• prague-theatre-marionnettesHIER, SUR LA SCENE DU PETIT THEATRE, ILS ETAIENT SIX A SE TENIR PAR LES MAINS EN LEVANT ENSEMBLE LES BRAS QU’ILS AURAIENT AIME TORDRE, SOURIANTS SOUS LES APPLAUDISSEMENTS DES ENFANTS IMPATIENTS D’EN DEGOMMER QUATRE OU CINQ AVEC LES BOULES DE PAPIER ACHETEES UN EURO.


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  • Pendant des siècles, une femme violée avait honte de l’avoir été. Bien que traumatisée pour la vie, elle cachait l’agression qu’elle avait subie, les hommes ayant réussi à la rendre coupable de leur propre forfait et la situation était pire si la femme enfantait à la suite du rapport non consenti.

    Parler au passé est évidemment une erreur. Dans de nombreux pays cette situation est restée la même et sous nos climats beaucoup de femmes violées n’osent pas porter plainte et préfèrent garder secret un évènement qui va réapparaître comme un fantôme pendant toute leur vie.

     

    Ce préambule n’est pas inutile car j’avoue être gêné par l’attitude de Mlle Tristane Banon. Elle aurait subi une tentative de viol de la part de DSK il y a maintenant près d’une décennie, et à l’occasion de la mésaventure américaine de ce dernier, porte plainte contre lui avec un retard surprenant (il est vrai qu’on l’aurait apparemment dissuadée de le faire juste après l’agression présumée).

    Pendant tout ce temps Mlle Banon n’a pas caché les faits. Elle les a racontés dans un livre plus ou moins autobiographique (« Trapèze », paru en 2006) entre autres aventures amoureuses décrites avec moult précisions, elle les a exposés à la télévision presque avec le sourire avant qu’elle se décide à porter plainte, et avec des larmes depuis qu’elle l’a fait.

    Ainsi, le traumatisme maintenant affiché par cette écrivaine, qui semble par ailleurs ne pas être une oie blanche (ce qui ne justifie en aucune façon l’agression qu’elle aurait subie), est devenu critique qu’après une longue période d’incubation.

    Quoi qu’il en soit,  ce qui ne tue pas rend plus fort (pour paraphraser Nietzsche) et cette quasi inconnue est devenue depuis quelques mois une star des médias et un porte-drapeau d’un groupe de féministes.

     

    Je ne peux m’empêcher de voir dans cette affaire quelques artifices et une utilisation sur le plan médiatique d’un évènement du passé qui n’aurait, heureusement, pas dépassé le stade de la tentative, même si celle-ci serait de toute façon inadmissible. Mais pensez-vous, Mlle Tristane Banon, qu’une présumée tentative pour vous déshabiller sans votre consentement, aussi condamnable soit-elle, constitue un motif suffisant pour justifier un procès aux assises comme vous l’avez réclamé ?

    Buffet papillon rouge et jaune


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  • Le prix du timbre a augmenté. Rien d’étonnant : tout augmente sauf les salaires, en dehors de ceux des dirigeants et notamment ceux des banques qui ne comptent pas amputer les leurs pour participer à la recapitalisation de leurs établissements, les contribuables étant là pour ça.

    Pour vous affranchir, le timbre « normal » est depuis le 1/07/11 à 0,60 € et le timbre économique à 0,55 €, mais l’innovation de la poste est la création du timbre vert à 0,57 €. La poste en vante les mérites en arguant que ce timbre est « écologique ». En quoi est-il écologique ? Le courrier affranchi avec ce timbre n’utiliserait pas le transport par avion. C'est-à-dire, qu’en vérité, il parvient à destination plus tard (48 h). Il y a simplement 3 timbres différents pour trois vitesses différentes, ce qui implique un transport différent et de ce fait, un coût différent pour l’entreprise, le poids du courrier étant par ailleurs égal. Etait-il besoin d’utiliser l’argument écologique comme argument commercial en déguisant ainsi une augmentation des tarifs ?

    L’écologie est mise à toutes les sauces pour vendre ou masquer un gain économique pour l’entreprise. Curieusement le capitalisme, qui n’est aucunement moral et qui n’a pas à l’être, cherche sans cesse à se draper dans la bonne conscience et les habits du bon Samaritain.


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  • HommageCHAPEAU ! MONSIEUR STEVE JOBS.


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  • Demain se tient la journée nationale des aidants (une de plus). Qui sont les aidants ? Et bien ce sont des personnes (le plus souvent des femmes)  qui apportent bénévolement leur aide à des personnes qui en ont besoin. On ne peut que saluer cette attitude généreuse. A noter qu’une fois sur deux c’est une personne qui aide un membre de sa propre famille. Etonnant, non ? Connaissiez-vous le CIAAF ? Je viens seulement d’apprendre que ce sigle signifie : Collectif Inter-associatif d’Aide aux Aidants Familiaux. Ce collectif réclame un certain nombre d’avantages pour ces aidants (comme un bilan de santé annuel avec une prise en charge à 100% et la possibilité d’un départ à la retraite à 65 ans à taux plein). Il semble donc que la générosité, le bénévolat ou l’attitude normale que doit avoir une personne à l’égard de sa famille ne peuvent pas se concevoir sans en tirer quelque avantage. Mais il faut se poser la question : qui va aider les aidants des aidants ?


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  • Des mots et surtout des périphrases viennent enrichir la langue, apportant une signification symbolique ou politique, en remplacement de mots qui existent déjà, qui ont le même sens et que l’on veut voir disparaître pour obéir en particulier au « politiquement correct ». Sémantique de substitution qui ne change rien aux situations ou aux faits réels et qui pourrait être qualifiée d’hypocrite. La chose ayant une connotation injustement honteuse plutôt que changer le regard des gens sur la chose, on change le mot qui la désigne en espérant que le regard suivra.

     

    Cette sémantique est pleine d’imagination et parfois de poésie. Prenons le terme bien connu de « techniciens de surface », il implique la possibilité de « techniciens des profondeurs » périphrase qui pourrait désigner soit des égoutiers soit des philosophes. Par contre remplacer élève par « apprenant » n’apporte rien d’autre que de la bêtise.

     

    Umberto Eco dans son livre « A reculons, comme une écrevisse » donne des exemples que je me permets de commenter :

    Une personne n’est plus emprisonnée mais « socialement séparée »,elle n’est pas privée de liberté, mais vient rejoindre les pensionnaires d’un asile d’aliénés et même les misanthropes, les ermites ou les religieux qui font retraite dans un monastère. Ceci afin que l’on n’accuse pas la société de vouloir punir quelqu’un pour ses méfaits.

    Un cow-boy devient  un « fonctionnaire de contrôle bovin » ça fait moins péquenot, mais cow-boy avait plus de prestige.

    Tremblement de terre devient « correction géologique », là je pense qu’il s’agit d’un canular de la part d’Umberto Eco, car la terre se fiche pas mal qu’on l’accuse de trembler.

    Le clochard est une personne à « résidence flexible », ça c’est une périphrase de toute beauté, on a presque envie d’en acquérir une.

    Une femme facile est  « horizontalement accessible », ce n’est plus un défaut : c’est une qualité.

    Un homme blanc est « un manquant de mélanine », ça c’est manifestement un défaut et implique la supériorité du noir sur le blanc.

     

    Il faut aussi y ajouter toutes les périphrases qui tentent de diminuer un handicap :

    Une personne à mobilité réduite pour qualifier un handicapé moteur qui utilise souvent un fauteuil motorisé.

    Un impuissant est « à  érection limitée » L’érection n’est pas absente, elle manque seulement d’efficacité, ce qui, entre nous, revient au même.

    La calvitie est « une régression folliculaire »  et c’est vrai que la calvitie est rarement totale, mais je trouve que le terme de régression est péjoratif. Je propose de remplacer cette périphrase par « disposition folliculaire choisie »  (pas par le chauve mais par les follicules).

    Et bien sûr tous le positif/négatif de l’handicap Ce sont en particulier les périphrases unanimement  appliquées de non-voyant pour aveugle et de mal entendant pour sourd. Ce qui sous-entend qu’il est honteux d’être aveugle ou sourd. Mais le positif/négatif attribue à l’handicapé la faculté manquante et ajoute sa suppression qui parait ainsi presque volontaire. Ce qui ne change évidemment rien à l’handicap et aux aménagements nécessaires pour le diminuer.

     

    Ce n’est qu’un modeste aperçu de l’hypocrisie de la société qui va parfois jusqu’à la bêtise (et je ne parle pas de la phraséologie imposée aux enseignants), de la valeur donnée au verbe pour usurper et masquer les faits, pour ménager la susceptibilité exacerbée de certains ou consoler ceux qui ont du mal à assumer ce qu’ils sont.

     

    Article déjà publié en 2008 dans « Bâtons rompus » sous le titre « Poésie sémantique ».

    buffet sumo


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    Le 14 septembre 2011, Mr Hortefeux téléphone à Mr Gaubert, un pote impliqué dans des transports de fonds illégaux destinés au milieu politique dans les années 90, pour lui dire « Apparemment, elle [l’ex épouse du transporteur] balance beaucoup » [aux enquêteurs]. Ancien ministre de l’intérieur, Mr Hortefeux aurait du savoir que les écoutes téléphoniques d’un prévenu (et même sans l’être)  sont une distraction prisée des enquêteurs ou de leurs supérieurs. Les bras musclés des CRS perplexes en sont tombés.

     

    Mais comment et pourquoi les médias ont-ils été en possession de la teneur de cette conversation amicale ?

     

    Le 19 Juillet 2011, la fille cadette de Mr Gaubert parle avec son petit ami au téléphone. Des extraits de cette conversation, dont le sujet est surtout l’argent et non pas l’amour, paraissent dans le Point du 29 septembre 2011.

     

    Comment le magazine s’est-il procuré ces extraits plutôt compromettants pour la famille Gaubert ?

     

    J’avais la naïveté de penser que lorsqu’une enquête était en cours, les éléments du dossier n’étaient révélés qu’au terme de l’enquête. D’ailleurs cette naïveté est partagée par la justice, puisque Mr Hortefeux est accusé d’avoir eu une connaissance indue du dossier de l’instruction. Dans ce cas, on doit admettre que des policiers ont tendance à balancer beaucoup, et pour quel motif ou intérêt le feraient-ils ?

     

    Chaque semaine, le Canard Enchaîné nous fait part de phrases prononcées un peu partout dans les antres du pouvoir et notamment dans un lieu plutôt fermé, celui du Conseil des Ministres. Comment sortent-elles lorsqu’il n’y a pas de témoins extérieurs ? Les phrases étant, semble-t-il, authentiques, ont-elles été enregistrées ? Ont-elles été livrées volontairement au public ? Et par qui ? Ministres ? Collaborateurs ?

     

    Ce sont des questions auxquelles un journaliste pourrait aisément répondre, mais le respect du secret des sources lui interdit de le faire s’il veut qu’elles continuent à couler.   Respect défendu âprement par les journaux comme le montre la volonté d’examiner la Courroye de transmission entre le pouvoir et la justice qui semble avoir récemment dérapée.

    En somme, on pourrait se réjouir de cette transparence, même un peu chaotique, en regrettant qu’elle survienne trop souvent 15 à 20 ans après les faits et qu’elle soit rarement dénuée d’arrière-pensées politiques.

    Gargouille


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