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Une grande dame
A la fin 2012, une grande dame italienne s’est éteinte à l’âge de 103 ans après une vie bien remplie malgré les obstacles. Elle s’appelait Rita Levi-Montalcini. Née à une époque où le destin programmé d’une jeune fille était de se marier et de faire des enfants, c’est contre la volonté de son père qu’elle fit des études de médecine à la faculté de Turin. En 1938, les lois raciales édictées par Mussolini interdisant aux juifs l’accès à de nombreuses professions dont celle de médecin l’empêchèrent de se spécialiser en neurologie et psychiatrie. C’est dans la clandestinité, dans une chambre de son appartement de Turin, qu’elle poursuivit ses recherches, mais elle fut par la suite obligée de se cacher dans des caves à Florence, ce qui ne l’empêcha pas de soigner de nombreux enfants atteints du typhus ou du choléra.
En 1946, devant les résultats de ses expériences, pourtant réalisées dans des conditions difficiles, elle fut invitée par l’Université Washington à Saint Louis dans le Missouri. Elle y resta trente ans et obtint en 1986 avec son collaborateur Stanley Cohen le prix Nobel de médecine pour avoir isolé les facteurs de croissance des neurones.
De retour en Italie, elle n’a pas cessé d’être active dans son laboratoire et en se consacrant aux autres dans divers organismes. A 93 ans elle participa encore à la création à Rome d’un centre de recherche interdisciplinaire européen pour l’étude du cerveau. Nommée sénatrice à vie, ses prises de position politique (en faveur de Romano Prodi) lui ont valu d’être insultée en public et dans les blogs sur son âge et son origine juive. Le prix Nobel des invectives n’existe pourtant pas encore.
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Commentaires
On préfère évidemment parler de gens sans intérêt et qui n'ont pas apporté grand chose à leurs congénères. J'ai bien entendu été voir l'hommage rendu à Suzanne Zeller-Hirzel et à ses prises de position politiquement incorrectes.
C'est vrai, que l'on a "oublié" de parler d'elle, Paul ! A une époque clinquante comme celle que nous vivons, l'on préfère louer les peoples... Je comprends votre indignation.
NettoueJe pense que ce genre de personne permet de ne pas trop désespérer du genre humain.
NB Je viens de m'apercevoir que le dernier Point parle d'elle dans sa rubrique nécrologique
Isolé les facteurs de croissance des neurones, rien que ça ! Ce devait être une sacrée bonne femme !Il est vrai que notre société est plus propice aux peoples pour soi-disant faire rêver les masses.. un autre opium... Les vraies grandes et belles personnes sont délibéremment ignorées.. ben voyons si la population devait être trop éduquée et s'intéresser aux grandes causes et à l'essentiel que feraient nos politiques et les journaleux...????
Merci pour cet hommage Dr WOJ'ai lu chez une autre de mes amis vivant en Italie une oraison funèbre qui ne disait pas du tout la même chose.
Vérité en deçà des Alpes, erreur au delà?
Allons savoir...
Amitiés.Il est possible que les opinions politiques de votre ami ne soient pas celles qu'avaient cette dame. Pour ma part, je la juge sur ce qu'elle a réalisé dans sa vie et apparemment dans des conditions difficiles dans sa jeunesse. Aurait-elle usurpé son prix Nobel ? La découverte pour laquelle elle l'a obtenu est d'une grande importance.
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Un autre rappel d'une autre grande dame: http://didiergouxbis.blogspot.fr/2013/01/la-mort-escamotee.html