L’oisiveté.

    Certes, il s’occupe encore de quelques bricoles, mais il ne fait plus que du détail : des brochettes d’individus. Une misère.

    Cette situation est d’autant plus déprimante qu’au XXe siècle son affaire était florissante, on faisait la queue pour entrer en Enfer, et des postulants, faute de place,  étaient obligés d’attendre au Purgatoire par dérogation spéciale, le temps que le matériel soit à nouveau opérationnel.

    Satan se souvient, ému, des fournées d’assassins laïcs du XXe siècle ! Les bandes à Staline, Hitler, Mao, Pol Pot et autres génocidaires ! Le rêve, pas de discussion avec les Patrons[1] : direct dans les feux de l’Enfer.

    Mais aujourd’hui, quelle hérésie ! On assassine pour mériter ce Paradis organisé en parc d’attractions par l’un des Patrons, et plus l’assassinat est ignoble, touchant innocents, femmes ou enfants, plus les commanditaires font miroiter aux postulants les chances d’y parvenir.

    Alors si les assassins de masse vont au Paradis que reste-t-il à Satan ?

    Si l’on tue au nom de Dieu, on peut comprendre le découragement de Satan, il n’y a plus grand monde qui tue en son nom à lui.

    Alors le Diable tourne en rond dans l’Enfer, le cœur n’y est plus, il n’a plus le feu sacré.

    Si le Paradis devient un asile d’aliénés, s’il accueille tout le Mal du monde, s’il est pavé de mauvaises intentions, il ne reste plus à Satan que de s’inscrire à Pôle Emploi, c’est aussi l’enfer.

    Illustration du Codex Gigas (XIIIe siècle)

     

    [1] Satan est employé par plusieurs Patrons uniques


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    A propos de l’article précédent : « 211. Révélations » j’ai eu ce commentaire fort sensé de Vega que je me permets de reproduire ici. Il faisait suite à un autre commentaire :

    « Je trouve méprisant le terme d imbéciles attribué aux croyants qui peuplent la terre depuis des millénaires ! parmi ces " imbéciles " des écrivains, des scientifiques des grands médecins etc… même si ces évènements relèvent de la légende, on peut comprendre que tant de gens malheureux de leur vie terrestre trouvent un refuge dans les religions. Et puis comme chacun sait, la médecine n’est pas une science exacte ? ».

    Ma réponse fut la suivante :

    « La médecine n'est pas une science exacte et encore moins dans cet article qui concerne des personnages légendaires (Abraham est mort à 175 ans ! et Moïse a vécu aux environs de 1200 avant JC). Le récit de leurs faits et gestes est également légendaire ou transmis par d'autres et les "symptômes" qui leur sont attribués n'ont peut-être jamais existé. "L'analyse médicale" est en fait un jeu basé sur des données discutables. Par contre si l'on croit à ces récits ou s'ils sont exacts (comme je l'ai dit la vérité est enterrée) alors ces personnages auraient pu être psychotiques.

    Quant à la croyance, elle est hors de la raison, elle est donc évidemment compatible avec l'intelligence concernant d'autres domaines. Par ailleurs la croyance en Dieu ne veut pas dire que l'on croit à tous les dogmes d'une religion. 

    NB. L'ancienneté d'une croyance et le nombre de croyants sont des faits historique et sociologique, elle ne prouve pas sa véracité ».

    Et à propos du mépris :

    Pour ma part, je ne méprise personne, mais si le croyant a le droit de croire ce qu'il veut, j'ai aussi le droit de le craindre s'il croit posséder la vérité et s'il veut me l'imposer. J'ai aussi le droit de m'étonner de ce qu'il croit.

     ***

    Un article repéré par Slate.fr sur The Independent Science Daily vient compléter mon propos sur la séparation entre croyance et intelligence, l’une n’excluant évidemment pas l’autre, une cohabitation que de nombreux génies ont vécue, Newton en est un exemple, parmi bien d’autres.

    « Lorsqu’il est question de foi, cela peut sembler absurde d’un point de vue analytique, explique le Pr Tony Jack, l’auteur principal de l’article paru dans PLOS one. Mais, d’après ce que nous comprenons au sujet du cerveau, l’acte de foi qui permet la croyance au surnaturel revient à mettre de côté la façon critique et analytique de penser afin d’arriver à avoir de plus fortes intuitions émotionnelles ».

    D’après cette équipe, l’IRM montrerait que le cerveau a un réseau de neurones analytiques qui permet de penser de façon critique et un autre réseau plus social qui est lié à l’empathie.

    Huit études ont été faites sur plusieurs centaines d’adultes, entre 159 et 527, selon l’expérience) par le Pr Tony Jack et son équipe qui auraient montré que le croyant fait en quelque sort taire son esprit critique au profit de l’empathie, mais s’il existe un lien entre foi et empathie, il existerait également une relation statistique entre religiosité et moindre intelligence.

    Je me pose cependant des questions ? Quelle était la religion des croyants testés ? Et je suis dubitatif sur le degré de l'empathie des inquisiteurs d’hier et des coupeurs de têtes d’aujourd’hui. 


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    Extrait d'un article du Point du 24 mars 2016

    Bien connus des services de police

     

    Dans un Etat de droit digne de ce nom, on attend que ça pète et que ça saigne avant d'appliquer le droit. Entre temps, un Etat de droit a le droit de compter ses ennemis de l'intérieur, il a le droit de repérer ses futurs assassins, il a le droit de suivre leurs voyages éducatifs, mais il n'a pas le droit d'entraver leur liberté s'il n'a pas la preuve certaine que ça va péter et saigner. 

    Un Etat de droit a le devoir d' accueillir les futurs assassins à leur retour une fois éduqués et prêts à l'assassinat. 

    Un Etat de droit a le devoir de défendre les droits des assassins qui veulent détruire et l'Etat et le droit.

    Un Etat de droit a aussi le devoir de garnir de fleurs les pavés ensanglantés et de multiplier les discours dégoulinant de compassion jusqu'à la nausée.

    Dans un Etat de droit, les droits des victimes ne furent jamais respectés.

    Dans un Etat de droit, on a le devoir d'être con.

     


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    211. Révélations

    Rembrandt :  "L'ange arrêtant Abraham avant le sacrifice d'Isaac à Dieu"

    Si au cours de ma pratique j’avais eu l’occasion de recevoir un patient venu me dire qu’il entendait Dieu lui parler, je ne doute pas un instant qu’il en aurait été très inquiet et je l’aurais été également pour lui. Les hallucinations auditives comme les hallucinations visuelles sont en général inquiétantes et évoquent la possibilité d’une maladie psychiatrique sérieuse ou d’une tumeur cérébrale.

    « Si vous parlez à Dieu, vous êtes religieux. Si Dieu vous parle, vous êtes psychotique » est une réplique du Dr House servie par un dialoguiste de la série américaine et qui montre qu’à notre époque avec les progrès du diagnostic médical aucun individu ne pourrait être pris pour un prophète connecté à Dieu, parlant en son nom, à l’origine d’une religion susceptible d’être suivie pendant des siècles par des milliards de croyants.

    Aujourd’hui une telle personne serait soignée en ambulatoire par des drogues puissantes ou internée si elle se livrait à des actes violents envers les autres, comme Abraham ou Moïse ou envers lui-même, comme ce fut le cas de Jésus de Nazareth qui tenait apparemment à mourir crucifié afin de pouvoir, selon les chrétiens, ressusciter.

    Slate.fr fait état d’ un article publié en 2012 dans la revue The Journal of Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences où des neurologues et psychiatres américains ont pris au pied de la lettre les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament afin d’en étudier la sémiologie avec l’œil du médecin et d’établir les diagnostics différentiels concernant les quatre grandes figures bibliques: Abraham, Moïse, Jésus et Saint Paul.

    A noter que ces médecins ne se sont pas intéressés à Mahomet qui dans sa légende aurait été pourtant effrayé (comme quoi il se rendait bien compte de la gravité de son cas) en entendant des voix et en souffrant de symptômes divers dans la grotte lors de ses expériences spirituelles.

    Dans l’article de 2012, les diagnostics vont bon train et ont l’avantage de ne pouvoir être vérifiés, ce qui est également le propre des thèses religieuses.

    Pour Abraham au cours de ses 175 ans de vie il aurait eu de nombreuses hallucinations mystiques. La crise la plus aigue étant la folie meurtrière où il faillit égorger son fils après avoir entendu Dieu le lui demander. Selon les psychiatres américains le diagnostic le plus probable serait celui de schizophrénie. 

    C’est également un des diagnostics retenus pour Moïse : de la révélation du buisson ardent à la dictée des tables de la loi, ses hallucinations visuelles et auditives sont multiples. Le diagnostic de trouble bipolaire est cependant évoqué en raison des changements brutaux d’humeur. Moïse s’était d’ailleurs révélé particulièrement violent en liquidant 3.000 adorateurs du veau d’or.

    Pour Jésus Christ, aux hallucinations et délires mystiques s’ajouterait une mégalomanie s’il était vraiment persuadé d’être le fils de Dieu. Ces symptômes pourraient s’inscrire dans un trouble psychotique ou un trouble bipolaire. Les auteurs américains pencheraient plutôt vers le second diagnostic car à la fin de sa vie Jésus semblait présenter une note dépressive quand il expliquait la nécessité de sa mort, ce qui l’a conduit à un quasi suicide.

    Pour Saul de Tarse (St Paul), qui fit du christianisme une religion universelle et sans qui elle serait sans doute restée la croyance locale et temporaire d’une secte juive, les psychiatres se sont surtout penchés sur l’épisode du chemin de Damas aboutissant à sa conversion alors qu’il était hostile aux chrétiens : aveuglé par un éclair blanc et chutant de son cheval, il entendit la voix de Jésus. Le diagnostic d’hystérie est évoqué. Mais le halo blanc aurait pu être provoqué par une crise d’épilepsie du lobe occipital entrainant sa chute de cheval et un traumatisme crânien expliquant une cécité de trois jours.

    Bien entendu le point de vue du médecin n’est pas celui du croyant pour qui ces hallucinations et ces délires mystiques ne sont en fait que des manifestations divines subies par le prophète choisi par Dieu pour se révéler.

    La vérité est désormais profondément enterrée sous le poids des siècles et de la foi que ne peut entamer aucun raisonnement médical (hypothétique) ou autre.


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    Erreur d'objectif

    Attention ! Ce ne sont pas des oeufs de Pâques

    Trouvés dans le Huffington post


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    Dans la dernière décennie chacun a pu constater que le thème de l’écologie est omniprésent. Il s’est introduit dans tous les domaines, et notamment dans le domaine commercial où l’écologie est devenue davantage un argument de vente qu’une préoccupation réelle puisque ce sont souvent les entreprises qui salopent le plus la planète qui parlent le plus d’écologie prenant exemple sur les dictatures qui ne cessent de prétendre ne se préoccuper que du peuple.

    Le sexe ne pouvait échapper à l’écologie.

    Sur le site néonmag.fr, Mathias Chaillot pose cette question qui tombe sous le sens : « Peut-on baiser bio ? ». Il serait irresponsable de ne pas se poser la question, surtout en dehors de la sphère hétérosexuelle, cette dernière, quoi que l'on dise, englobant encore la grande majorité de la sexualité.

    Elle a été posée et quasiment résolue cette semaine lors de la Queer Week, festival LGBT organisé à Sciences Po Paris pendant lequel s’est tenu un atelier Eco-Orgasme (ça ne s’invente pas), c’est là que l’association « Générations Cobayes » a pu diffuser son guide pour parvenir écologiquement à l’orgasme, sans parabènes, sans phtalate, et sans autres produits chimiques artificiels.

    On apprend que les lubrifiants vaginaux ou anaux, commercialisés dans la grande distribution ou en pharmacie, contiennent quasiment tous des parabènes. Il faut donc passer aux lubrifiants bio quand ils existent dans le commerce, et si l’on se dispense avec témérité du préservatif on peut même utiliser, quoi de plus naturel, de l’huile d’argan ou l’huile de coco. Mais comme l’a noté avec bon sens le conférencier : « la salive est un lubrifiant naturel très efficace ». Il serait effectivement dommage de s’en priver.

    Pour ce qui concerne les sex-toys, le conférencier a exprimé son mécontentement : « Il n’existe pas d’étude de santé publique sur ces sujets. On s’est intéressés aux biberons, parce qu’ils touchaient les enfants, mais on a les mêmes matières dans les sex-toys. Ça n’intéresse personne, alors que c’est en contact avec nos muqueuses, et pour certain(e)s, très régulièrement. ».

    Evidemment il n’est pas très sain de s’enfiler des trucs parfois inattendus dans tous les orifices disponibles. Le faire devient un problème de santé publique. Et se préoccuper des biberons, sans penser aux appareils de masturbation est une discrimination scandaleuse.

    Heureusement devant la carence du Ministère de la Santé, certaines marques ont développé des sex-toys en bois (comme « Bois d’Amour ») garantis (Dieu merci) sans écharde, et avec vernis naturel, bien entendu. 

    On peut tout de même s’étonner qu’il n’ait pas été conseillé d’utiliser un sex-toy aussi bio, aussi écologique, et aussi parfaitement naturel que la main.

    Bonnes Pâques.

    Eco-orgasme


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    On se pince plus que l’on ne rit

    Pour sa quatorzième édition, Le jury du prix Press Club, Humour et Politique a procédé à sa présélection 2016 de cinq « petites phrases » collectées depuis juillet :

    « - Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand, à propos de la présidentielle : « Je voudrais réussir à ne pas être candidat. » RMC 31/12/15.

    - Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, à propos de la primaire à droite : « À droite, ce n'est plus une primaire, c'est une équipe de foot. » Le Figaro 15/02/16.

    - Bruno Le Maire, député Les Républicains, candidat à la primaire à droite : « Mon intelligence est un obstacle. » Le Point 20/02/16.

    - Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale : « Le 49.3 est un outil qui peut favoriser la discussion. » RTL 19/02/16.

    - Jean-Guy Talamoni, président nationaliste de l'Assemblée de Corse : « La France est un pays ami de la Corse. » France Info 18/01/16 ».

    ***

    En matière d’humour, c’est assez consternant. A mon avis seule la phrase de Talamoni contient une pointe d’humour vache.

    Sinon on va de la bêtise avec Bruno Le Roux (la bêtise n’est jamais drôle) à la macrocéphalie de Bruno Le Maire qui risque fort de l’empêcher d’enfiler un pull. L’ironie de Cambadélis ne dépasse pas le niveau de la pelouse d’un terrain de football et la phrase d’Attali est aussi énigmatique et pontifiante que ses discours habituels.

    A mon avis cette 14ème édition devrait s’abstenir de décerner un prix ou le donner par défaut à Talamoni en admettant que la Corse fait partie de la France afin que cette attribution nationale ne soit pas ultérieurement contestée.

    On se pince plus que l’on ne rit

    Dessins de Geluck


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    Les plaideurs

    Pour qui regarde les séries américaines et notamment celles qui ont pour sujet la justice et/ou des affaires policières, l’avocat est un personnage incontournable, omniprésent, réclamé lors du moindre interrogatoire et l’on attend que soit prononcée la phrase-clef, celle qui va tout changer pour les uns comme pour les autres : « je veux un avocat ».

    On sait qu’aux USA les avocats sont à l’affût devant les hôpitaux pour recueillir ou susciter les doléances des patients qui sortent de l’hôpital et qui seraient susceptibles de déboucher sur des indemnisations.

    Aux États-Unis, les procès sont donc une pratique courante contre des médecins si bien qu’ils font régulièrement appel à des avocats spécialisés. On pourrait croire que les choses s’arrêtent là.

    Pas du tout.

    Car les médecins, s’ils perdent leur procès engagé par un patient, se retournent en justice contre l’avocat qui a échoué dans leur défense. Vous croyez peut-être que les perles procédurières vont enfin cesser de s’enfiler.

    Pas du tout.

    Car les avocats ainsi mis en cause par leurs anciens clients, comme les médecins le furent par les leurs, vont à leur tour confier leur défense à d’autres avocats.

    Cela me rappelle l’histoire de la bague que des amis se revendaient les uns aux autres. Or un jour l’un d’eux la revendit à un étranger ne faisant pas partie du groupe. Les autres, mécontents, lui demandèrent : « et maintenant comme allons-nous gagner notre vie ? »

    Illustration Honoré Daumier


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    Dans son édition du 18 mars, Le Monde a publié un manifeste dans lequel 130 médecins et biologistes, à la compétence incontestable, demandent (outre l’élargissement du don d’ovocyte, l’autoconservation ovocytaire, les tests génétiques sur les embryons, et un plan contre l’infertilité) l’assouplissement des lois encadrant la procréation médicalement assistée (PMA) afin que cette technique à ce jour exclusivement réservée aux couples hétérosexuels infertiles soit ouverte à toutes les femmes : « Le don de sperme pour une femme célibataire, sans préjuger de son mode relationnel actuel ou futur, homo- ou hétérosexuel est une interdiction qui nous paraît devoir être levée puisqu'une femme célibataire est reconnue dans ses droits pour élever ou adopter un enfant ».

    L’argument me paraît un peu spécieux. Le fait qu’une femme peut adopter et élever un enfant ne justifie pas ipso facto que l’Assurance maladie prenne en charge les frais de la technique lui permettant d’en obtenir un. A moins de considérer l’incapacité de procréer pour un couple homosexuel comme une maladie, bien que chacun des membres de ce couple soit capable lui-même de procréer dans les conditions de l’hétérosexualité (dans le cas contraire la question se poserait différemment).

    Dans le manifeste inter LGBT qui a suivi celui des médecins, l’hétérosexualité semble avoir très mauvaise presse auprès des lesbiennes : « Celles qui n’en ont pas les moyens /d’aller à l’étranger/ pratiqueront des inséminations dites « artisanales » − indépendantes de tout encadrement médical, avec un donneur connu ou non – pouvant entrainer de graves risques sanitaires, comme des contaminations par le VIH ou autre IST, ainsi qu’un risque de violences à leur égard (dans le cas de relations sexuelles avec un inconnu : agressions sexuelles, viols,…) ».

    Sombre tableau.

    Dans ce manifeste LGBT : « L’ouverture de la PMA à toutes les femmes est une urgence sanitaire et sociale, ainsi qu’un droit des femmes à disposer de leur corps pour elles-mêmes ». Une urgence sanitaire dont devraient se réclamer nombre d’hétérosexuels si l’on en croit ce manifeste. A noter qu’une disponibilité de son corps n’implique pas que la société prenne en charge son insémination.

    Il est mis sur le même plan le droit à l’avortement et celui de la procréation (la procréation devient donc implicitement un droit !?) : « L’ouverture de la PMA se situe dans la lignée de l’ouverture de l’IVG : toute femme doit pouvoir disposer librement de son corps, que ce soit pour avorter (IVG) ou pour procréer (PMA) ».

    Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur la prise en charge de l’avortement, ce n’est pas la même chose en matière de disponibilité du corps de la femme. Une femme qui se résout (souvent douloureusement) à avorter ne veut pas que son corps soit le siège d’une grossesse (en règle provisoirement) et elle réclame par cette intervention de disposer de son corps en toute liberté. Le corps d’une lesbienne reste libre et elle peut en disposer même si elle n’est pas inséminée et il cesse au contraire de l’être en cas de grossesse, quelle que soit la méthode pour y parvenir.

    En fait la question n’est pas celle de l’insémination, c’est celle de son coût lorsqu’elle est faite à l’étranger avec l’encadrement médical et l’apport du sperme : « Contraindre ces femmes à recourir à la PMA à l’étranger entraine des frais exorbitants liées aux déplacements, pouvant atteindre 30 000€ (en particulier en Espagne et en Belgique) ».

    Discrimination : « La PMA est une pratique qui existe et qui est ouverte depuis 1994 (Loi de Bioéthique) en France aux femmes en couple avec un homme. La situation actuelle qui refuse l’accès aux couples lesbiens et aux femmes célibataires est qualifiée d’« incohérence du droit français » par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est une inégalité injustifiable ».

    Seulement pour les couples hétérosexuels, la PMA est prise en charge par l’Assurance maladie pour une pathologie, ce qui n’est pas le cas des couples lesbiens où elle est réclamée par convenance personnelle pour assouvir le désir d’enfant malgré son orientation sexuelle. Une revendication au nom de l’égalité qui pourrait donc se discuter.

    Si le désir d’enfant existe incontestablement quel que soit son orientation sexuelle, le droit à l’enfant est en passe d’exister, puisqu’il est exigé de la collectivité qu’elle assure l’intendance de la fécondation en l'absence de pathologie.


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    209. Phobie administrativeAlors que pratiquement personne ne connaissait Thomas Thévenoud lorsqu’il était secrétaire d’Etat en 2014, il est passé à la postérité en créant une maladie : la phobie administrative.

    Diagnostic qu’il avait lui-même posé pour expliquer la raison pour laquelle il avait évité de payer ses impôts pendant plusieurs années. Cette névrose, si elle existe, peut avoir des complications sociales sérieuses, car les formulaires, les factures, les déclarations – surtout en France -  sont omniprésentes. Mr Thévenoud, en est un exemple puisqu’il a perdu sa place au gouvernement, mais malgré son « indélicatesse » (c’est le moins que l’on puisse dire) en tant que citoyen, il est resté député socialiste et doit sortir un livre : « Une phobie française » pour montrer sans doute (car je ne connais pas la teneur de ce livre qui n’est pas encore paru) qu’il n’était pas responsable, mais malade. La maladie-alibi ça existe.

    D’ailleurs les psy. se sont empressés de se pencher sur cette nouvelle phobie. Pensez donc une nouvelle névrose, cela ne se rate pas ! Alors on parle d’angoisse, de menace, de rébellion, de souvenirs d’enfance, d’examens scolaires, de la crainte d’être incapable, d’intrusion dans la vie privée, d’activité imposée, et même de crainte de la mort lorsqu’il s’agit de verser de l’argent… etc… (ces interprétations psy. sont tirées d’un article paru dans le magazine « Elle » du 18/03/16)

    Et si l’on parlait surtout de paresse et d'irresponsabilité. Remplir des papiers administratifs n’est pas agréable, pas toujours faciles, payer une facture est franchement désagréable. Ces obligations n’ont aucun intérêt, on n’en retire aucun plaisir, sinon celui du devoir accompli une fois qu’elles sont faites. Mais faire intervenir une pathologie pour ne pas avoir à l’accomplir pousse au ricanement.


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