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Le complexe dispersion-dilution
J’ignore ce qui se passe vraiment dans les autres pays, mais il me semble que la gouvernance française est caractérisée, surtout en ce moment, par ce que l’on pourrait appeler le « complexe dispersion-dilution », d’autant plus complexe que la situation est critique et incertaine, qu’elle nécessite des décisions rapides, dont les conséquences apparaissent de suite, et de ce fait responsabilisent immédiatement le ou les décideurs.Depuis le début de l’épidémie covid-19, on assiste à l’empilement des structures avec notamment la création de deux conseils scientifiques, qui s'ajoutent aux agences pour la santé et à toutes les instances médico-scientifiques déjà existantes, et à présent d’un « monsieur dé-confinement » sur lequel les connaisseurs ne tarissent pas d’éloges comme ce fut le cas pour Delevoye, le « monsieur retraite » qui a pris la sienne après deux ans d’activité immobile.
Je me dois de rappeler qu’il existe en France des ministères spécialisés où chaque ministre, censé être compétent, est entouré de multiples conseillers censés tout connaître dans un domaine particulier, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils ont été choisis. Et tout ce petit monde grouillant comme des abeilles laborieuses dans la ruche gouvernementale devrait pouvoir gouverner ou aider à le faire.
Mais le complexe dispersion-dilution a son intérêt : en multipliant les structures, on ne sait pas trop qui prend les décisions, ce qui permet de diluer les responsabilités.
Cependant dans la crise sanitaire présente le complexe ne marchera pas car quoi qu’il arrive, quel que soit le degré de dispersion-dilution obtenu, le seul responsable des dysfonctionnements pour la population sera Macron.
Le complexe dispersion-dilution est un processus inefficace à tous les points de vue, la responsabilité ne sera pas diluée et la dispersion aboutit à une confusion. Nous sommes inondés de déclarations incertaines et contradictoires des acteurs gouvernementaux qui parlent souvent pour ne rien dire (ce qui est préférable que de dire des âneries) laissant la population dans l’incertitude, l’amenant à se débrouiller elle-même, par ex. pour se fournir en masques (certifiés inutiles et même dangereux il y a peu de temps par ces mêmes acteurs gouvernementaux, mais aussi par l'OMS) dont on ne sait toujours pas s’ils seront là, quand les mettre, et où ils seront disponibles (dans les bureaux de tabac mais pas dans les pharmacies ? drôle). Ne parlons pas de la rentrée scolaire dans le brouillard où l’école ressemblera plus à une garderie qu’à un lieu où l’on dispense le savoir.
Par contre on ne peut pas reprocher au gouvernement de ne pas réfléchir. Il a besoin de 15 jours pour réfléchir. Un peu lent tout de même. Mais s’agit-il de réflexion ou de procrastination ?
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Commentaires
Ce complexe de dispersion-dilution ne vient-il pas surtout d'une illusion d'optique due à la transparence de nos sociétés ? Dans les régimes autoritaires, vous n'avez QUE la décision finale.
Dans nos sociétés démocratiques, vous avez eu en gros titres dans les journaux, AVANT la prise de décision finale, l'analyse du chef de cabinet du ministre, puis celle des chaque ministre, puis celles de chaque médecins spécialistes ou généralistes invités sur les plateaux des chaînes d'information, puis celles que les dirigeants de l'opposition prêtent au gouvernement, etc...
Alors forcément, quand arrive la décision finale, on a envie de dire "pourquoi tant de tergiversations?? mais qu'ils se mettent d'accord, enfin ! la situation est grave !"
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Samedi 25 Avril 2020 à 10:55
Si la démocratie exige la consultation de diverses instances et même un débat publique, elle n'implique par la confusion et les contradictions des gouvernants d'où une perte de confiance préjudiciable à l'application des décisions finales.
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On lira pour comprendre ce qui nous arrive LA LUMINEUSE INTERVIEW DE PIERRE MANENT AU FIGARO-
Samedi 25 Avril 2020 à 11:49
N'étant pas abonné au Figaro je n'ai pas accès à cette interview, je n'y accède pas non plus par votre phrase en rouge.
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C'est à cause de cette dispersion-dilution que le peuple en veut à Macron et à ses "en même temps" qui ne veulent rien dire, mais tous ces gens-là n'arrête pas de nous abreuver de Rien. Macron devrait mettre de l'ordre dans ce fouillis, mais en est-il capable ce comptable ?
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Samedi 25 Avril 2020 à 12:59
Fouillis est le terme adéquat. On empile les structures comme on empile les lois ce qui provoque une inertie et une impuissance. Cela ne date pas d'hier, mais devient caricatural en cas de crise.
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https://placedesarchives.blogspot.com/-
Samedi 25 Avril 2020 à 14:38
Merci, oui, c'est le bon lien. Je suis d'accord avec une bonne partie de l'analyse de Manent mais pas dans son intégralité.
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Samedi 25 Avril 2020 à 16:40Et pour vous elle coince où l'analyse de Pierre Manent ?
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Samedi 25 Avril 2020 à 17:21
Voici un extrait de l'interview :
"Les diverses nations sont rentrées chez elles. C’est la fin du bovarysme européen. Aucune merveilleuse aventure ne nous attend du côté européen de la rue. Chaque nation a découvert le caractère irréformable de son être collectif. Délivrés du rêve frustrant de «plus d’Europe», nous pouvons retrouver une certaine affection pour ce que nous sommes, essayer de nous renforcer à partir de notre être national, nourrir patiemment nos ressources propres, qu’elles soient économiques, militaires, morales ou spirituelles. Ce désir de se retrouver et de se renforcer ne sera salutaire que s’il est accompagné d’une prise de conscience lucide de notre faiblesse réelle, de la faiblesse dans laquelle nous nous sommes laissés glisser."
Apparemment il n'y a rien à dire contre, mais comment la France se sortirait de la récession à venir sans faire appel à la Banque européenne et à la solidité de l'euro, permettant des artifices au long cours pour supporter les dettes considérables à prévoir. La France seule, on ne parlera plus de faiblesse mais de faillite et de ruine
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Samedi 25 Avril 2020 à 17:46La France d'avant l'euro se portait très bien, sans doute mieux même.
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Samedi 25 Avril 2020 à 18:01
Le monde a bien changé depuis et à l'époque, par ex, la Chine n'était pas la 2ème puissance mondiale et était plutôt dans la misère. Bien sûr on peut rétablir le franc et déclencher une inflation qui ruinera une bonne partie des Français. Les paramètres ne sont plus les mêmes, mais cela ne doit pas empêcher de récupérer une indépendance manufacturière dont on a vu la nécessité.
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Le temps de constituer toutes ces instance, de les consulter et de faire la synthèse de leurs opinions contradictoires, et on s'aperçoit qu'on a pris quelques semaines de retard. Mais pas de panique! On va les reconsulter et on vous fera savoir la date de l'intervention du premier ministre.
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Samedi 25 Avril 2020 à 15:42
Un procédé éprouvé...et éprouvant.
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Je remplacerais plutôt le tandem dispersion-dilution par le tandem procrastination-défausse, mécanisme habituel chez les fonctionnaires.
procrastination : nous avons décidé de ne rien décider.
défausse : tout cafouille, mais c'est la faute du secteur privé.
CQFD !-
Samedi 25 Avril 2020 à 23:12
Votre couple a une autre signification mais il peut s'ajouter au mien pour former un quatuor.
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Souris doncDimanche 26 Avril 2020 à 08:05
Ajouter émulsion (monter en mayonnaise), et on a le quintette.
Pour assurer sa survie (et les émoluments et autres défraiements ou avantages en nature, genre voiture avec chauffeur quand on est prétendument bénévole), le membre d'un comité Théodule se doit de faire du bruit médiatique avec son fouet. Exercice auquel les Verts sont particulièrement adroits. Ainsi font, font, font :
Le Haut Conseil pour le climat (HCC), le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), le Conseil National de la Transition Ecologique (CNTE), le Conseil de Défense Ecologique (CDE), la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), l'Office Français de la Biodiversité (OFB), tous ces comités Théodule sous le haut patronage du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.
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Dimanche 26 Avril 2020 à 08:10
Démonstration par l'absurde.
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Souris doncDimanche 26 Avril 2020 à 09:14
Avec votre permission, je cite David Goodhart (le théoricien de l'opposition "anywhere/somewhere", élites mondialisées/classes populaires enracinés) sur la mise en évidence de l'inutilité de l'empilement des structures :
[la pandémie nous a amenés] à prendre conscience que l'activité économique dépend de professions comme les caissiers, les agents d'entretien, les livreurs, les personnels soignants [...] quasiment que des professions dont l'exercice n'exige pas de diplôme universitaire. [...]Nous allons opérer une distinction entre experts en sciences et en médecine, et militants politiques déguisés en experts.
(FigMag 24 avril, rubrique Esprits Libres)
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Dimanche 26 Avril 2020 à 09:24
C'est tout simplement notre vie qui dépend des professions citées. Vous dépendez plus de votre plombier que de votre député.
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Dimanche 26 Avril 2020 à 10:54Très juste.
Mais on l'oubliera très vite une fois la crise passée... -
Dimanche 26 Avril 2020 à 10:56Les anywhere sont cloués au sol, contraints de redevenir des somewhere, quelle ironie !
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Dimanche 26 Avril 2020 à 11:25
Quand on a besoin de quelqu'un, on le flatte, quand on n'a plus besoin de lui, on l'ignore quand on ne le méprise pas.
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Dimanche 26 Avril 2020 à 11:34Les flatteries ne donnent pas à manger aux gosses...
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Dimanche 26 Avril 2020 à 11:46
C'est exact, mais pour ce qui concerne le filet de sécurité sociale, la France est plutôt bien placée par rapport aux autres pays, à tel point que certains ont pu dire que le régime de la France est celui d'un "communisme mou"
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"un lieu où l’on dispense le savoir." Permettez-moi d'être très sceptique et je sais de quoi je parle. On y dispense surtout la bonne parole de la bien-pensance concernant les migrants, l'homophobie et le changement climatique.
Disons que c'est un lieu où l'on est censé dispenser le savoir. Quant au savoir lui-même, il a été nettement dévoyé en perdant toute objectivité et en se préoccupant plus de problèmes sociétaux que de connaissances