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Robots
Hier, dimanche, je me suis rendu au distributeur automatique de ma banque. Le robot fort courtois me souhaite la bienvenue dès mon arrivée. Il avale ma carte bleue que j’ai mise avec une petite réticence entre ses lèvres gloutonnes, et m’exhorte à la prudence pour taper mon code sur ses touches afin que personne ne puisse copier mon devoir en regardant par dessus mon épaule.
Toujours courtois, le robot me demande ce que je veux et même sous quelle forme je le veux. Je lui réclame un ticket, qu’il me donne après avoir recraché proprement ma carte bleue. Je m’en saisi rapidement car on sait que ces robots bancaires sont assez friands de la chose.
J’attends que la boîte à billets s’ouvre pour me donner mon argent.
Elle ne s’ouvre pas.
Porte close, pas de billets. Impression désagréable. Incompréhension.
Pourquoi moi ?
Mais sur l’écran le robot me remercie de ma venue. Ah ! Quel toupet ! Il vient de me piquer mon fric et m’en remercie !
Après un instant de stupeur, j’annule, je corrige je tempête, j’insulte, je tape sur le ventre à fric du robot, rien n’y fait. La bête, ironique, passe même un peu de publicité, histoire de me distraire, et de ne pas perdre son temps devant mes protestations ridicules et vaines.
Je me calme et je prends conscience que ce robot n’a pas lu Isaac Azimov et ne connaît donc pas les lois de la robotique puisqu’il n’a pas hésité à me faire du mal en me volant.
Je suis donc parti les poches vides, mais nanti du ticket indiquant le montant de la somme prélevée sur mon compte par la machine hermétique, impassible, inculte et clignotante.
En revenant chez moi, énervé et appauvri, je songe à tous ces robots qui feront partie de plus en plus de la vie des humains.
A ces voitures bourrées d’électronique mais que l’on ne plus arrêter une fois emballées, à ces véhicules sans chauffeur qui, persuadés d'avoir raison, n’en feront qu’à leur tête d’électrons.
A ces robots ménagers qui, pour vous aider, finiront par bouffer la moquette après l’avoir arrosée.
A ces robots séduisants qui vous accompagneront dans votre chambre à coucher pour partager votre intimité en se glissant dans votre lit.
A ces robots médicaux qui, pris d’une folie carnivore, iront couper au bistouri électrique quelques tranches de foie pour se faire un tartare hépatique.
Mais aussi à tous ces robots tueurs, dont certains avaient un visage humain avant de se faire exploser.
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Commentaires
2Souris doncMardi 9 Août 2016 à 08:25Cocorico ! Le premier robot tatoueur est français !
Personnellement, je n'ai même pas de robot ménager, celui qui encombre votre cuisine pour une utilisation sporadique, s'appelle Magimix tant il est censé être fascinant quand la soupe est pleine. Et finit par rejoindre toutes les merveilles technologiques au fond du placard, puis à l'Emmaüs : la plancha, la machine à pain, la machine à pâtes, l'appareil à gaufres, à blinis, à raclette. Le grille-viande fitness. Boris Vian les a énumérés. La tourniquette qui fait la vinaigrette. Le robot fou dans un environnement déshumanisé est une source intarissable de films et de gags. Jacques Tati, Mon oncle.
Moi, j'ai tellement peur de la voiture bourrée d'électronique que je résiste à toutes les sirènes et autres prospecteurs et commerciaux, à leurs œuvres et à leurs pompes, ventes flash - 40%. Mon 4x4 de 13 ans d'âge, rustique et vaillant, est devenu collector. Des propositions d'achat sont glissées sous le pare-brise. Je vais pouvoir défiler avec les De Dion Bouton.
Est-ce que les chirurgiens connaissent les limites de leur robot à découper les tranches de foie et de cervelle ? Est-ce qu'ils laissent leur Pokémon Go au vestiaire avant de se laver les mains jusqu'aux coudes ?
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Mardi 9 Août 2016 à 10:23
Il faut être piqué pour se faire tatouer par un robot. D'ailleurs, il faut être piqué pour se faire tatouer, surtout sur une grande surface, même une dermatose fleurie est une dermatose.
Je passe en tête, ma voiture approche de ses 17 ans.
Le risque des robots sophistiqués est qu'ils prennent leur indépendance. L'application Pokémon GO permet-elle de mettre une petit bête fictive dans un ventre ? Dans ce cas il faudrait stériliser les smartphones.
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L'intelligence artificielle n'est qu'un nom et pas une réalité. Ce n'est que le nom de machines à la programmation de plus en plus complexe. Un bug dans ces machines et ce peut être la catastrophe: la voiture qui écrase les piétons ou le distributeur qui ne distribue pas.
Quant aux robots tueurs, leur système d'exploitation rudimentaire n'autorise qu'un programme simplet de radicalisation. Il est inefficace de s'attaquer aux robots quand on peut détruire le programme. On a bien "dénazifié" l'Allemagne.-
Mardi 9 Août 2016 à 11:40
Mais pour les robots tueurs, il faut pouvoir accéder au programme pour les désactiver.
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Stephen Hawking avait tiré la sonnette d'alarme.
Science & Vie relaie un article résumant les risques de l'intelligence artificielle, à partir de l'exemple d'un robot nettoyeur, mais votre DAB qui pique le fric comme un vulgaire pickpocket est assez éclairant. A ce propos, lire l'article suivant, le millionnaire qui promet 10 millions de dollars à la recherche contre l'intelligence artificielle. Raccord avec votre papier : le millionnaire en question a créé PayPal.
Les robots n'étant justement pas intelligents mais programmés donc avec des facultés d'adaptation limitées, il est évidemment nécessaire qu'ils n'aient aucune responsabilité. L'homme se confie à l'IA car il finit par ne plus avoir confiance en lui-même.
Oui, le rapprochement entre ma petite aventure (qui n'est pas encore réglée) et PayPal est une coïncidence amusante.