• Relativisons

    RelativisonsDes voix s’élèvent de plus en plus contre le sacrifice des jeunes pour sauver des vieux, encore que des moins vieux meurent de la COVID-19. Le Marianne de cette semaine consacre même « la une » à cette question : « Enquête sur l’état de nos enfants, stress, anxiété, idées noires, difficultés d’apprentissage… » et dans son article, Emmanuel Todd propose : « Il faut rembourser les jeunes pour leur sacrifice ». Personne ne conteste que cette pandémie perturbe grandement l’activité habituelle des jeunes, qu’il s’agisse de l’enseignement, de la recherche d’un emploi (déjà difficile en période normale) ou des loisirs, mais la jeunesse actuelle n’est-elle pas atteinte d’une certaine fragilité ? Peut-être parce qu’elle n’a pas connu de véritable épreuve. C’est triste à dire, mais la jeunesse est régulièrement sacrifiée, et au regard de l’Histoire le sacrifice actuel n’est pas des pires. Lors de la Première Guerre mondiale, une bonne partie a été tuée entre deux tranchées, chair à canon, chair amputée ou chair défigurée. RelativisonsLors de la Seconde : une partie massacrée en raison de l’incurie des généraux, une autre prisonnière pendant des années, une autre dans les maquis et certains torturés, une autre exterminée dans des camps. Lors de la Guerre d’Algérie : 28 mois de service militaire, et trop souvent la mort dans les Aurès ou des blessures à vie. Alors, ne faut-il pas relativiser ?                   Illustration Otto Dix : "Flandre"

    « De l’usage de la contritionNouvelles du front »

  • Commentaires

    1
    Samedi 6 Février 2021 à 17:20

    Bof...?

    Un autre aspect de l'universelle victimisation (qui, pour une fois n'est pas une "auto-victimisation") ?

     

      • Samedi 6 Février 2021 à 17:35

        Bof ?

    2
    Samedi 6 Février 2021 à 19:06

    Ceux qui ont connu ce que vous décrivez peuvent relativiser. Pour les autres, ce ne sont que des mots.

      • Samedi 6 Février 2021 à 19:35

        Mais ceux qui commentent connaissent l'histoire, même s'ils n'ont pas vécu les évènements les plus récents. Ils peuvent relativiser. Par contre, ce n'est pas parce que des jeunesses ont connu pire qu'il ne faut pas tenir compte de la situation actuelle. Reste qu'il me semble que les jeunes paraissent aujourd'hui plus fragiles et peut-être plus infantilisés que ceux du passé.

    3
    Samedi 6 Février 2021 à 20:31

    Certains connaissent de grandes difficultés. Quand ni les parents ni les grands-parents ne peuvent les aider, ils sont très démunis. De l'utilité des vieux.

      • Samedi 6 Février 2021 à 20:45

        Vous avez raison pour les problèmes économiques et le chômage endémique. Les vieux sont incontestablement utiles, mais ils le seraient encore davantage en laissant leur héritage.

    4
    Samedi 6 Février 2021 à 21:36

    Je suis comme vous exaspéré d'entendre ces lamentations (qui souvent d'ailleurs ne viennent pas des jeunes eux-mêmes) à propos de cette malheureuse jeunesse privée de rave-party ou obligés d'étudier à distance, les pauvres petits.

    Hormis les situations dramatiques que vous évoquez, j'ai été, comme beaucoup de mes amis, obligé  d'interrompre mes études pendant une année entière pour aller apprendre à défiler au pas cadencé, à ramper sur un parcours dit "du combattant" et à jouer au larbin dans un mess d'officiers. Et personne ne s'apitoyait sur notre "sacrifice". En partant du principe, accepté par nous, que c'était utile pour le pays.

      • Samedi 6 Février 2021 à 22:57

        Je connais. J'ai fait 26 mois de service militaire pendant la guerre d'Algérie.

      • Souris donc
        Dimanche 7 Février 2021 à 09:06

        Jouer au larbin dans un mess.

        Mon mari a levé le doigt quand un officier a débarqué dans la chambrée pour chercher quelqu'un connaissant la dactylographie. Il n'en avait pas la moindre notion, s'est acheté une méthode, ça lui a permis de rester planqué les 26 mois. La dactylo du régiment (les 9 contre ut de la Fille du Régiment de Donizetti, l'exploit vocal).

        Je plains de tout cœur les jeunes précarisés dont on nous a montré les files à la soupe populaire.

         

      • Dimanche 7 Février 2021 à 09:17

        Les images que j'ai vues (mais ce sont probablement pas les seules) montraient des queues devant un restaurant universitaire pour chercher de la nourriture (pour un euro, je crois) car on ne peut pas la consommer à l'intérieur.

      • Dimanche 7 Février 2021 à 10:46

        C'est vrai qu'on peut "illustrer" n'importe quoi avec une photo de file d'attente. Les soviétiques montraient , dit-on,  des photos de file d'attente devant la boulangerie Poilâne à Paris pour illustrer que le pain était rationné en France. 

        A part des situations marginales, les étudiants n'ont pas été les plus impactés par l'épidémie. Les boursiers ont continué à recevoir leur bourses. Les autres ont continué à recevoir l'aide parentale. 

        Ce sont ceux qui militent pour un "SMIG Jeunes" qui mettent en avant leurs difficultés, comme l'impayable  Emmanuel Todd (qui propose, par ailleurs,  de jeter en prison Macron, Hollande, Sarkozy et tous leurs ministres comme responsables du Covid)

      • Dimanche 7 Février 2021 à 11:09

        Emmanuel Todd est un cas d'école. Initialement crédible et qui a progressivement perdu tout bon sens. Son cas me rappelle les prix Nobel atteints par la suite d'un mal nommé la "maladie des Nobel" chez qui le prix prestigieux est devenu un passeport pour la connerie répétitive, dont un exemple est Luc Montagnier, mais ce n'est pas le seul.

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