• Diviser pour ne plus régner

    Diviser pour ne plus régner

    Les sociétés humaines ont toujours été obsédé par le sexe, et les dogmes religieux tournent autour, soit en exposant largement ses modalités comme sur les frontons des temples érotiques de l’Inde, soit en le réfrénant comme dans les monothéismes qui promeuvent l’accouplement procréatif et considèrent comme suspect le plaisir que l’on en tire, sauf pour l’islam qui promet ce plaisir au paradis dans sa forme virginale pour les méritants.

    Aujourd’hui, le féminisme est envahi par le clitoris et la sociologie par le sexe complet. Le sexe est devenu une source inépuisable de communautés regroupées par les façons de baiser ou de ne pas baiser, chacune revendiquant une visibilité. Chacun ou chacune doit être libre de copuler ou de ne pas copuler à sa façon entre individus consentants, cela ne devrait regarder personne, mais chaque communauté sexuelle tient absolument à faire connaître – dans les sociétés qui le permettent -  ses besoins au-dessous de la ceinture ou leur absence. Le sexe est devenu source de militantisme, ce que l’on peut cependant comprendre par la réaction aux persécutions subies et qui continuent d’exister. Reste que l’exhibition permanente d’une sexualité différente de celle de la grande majorité de la population risque d’être contre-productive ou finalement sans intérêt pour le plus grand nombre.

    Diviser pour ne plus régner

    Une communauté estime d’ailleurs que l’on ne parle pas assez d’elle et exige une meilleure visibilité : les asexuels, des personnes que le sexe laisse indifférentes. Une option qui ne date pas d’hier et dont on se moque complètement, mais « L'absence d'attirance sexuelle envers autrui, est considérée, depuis 2017, comme une orientation sexuelle à part entière, concernant 1 à 4 % de la population selon les études », car il existe évidemment des études asexuelles dont l’intérêt pratique m’échappe un peu, et j’avoue que l’absence de sexualité comme orientation sexuelle  « à part entière », comme si la reconnaissance d'une absence était une conquête sociale, me laisse rêveur.

    La communauté des asexuels va sûrement se diviser en petits morceaux, on voit déjà la distinction à faire entre la communauté des indifférents et celle des dégoûtés. Le sexe est un motif de division en expansion dans une société qui semble divisible à l’infini jusqu’au terme de l’individu, qui, lui-même, peut parfois se diviser en deux dans la schizophrénie. L’intersectionnalité permet en outre aux individus d’être à cheval sur plusieurs divisions, l'addition des divisions en un seul individu permettant à son tour de créer de nouvelles communautés multi-appartenantes. Du pain sur la planche encombrée de la sociologie.

    « Le linguiste horrifiéA chacun son puritanisme »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 19 Mai 2023 à 17:05

    Toutes ces variantes à regrouper sous une seule rubrique: les exhibitionnistes.

      • Vendredi 19 Mai 2023 à 17:14

        Sans doute. Mais une question se pose : cet exhibitionnisme ne veut-il pas conduire à la banalisation de la particularité dans l'esprit des autres ?

    2
    Vendredi 19 Mai 2023 à 17:30

    Cette sculpture on ne peut plus porno, l'avez-vous édité pour égaler Bruno Lemaire ???

    La religion catholique monothéiste, ne condamne pas le plaisir entre époux, il condamne ceux qui s'envoient en l'air dès qu'ils frôlent un nouvel épiderme, popol entre en action et...bonjour les dégâts en tout genres, physique, mais surtout psychologique !

      • Vendredi 19 Mai 2023 à 23:28

        C'est un exemplaire des sculptures que j'ai vu sur les frontons des temples en Inde pour montrer que les religions peuvent avoir une attitude différente vis à vis de la sexualité.

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    3
    Vendredi 19 Mai 2023 à 18:22

    Les asexués ont tort de s'acoquiner avec ces groupes d'obsédés sexuels ultra minoritaires car ils représentent, eux, beaucoup de monde si on compte les tartuffes, les femmes voilées, les curés, les prédicateurs évangélistes, les nonnes et tous ceux à qui la guerre procure beaucoup plus d'émotion que le sexe.

      • Vendredi 19 Mai 2023 à 18:43

        Mais tous ceux que vous citez ne sont pas de asexués car ils ont des désirs sexuels qu'ils comblent ou pas. Frustrés mais pas asexués.

    4
    Vendredi 19 Mai 2023 à 21:13

    Le magazine "Tétu" (qui n'est pas mon livre de chevet) à qui rien de ce qui orientations sexuelles diverses et variées n'est étranger a entrepris une liste non exhaustive de certaines d'entre-elles. Il y en a qui ont l'air rigolotes, mais je verrai plus tard pour les tester : les aromantiques et les akoiromantiques, les autosexuels, les gynesexuels, les sapiosexuels et autres skoliosexuels... Avec chacun et chacune son petit drapeau (tableau non officiel) :

         

    Je vous laisse chercher ou vous amuser à imaginer à quoi ça peut bien correspondre.

     

     

    Bon, mais moi au contraire, j'ai l'impression que plus ils se divisent plus leur règne prend d'ampleur. La loi du grand nombre, ou un truc comme ça ? Non ?

     

      • Vendredi 19 Mai 2023 à 21:51

        Merci pour ces précieux documents qui me permettent de  voir plus sombre. On passe manifestement de la division à la multiplication.

    5
    Souris donc
    Samedi 20 Mai 2023 à 10:04

    Diviser pour faire diversion (l'Ukraine, l'immigration, le COVID...), avec les vrais problèmes, qui permettent de se victimiser en attirant l'attention des médias, du marketing publicitaire, des réseaux sociaux. 

    Exemple : le flocage arc-en-ciel des joueurs de foot.

     

      • Samedi 20 Mai 2023 à 10:14

        Une diversion sans le moindre intérêt, mais je ne pense pas qu'elle soit voulue. Les démocraties libérales regardent leur nombril en le considérant comme très important alors que le monde bascule.

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