• MEUTES XVI


    George Grosz « République d’automates » 1920

     

     

    LES AUTOMATES

     

    Le chant métallique des automates s’élève sur le monde

    Plus le monde devient lourd plus leur chant devient fort

    Un chant grinçant,  un chant désaccordé, un chant de mort

    Les automates de toutes les couleurs obéissent aux ondes

     

    Les automates acceptent d’être automates

    Ils sont contents de bouger sans penser

    Des pensées mâchées leur sont données

    Chaque matin dans le vide de leurs boîtes

     

    Ils font tous les mêmes gestes

    Ils font tous les mêmes guerres

    On leur dit de quoi ils doivent être fiers

    On leur dit où est la Peste

     

    Alors ils chantent de plus en plus fort

    Parce qu’ils ont de plus en plus peur

    Les automates chantent en chœur

    Pour oublier qu’ils sont déjà morts

     

     

    Paul Obraska

    « Transports vers les transportsLettre ouverte »

  • Commentaires

    1
    Mardi 28 Juillet 2009 à 16:10
    Cette fois-ci, c'est le poème qui est supérieur au tableau. 1920? Nous avions la Chambre "bleu-horizon" et nous aussi le culte patriotique des anciens combattants et des mutilés décorés.
    2
    Mardi 28 Juillet 2009 à 17:28
    Je trouve aussi que le tableau est faible en lui-même, mais c'est une bonne illustration d'un texte qui peut s'appliquer à bien de périodes et à bien de pays.
    Dr WO
     
    3
    Mardi 28 Juillet 2009 à 17:35
    Trop fort ce texte.

    Quand il n'y a plus rien que la mort, le seul bruit qui reste à entendre est malheureusement souvent le bruit des bottes...

    Ne pas réfléchir, obéir, faire ce que font tous les autres a déjà justifié et justifie encore la barbarie..

    Merci pour ce partage
    4
    Mardi 28 Juillet 2009 à 17:56
    Les automates ont le visage inhumain de la barbarie. L'histoire a montré que presque tous les hommes peuvent devenir, un jour ou l'autre, des automates.
    Dr WO
    5
    Mardi 28 Juillet 2009 à 21:02
    Je vous rejoins sur ce dernier point. Qu'illustre d'ailleurs très bien le tableau de Grosz avec la médaille, la jambe de bois et le drapeau allemand. Votre poème est une merveille. Je l'ai lu et relu plusieurs fois ! Bravo.
    6
    Mardi 28 Juillet 2009 à 23:05

    La première guerre mondiale avait transformé les hommes en machines, à tuer et à être tués, obéissant à des ordres souvent stupides et cette absurdité n'a pas servi de leçon, mais de modèle.
    Dr WO

    7
    Mercredi 29 Juillet 2009 à 09:01
    "Pas de leçon mais de modèle" Belle formule!
    8
    Mercredi 29 Juillet 2009 à 17:59
    Merci. Mais c'est une triste constatation.
    Dr WO
    9
    Mercredi 29 Juillet 2009 à 22:27
    Ben alors ! Mon commentaire a disparu ! Je disais donc que j'ajoutais ma voix au choeur des louanges. Je trouve ce poème magnifique.
    10
    Mercredi 29 Juillet 2009 à 22:42
    Vous avez bien fait de revenir. Votre commentaire m'aurait manqué.
    Dr WO
    11
    Dimanche 4 Octobre 2009 à 19:55
    Le triste constat est que la culture ne protège pas de l'inhumanité.
    Dr WO
    12
    Dimanche 4 Octobre 2009 à 20:15

    Dans des circonstances exceptionnelles, quand sa propre vie ou celle de ses proches est en jeu, personne ne sait comment il réagira. Il faut beaucoup de courage et souvent son propre sacrifice pour résister.
    Dr WO

    13
    Dimanche 4 Octobre 2009 à 20:32
    Tout est là, quand le droit est remplacé par la nécessité de survivre.
    Dr WO
    14
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:26
    Très fort ce poème. Il fait rappeler que l'être humain quelque soit sa condition et sa culture peut être transformé en automate. Plus on commence tôt le lavage de cerveau, meilleur est le résultat. En fait quand tous les sentiments disparaissent, il ne reste plus qu'un robot.
    15
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:26
    Malheureusement, mais de quoi est-on capable en temps de guerre? quels seraient nos choix? Perso devenir un robot ça, jamais, ce qui m'est déjà reproché dans ma vie de tous les jours. La phrase la plus utilisée : "tu ne fais jamais comme tout le monde", c'est dire.
    16
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:26
    C'est d'ailleurs une des armes principales des maîtres chanteurs, sa propre vie et celles des siens, (un sacré dilemme).
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