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J’évite de consulter le programme
Bien que cette information n’intéresse personne, je dois avouer que je lis de moins en moins de littérature médicale. Je me dis que c’est normal puisque je n’exerce plus la médecine qu’à la marge, et que j’ai moins de raisons de me tenir immédiatement au courant de son évolution, ce centre d’intérêt revêtant moins d’importance pratique.
En fait, la raison n’est pas là. Jadis je dévorais la littérature médicale sans modération et sans appréhension. Le monde était divisé en deux : les gens malades et les gens sains et j’appartenais à cette dernière catégorie sans arrière-pensée. Les gens malades étaient à l’extérieur et je travaillais à les secourir sans craindre la contamination.
Aujourd’hui, j’ai pris de l’âge ou plutôt l’âge m’a pris, et le passage d’un monde à l’autre est pour bientôt, car j’ai la chance de ne pas avoir encore – pour l’instant (j’insiste) - passé franchement la frontière. La littérature médicale m’offrant le programme détaillé des possibles réjouissances à venir, j’évite de plus en plus de le consulter, d’autant plus que je ne peux pas choisir la programmation, et qu’elle me sera imposée.
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Commentaires
2Souris doncDimanche 27 Août 2017 à 22:27Nous autres, côté patients, nous, enfin, je en tous cas, évite de googueuler la moindre maladie, car je me reconnais aussitôt les symptômes. Du cancer, du rhume, de l'Alzheimer, du choléra ou de la peste bubonique.
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Dimanche 27 Août 2017 à 22:37
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Oh, vous savez, Doc, la vraie frontière est celle qui consiste à cesser de tenter de comprendre le monde et à consulter avec intérêt le menu des réjouissances divines qui nous proposent une deuxième chance au grattage pour acquérir l'éternité
Et vous semblez bien loin de franchir cette frontière.
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Lundi 28 Août 2017 à 08:27
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A partir d'un certain âge, la liste des maladies ressemble à la carte d'un mauvais restaurant. On ne sait que choisir.
Mais on ne choisit pas. Un seul plat nous est servi et souvent il n'est pas sur la carte.