• Il n’y a pas que le travail qui fatigue

    Il n’y a pas que le travail qui fatigueJe ne comprends évidemment que peu de choses sur l’application future de cette réforme des retraites. Mais ce qui me console est que les membres du gouvernement semblent être dans la même situation que moi si l’on en croit leurs déclarations contradictoires. La palme devant, sans conteste, être attribuée à la porte-parole du gouvernement qui est apparue manifestement larguée en affirmant que la décote de la pension si l’on prenait sa retraite à l’âge légal de 62 ans n’était appliquée que jusqu’à 64 ans (le fameux « âge pivot »).

    Nous sommes très inégaux quant à la vision que chacun d’entre nous porte sur la retraite, bien que pour tous s’il s’agit d’un repli, pour certains, il s’agit d’une défaite. J’ai entendu des grévistes parler de la retraite comme d’une récompense. Je conçois que pour une personne dont le travail a été dur physiquement, s’arrêter et se reposer enfin, est une récompense bien méritée.

    Pour ma part ayant eu la chance de faire un métier que j’aimais faire, même si j’y consacrais l’essentiel de mon temps et que l’exercer à toute heure du jour et parfois de la nuit pouvait s’avérer dur physiquement, j’ai vu arriver la retraite, non comme une récompense, mais comme une punition.

    Je dois avouer que je suis stupéfait de voir des jeunes gens qui ne sont pas encore insérés dans la vie active se préoccuper de leur retraite comme il s’agissait de la période rêvée de leur vie. Mais plus tard, c'est une préoccupation légitime si l'on ne veut pas devenir dépendant.

    Je trouve un peu décalé ce débat qui prend des allures de drame autour des 62 ou des 64 ans. Deux ans dans la perspective d’une retraite qui peut atteindre une vingtaine d’années, alors que dans tous les autres pays européens la retraite se prend encore plus tard. Reste qu'il est préférable de toucher sa retraite plutôt que des indemnités de chômage.

    Quant à la retraite elle-même, elle est loin d’être toujours bien vécue. Certains se sentent devenir inutiles et dépriment, d’autres divorcent ou tout comme car la présence permanente de l’autre est mal supportée, les derniers ne savent pas comment occuper leur journée en l’absence de passion.

    Estimer que le bonheur est à coup sûr en dehors du travail risque souvent d’être une déception.

    Le diagramme ci-contre montre qu’il existe une discordance nette entre la satisfaction d’être et le loisir. Notons que c’est en France que l’on travaille le moins longtemps mais c’est aussi le pays où on a la sensation d’être le moins heureux. Il est vrai que les Français sont plus pessimistes que les Afghans ! On hésite entre crise sociale ou crise existentielle pour qualifier la pagaille qui règne en France depuis un an.

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  • Commentaires

    1
    Samedi 14 Décembre 2019 à 11:03

    Je crois, comme vous, que la retraite c'est plutôt chiant et tout le monde le sait.  Mais depuis quelques années, dans la mesure où l'on est autorisé à travailler tout en touchant sa pension, le problème a changé de nature. Je soupçonne d'ailleurs que pour beaucoup de gens, partir très tôt à la retraite signifie, en fait, doubler ses revenus e se trouvant une activité annexe. 

      • Samedi 14 Décembre 2019 à 11:15

        Vous avez peut-être raison...Mais serait-ce du travail "au noir" ?

      • Samedi 14 Décembre 2019 à 13:11

        Je ne sais pas s'il y a un jeux de mots derrière le "au noir?" sarcastic

        Mais sinon, oui, les choses ont changé depuis 2015. Il est tout à fait légal de cumuler retraite et travail.  Pour moi ça explique en partie pourquoi beaucoup de gens préfèrent partir à la retraite tôt (en cumulant avec une autre activité libérale ou salarié) plutôt que de bénéficier du "bonus" dont il bénéficierait en repoussant la date de leur départ à la retraite.

      • Samedi 14 Décembre 2019 à 13:22

        On ne joue pas avec ce genre de mot. Oui, le cumul retraite+travail existe également pour les médecins, en continuant à cotiser.

    2
    Samedi 14 Décembre 2019 à 16:40
    Pangloss

    Il y a des métiers passionnants, il y en a d'autres qui le sont beaucoup moins mais que l'on exerce avec plaisir à cause des à-côtés (environnement, relations sociales ou personnelles etc). Mais il y en a d'autres que l'on n'exerce que parce qu'on ne sait ou ne peut rien faire d'autre, qui sont ennuyeux, stressants, dangereux, malsains, mal considérés et mal payés. Pour ces derniers, la retraite est la récompense après l'épreuve. Et plus elle arrive tôt meilleure elle est.

    Ceux qui s'ennuient arrivés à la retraite ne font que s'apercevoir que leur travail, aussi pénible et détesté qu'il ait été, n'avait fait que remplir un vide dont le travail lui-même était peut-être une des causes.

      • Samedi 14 Décembre 2019 à 17:05

        L'être humain est un animal actif. Il n'y a pas d'opposition de nature entre le travail et le loisir : l'idéal est quand le travail amuse.

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    3
    Samedi 14 Décembre 2019 à 17:57

    Un tableau intéressant, mais dont l'interprétation peut être sujet à caution: l'"indice de bonheur" y semble rapporté exclusivement, ou principalement, à la "durée de vie au travail" (??? nombre d'années travaillées...???) sans tenir compte d'autres critères (professionnels, sociétaux, etc... à définir..) qui pourraient également être significatifs ?

     

      • Samedi 14 Décembre 2019 à 18:20

        Je ne sais pas de quelle façon l'ONU détermine "l'indice de bonheur", le bonheur me paraissant bien difficile à définir. Mais je ne pense pas que le nombre d'années travaillées intervienne dans sa détermination. Il s'agit de la confrontation de deux données qui apparaissent justement comme indépendantes lorsqu'elles sont confrontées.

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