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Veaux
Le 27 décembre de l’année dernière, le président de la République Française a quitté pendant la nuit son lit douillet pour se rendre à l’aube voir de près des « vrais gens » qui se lèvent tôt pour travailler, comme on va dans un zoo voir des spécimens représentatifs d’une espèce en voie de disparition. En l’occurrence, les spécimens choisis ont été ceux de Rungis, dont la pérennité, sauf famine, restera indispensable, selon une tradition qui tend à s’établir comme la visite obligée des politiciens au salon de l’agriculture et la contemplation du cul des vaches.
Le Canard Enchaîné du 2/01/13 nous ramène quelques échos de cette visite historique que seul l’AFP avait le droit de suivre, car le président de la République Française « veut être tranquille, pouvoir discuter sans intermédiaires avec les gens qu’il va croiser dans les allées et sur les stands ». Malgré cette volonté d’intimité, la France entière n’a pas ignoré cette preuve de courage et d’abnégation. Il ne fait aucun doute que cette discussion fut enrichissante pour tout le monde. Je me souviens de la visite d’un ministre de la Santé dans l’hôpital où je travaillais, et des échanges que nous avions pu avoir, j’en avais conclu à l’époque que cette haute autorité ne connaissait rien à la santé et qu’il était parti après son petit tour médiatique sans rien en connaître de plus.
Les journalistes, notamment ceux de la radio, ont été furieux (leurs rédactions ont même par la suite officiellement protesté auprès du secrétariat général de l’Elysée) de ne pouvoir assister à cette visite inoubliable de l’étalage de bouffe destinée à la capitale et après avoir insisté il leur fut permis de se rendre sur le parking du pavillon des viandes où ils ont pu suivre les péripéties de la visite sur « Twitter » par une succession de messages du plus haut intérêt comme : « 5h46 : on entre au carré des volailles. ». Néanmoins, le responsable de ces informations a été assez magnanime pour communiquer par téléphone avec la presse assoiffée, au bord de la syncope et prisonnière dans les voitures, en leur lâchant l’information capitale suivante : « le Président vient d’assister au dépeçage d’une tête de veau. Il porte une polaire blanche de Rungis. Il se fait beaucoup photographier, il sert beaucoup de mains. »
Pauvre presse. Pauvre France.
Carlo Magini (XVIIIème) : « Nature morte avec tête de veau »
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Commentaires
1PanglossJeudi 3 Janvier 2013 à 18:20Moi, ça me rassure d'apprendre que le président préside avec une telle hauteur de vues et que le quatrième pouvoir joue son rôle à plein.RépondreJe trouve cela plutôt rassurant de savoir que nos présidents sachent comment on fait pour régler un réveil-matin !
A présent celui en exercice va enfin en être au stade du maniement de fermetures éclair de pantalon, elle commence bien cette nouvelle année : Dame, tous les espoirs sont permis !
Bonne soirée Paul !Bonne Année à tous et toutes
Que 2013 vous apporte santé, bonheur
À ceux qui voguent sur l'onde
Visiblement la fin du monde n'a pas eu lieu
Puisse cette nouvelle année être aussi brillante
Que toutes ces étoiles
Qui scintillent par dessus nos têtes
Merci pour votre fidélité vos beaux poèmes
Vos belles créas, vos voeux
Recevez toute mon amitié
EvyParaîtrait qu'ils l'ont surveillé comme du lait sur le feu
quand il était dans le secteur bestiaux...des fois que, par erreur on le prenne pour un goret.
Amitiés.10jeffanneLundi 7 Janvier 2013 à 15:52Hum, assister au dépeçage d'une tête de veau... rien que ça... zut, voilà que je prends le fou-rire parce que, dans le fond, qu'est-ce qu'il essaie de prouver : qu'on commence son apprentissage sur les planches.... je dis cela, je dis rien, c'est juste pour rire
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