• Mystère

     

    Mystère

    A chaque fois que je suis au bord de la mer, que je passe sur une plage ou au bord d’une piscine, je rencontre toujours le même mystère, et je n’en trouve jamais la solution : pourquoi les gens restent-ils exposés au soleil pendant des heures ? Je conçois que l’on se sèche et se réchauffe après s’être baigné, mais pourquoi persister à s’exposer jusqu’à la brûlure avec un acharnement déraisonnable ? L’appétence pour les bains de soleil touche la plupart des gens qui partent en vacances, et ils s’y exposent souvent dans l’inconfort : positions biscornues sur des chaises longues avec barres traumatisantes, ou sur le sable qui s’insinue partout, en s’enduisant périodiquement de crèmes protectrices qui disparaissent dans l’eau dans laquelle certains ou plus souvent certaines se plongent uniquement pour se rafraîchir, plus enclines à prendre des bains de soleil que des bains d’eau.

    Pourtant ces personnes risquent leur peau dans le vrai sens du terme. Les rayons solaires vont rider la peau, provoquer des taches brunes et parfois la cancériser.

    Mais attention, il y a un but, le but est de bronzer, changer la couleur de sa peau, une nostalgie africaine en quelque sorte. Le but est d’avoir « meilleure mine » et c’est là qu’est le mystère : que d’efforts, que de persévérance, que d’ennui, que de risques, pour avoir « meilleure mine » pendant deux à trois semaines à tout casser après être rentré chez soi, alors que l’on masque par les habits de ville son corps bronzé obtenu à prix élevé et avec tant de patience. Seul le visage permettant pour un temps bref de narguer ses copines (plutôt que ses copains). Mystère.

       

    BAIN DE SOLEIL

     

     Des poupées aux membres écartelés

    Eparpillées sur le sable plastique

    Jouissent épanouies, leur corps relâché

    Sous la caresse des éclats atomiques

     

    Au bord de la mer à la peau ridée

    Plissée d’innombrables vaguelettes

    Parmi les arêtes aiguës des rochers

    Elles s’étalent en renversant la tête

     

    Poupées médusées, dos à terre

    Leurs têtes absentes ou alourdies

    Epinglées par les rayons solaires

     

    Elles resteront longtemps alanguies

    Exposant leurs anatomies solitaires

    Avec une étoile pour compagnie

    Paul Obraska  

     

    Salvador Dali : « Figures couchées sur le sable »

     

    « D’une île à l’autreRégimes sécuritaires »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 26 Mai 2019 à 16:35

    Je me suis toujours posé la question, je trouve les bains de soleil éprouvants, je n'y ai jamais sacrifié!

      • Dimanche 26 Mai 2019 à 17:07

        C'est une épreuve, non seulement acceptée, mais recherchée en y mettant parfois un prix exorbitant pour la subir.

    2
    Dimanche 26 Mai 2019 à 17:14

    Peut-être qu'il est plus simple de s'installer sur une serviette de bain avec son smartphone vissé à l'oreille que de se "fatiguer" à découvrir les paysages ou les monuments de la région qu'on peut découvrir sur Google-Maps (ou Street-View ???) tout en faisant une petite centaine de selfies ?

      • Dimanche 26 Mai 2019 à 17:28

        Vous levez là une partie du voile qui recouvre ce mystère brûlant. Mais pourquoi ne pas paresser - tout en étant connecté - à l'ombre, dans le confort, et sans être recouvert de crèmes gluantes ?

    3
    Orage
    Dimanche 26 Mai 2019 à 20:41

    Et il convient de savoir si on peut s'exposer au soleil comme certains qui bronzent sans problème en un jour. Ce n'est pas mon cas mais je l'ignorais et à 17 ans je suis restée toute une journée à la plage avec des amies. Je ne l'ai jamais oublié: le soir même j'ai été aveugle quelques minutes à ma grande terreur et j'ai ensuite passé une semaine au lit à voir ma peau couvertes de cloques qui suintaient.

      • Dimanche 26 Mai 2019 à 21:04

        Expérience redoutable.

    4
    Souris donc
    Lundi 27 Mai 2019 à 11:15

    Nous autres, pour économiser le tissu, nous nous étalions pendant des heures seins nus. La jeune génération, c'est le string dans la raie.

    Aucune idée du danger du soleil, au contraire, on nous racontait que c'était bon pour les os. On mettait les bébés au soleil.

    O tempora o mores.  A propos de mauresques, le burkini montre qu'elles sont moins pingres en tissu que nous.

      • Lundi 27 Mai 2019 à 11:42

        Les mauresques sont protégées du soleil, mais pas des coups.

    5
    Lundi 27 Mai 2019 à 12:25
    Pangloss

    Je me souviens de l'époque oùl'on disait qu'il faut "prendre un bon coup de soleil" pour bronzer plus vite.

      • Lundi 27 Mai 2019 à 13:18

        Brûler pour changer la couleur de la peau. C'est de la cuisine.

    6
    Souris donc
    Lundi 27 Mai 2019 à 15:28

    Topless, le grand chic.

    On n'avait pas besoin de prendre la vitamine D synthétique des grands satans pharmaceutiques pour la minéralisation osseuse du squelette. Bio, écolo et respectueux de la planète avant l'heure.

      • Lundi 27 Mai 2019 à 16:55

        Et on pourrait y ajouter l'allaitement pour le respect de la planète, entre autres avantages.

    7
    Un cœur qui bat
    Jeudi 30 Mai 2019 à 19:55

    Bonsoir Doc,

    Ravi de vous savoir de retour.
    Le soleil donne(rait) la même couleur aux gens...ainsi on serait tous un peu des frères...

    Bonne reprise et au plaisir de vous retrouver la semaine prochaine.
    Bien à vous.

      • Jeudi 30 Mai 2019 à 20:53

        Les êtres humains d'apparence identique ne manquent jamais de motifs pour s'entretuer.

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