• Mes respects, mon archevêque.

    Les foules musulmanes se déchaînent contre la France après les déclarations de Macron qui ont suivi la décapitation de Samuel Patty, professeur ayant tenté d’enseigner à ses élèves ce que pouvait être la libre expression en montrant des caricatures de Mahomet. Des foules musulmanes appellent au meurtre sans connaître probablement la véritable teneur du discours du président français et sans avoir vu ces caricatures. Il suffit de dire aux foules musulmanes que les Français n’ont pas respecté LEUR prophète pour qu’ils descendent dans la rue le poing levé et la bave à la bouche, brûlant effigie et drapeau et menaçant l’ambassade de France. Des prêtres chrétiens furent assassinés pour se rappeler le temps des croisades car les islamistes aimeraient revenir dans le passé, et nombre d’entre eux ne l’ont jamais quitté. Curieusement, bien que les religions n’aient guère cessé de se faire la guerre au cours de l’histoire, les monothéismes sont unis contre l’athéisme et dans une sorte de complicité elles se portent plus ou moins au secours de celle éventuellement attaquée car attaquer la nature de l’une, c’est attaquer la nature des autres, puisque c’est la même. C’est dans ce sens qu’il faut interpréter les déclarations récentes de l’archevêque de Toulouse Robert Le Gall « On ne se moque pas impunément des religions. Il faudrait apaiser tout cela car ces caricatures sont contre les musulmans mais contre la foi chrétienne aussi"… « On ne peut pas se permettre de se moquer des religions, on voit les résultats que cela donne". On voit également que malgré l’assassinat de prêtres chrétiens par des musulmans fanatiques, se moquer de l’islam, c’est également se moquer du christianisme. Et pour ce dignitaire de l’Eglise on ne peut se moquer impunément d’une religion, mot terrible justifiant le crime punitif. Pour cet archevêque on ne peut pas se moquer d’une religion sans en être puni. Il y a huit ans j’avais écrit un article en me posant la question : les religions sont-elles respectables ? Je le publie à nouveauSi l’on n’est pas croyant pourquoi devrait-on respecter une religion quelle qu’elle soit ? A chaque fois que l’on se permet de critiquer ou d’ironiser sur les croyances d’une religion, toutes les autres montent au créneau pour protester contre une atteinte au « sacré », même si pendant des siècles et aujourd’hui encore elles n’ont cessé de s’entretuer. Les politiques, même non croyants, se disent heurtés que l’on puisse toucher à une religion surtout lorsqu’il s’agit de l’Islam dont ils craignent la violence. En quoi les croyances religieuses sont-elles si respectables et intouchables ? La croyance religieuse n’est qu’une adhésion à une légende et à une conception métaphysique indémontrable, placée confortablement hors de la raison et de l’erreur. Si elles ont évidemment du sens pour celui qui croit, elles n’en ont aucun pour celui qui ne croit pas, ce qui ne l’engage pas à les respecter. Chacun est libre de croire à ce qu’il veut. Chacun peut croire qu’une entité appelé Dieu et qui est à notre image (puisque nous sommes à la sienne, ce qui est plutôt valorisant) ait créé en peu de temps un univers sans limite (sinon, il serait dans un autre univers) et dont les dimensions observables seraient de l’ordre de 100 milliards d’années-lumière aux dernières nouvelles. Chacun peut croire que parmi les myriades de galaxies cette entité ait choisi la nôtre, que parmi les myriades de systèmes solaires il ait choisi notre étoile et la Terre pour créer l’homme et pour se manifester à nous. Chacun peut croire que ce Dieu ait éprouvé la nécessité de se cacher dans un buisson du Sinaï pour faire la causette à Moïse, qu’il ait eu la charité de se faire crucifier sous la forme d’un homme pour racheter nos pêchés avec le succès que l’on sait, que sa mère toujours vierge ait la bonté d’apparaître de temps en temps pour nous rassurer. Chacun peut croire que Dieu ait transmis les versets du Coran à Mahomet par l’intermédiaire de l’archange Gabriel. Mais chacun est aussi libre de ne pas respecter ces croyances prétendument révélées à un seul homme et sans témoins. Le respect de la personne ne s’étend pas à ses croyances. On doit respecter le croyant en tant que personne mais pas en tant que croyant. Par contre le respect de la personne implique de respecter la liberté du croyant à pratiquer ses rites, à condition qu’il les suive dans la sphère privée ou dans un temple et sans les imposer aux autres. Il doit rester en accord avec les lois d’un pays laïc et celles-ci n’ont pas à être modifiées pour satisfaire la croyance personnelle en des légendes et des rites, même s’ils sont anciens et partagés par des millions d’individus. Le nombre, s’il n’est pas un critère de véracité, reste malheureusement une force de pression à laquelle l’espace laïc et commun à tous doit résister. Mais lorsque le croyant affirme qu’il ne fait qu’un avec sa religion, c’est une incarnation lourde de conséquences. Dans ce cas, ne pas respecter les conceptions métaphysiques de quelqu’un, aussi insensées paraissent-elles, serait ne pas respecter sa personne. L’ironie sur les croyances devient l’ironie sur la personne qui les incarne, ce qui soulève sa colère. Critiquer les excès d’une croyance revient à critiquer celui qui les admet et qui prétend alors être stigmatisé. On parle même aisément et abusivement de racisme. Et c’est ainsi que les conflits naissent lorsqu’on ne peut plus séparer la personne de ses croyances. Des millions de sacrifices humains ont été commis sur l’autel des religions d’amour. C’est au nom de ces croyances prises pour des certitudes, pour lesquelles est réclamé le respect, et aussi insensées soient-elles, que les croyants fanatiques ont justifié et justifient encore leurs tueries : massacres d’hérétiques ou de juifs, tortures de l’Inquisition, bûchers, croisades, massacres d’indiens chez lesquels les bons prêtres niaient l’existence d’une âme, guerres de religions, destruction des tours de New-York, incendies d’églises, lapidation des femmes en pays musulman, amputations au nom de la charia et sous nos cieux miséricordieux, assassinat d’une fillette tenue par les cheveux pour lui loger une balle dans la tête. Trouvez-vous vraiment les religions respectables ? Les religions s’exonèrent facilement des excès que l’on commet en leur nom. Le judaïsme qui a aussi ses fanatiques, mais qui n’est guère prosélyte puisqu’il est plutôt difficile d’y entrer, a donné naissance à deux excroissances expansives : le Christianisme et l’Islam. Le premier a fini avec le temps et les progrès de la société par gratter le sang que le passé lui avait mis sur les mains, mais ses intégristes ne demandent qu’à revenir en arrière jusqu’à tuer comme le montre le meurtre des médecins coupables de pratiquer des avortements aux USA. Le second, qui n’a guère évolué depuis le Moyen Âge, serait plutôt fier du sang qu’il verse au nom d’Allah, ses assassins glorifiés accédant au statut de martyrs. Bien sûr, des musulmans accusent une minorité de se livrer aux meurtres d’innocents et en exonèrent la religion elle-même. Mais ne serait-ce pas plutôt une majorité à voir les foules déchaînées à travers le monde à la moindre provocation ou à ce qu’elles considèrent comme telle ? Et même sous nos climats, l’assassin Merah n’est-il pas considéré par certains dans les quartiers perdus de la République comme un martyr ? Une idéologie capable de provoquer de tels excès est-elle digne de respect ?

    « 345. Un remède pire que le mal346. Improvisation »

  • Commentaires

    1
    Brindamour
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 10:54

    Bien dit mais si Macron dit ça à El Jazira c’est la guerre avec les pays musulmans et la guerre civile en France. Ces gens ne sont comme nous.

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 11:29

        En effet, il est difficile de discuter avec des gens dont la mentalité profonde est celle de gens restés au début du Moyen Âge.

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 12:28

        Début du Moyen-Age ?

        Dans certaines manifestations j'en vois qui ont les traits de Cro-Magnon...

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 13:36

        Ce n'est pas gentil pour Cro-magnon.

    2
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 12:31

    Je suis d'accord avec Fredi M. Le Moyen-Âge était civilisé, ceux-là ne le sont pas!

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 13:40

        Je parle de la mentalité des premiers musulmans. L'antiquité qui a précédé l'islam était de haute civilisation, l'Occident vit toujours sur son héritage.

    3
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 14:04
    Ha...
    Ça se complique !
      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 14:16

        N'ayant jamais fréquenté de Cro-Magnon, je reste réservé à son égard.

    4
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 14:04

    La "guerre civile en France" est là et bien là, toutes ces "blessures profondes et létales au niveau de la gorge", et même les tirs de mortier sur la police et les pompiers dans les "quartiers" sont, et sont revendiqués comme de véritables actes de guerre (civile, religieuse, civilisationnelle... c'est vous qui voyez, rayez les mentions inutiles)

    Concernant le Moyen-Âge, un petit livre de 150 pages, c'est celui qui m'a ouvert les yeux, il y a plus de 40 ans "Pour en finir avec le Moyen-Âge" (ouvrage publié dans les années 1970 par une historienne correcte et non par quelque polémiste nationaliste et chauvin... il est vrai qu'aujourd'hui, il passerait pour passablement réac)

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 14:22

        Comme je l'ai dit précédemment, je parle de l'Arabie au temps de Mahomet, temps que les intégristes aimeraient instaurer à nouveau.

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 15:57

        J'en étais resté à la définition un peu simpliste du Moyen-Âge : "Le Moyen Âge est une période de l'histoire de l'Europe s'étendant de la fin du Ve siècle à la fin du XVe siècle et qui débute avec le déclin de l'Empire romain d'Occident et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes, etc..." (Wiki) et je n'avais pas songé à y inclure l'Arabie du temps de Mahomet

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 16:10

        Vous avez raison, disons que pendant le Moyen âge européen, il existait un temps simultané de l'autre côté de la méditerranée.

    5
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 15:33

    Notons au passage que  tous les fanatiques qui veulent retourner à la lettre des règles culturelles et religieuses prescrites dans la Torah la Bible ou le Coran se sont remarquablement adaptés à l'utilisation des technologies modernes en matière d'armes et d'explosifs. 

    A part les Amish, bien sur ! smile

     

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 15:57

        Des dons de Dieu...

    6
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 16:49

    L'archevêque de Toulouse constate qu'on ne se moque pas impunément des religions. J'écris "constate" et non pas "édicte" mais lui, il fait volontairement la confusion.

    Le problème n'est pas la religion mais la moquerie. Il fut un temps où on ne se moquait pas impunément d'Hitler en Allemagne, de Staline en URSS, de Pol Pot au Cambodge, De Mao en Chine, de Ceaucescu en Roumanie et aujourd'hui de Kim Jong-Un en Corée du Nord.

    Les religions ne doivent pas réagir comme des dictatures. 

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 17:24

        Intéressant ce parallèle entre la religion et la dictature. Dans l'un et l'autre cas il y a asservissement, parfois volontaire, parfois involontaire. le terme d'islamo-fascisme fait la synthèse.

    7
    Souris donc
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 17:38

    Annus horribilis.

    Les religions nous ont laissé un patrimoine architectural d'églises, monastères, abbayes, cathédrales. Même les musulmans (Alhambra, grande mosquée de Cordoue). Maintenant ils n'ont qu'une idée en tête : tuer. Les prêtres orthodoxes (cf. les magnifiques iconostases des églises orthodoxes), égorger le vieux prêtre de St-Etienne du Rouvray.

    Seule solution : supprimer le droit du sol, le regroupement familial, les prestations à guichet ouvert. Tous dehors. Comme ils l'ont fait avec les Pieds-Noirs en 1962.

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 17:50

        L'héritage artistique des religions, monothéismes et polythéisme, est incontestable avec un exemple sur la bannière (provisoire) du blog. A mes yeux, ce positif n'efface pas le négatif, surtout pour le christianisme et l'islam : trop de sang pour chaque pierre, malgré l'existence de remarquables prêtres chrétiens.

      • Souris donc
        Lundi 2 Novembre 2020 à 11:23

        Ce que les décapiteurs ignoraient (évidemment, zéro culture, que de l'endoctrinement stupide et sanguinaire, QI à 2 chiffres) , c'est que Samuel Paty avait fait venir dans sa classe Diabolus in Musica, un ensemble consacré à la musique du XIIe et XIIIe sicle pour un atelier pédagogique sur la parenté artistique des musiques de la Renaissance et des musiques arabes.

      • Lundi 2 Novembre 2020 à 11:45

        Ce qui montre à la fois la qualité de ce prof. et la débilité comme la barbarie de son meurtrier, mais aussi la nocivité de ce père d'élève menteur qui a déclenché le crime. Je n'ai pas vu dans les médias ce qu'est devenu cet imbécile qui a traité S. Patty de voyou.

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