• Coronaires, angine de poitrine, infarctus du myocarde.XV

    21. La dilatation d’une coronaire, est-elle dangereuse ? Est-elle efficace ?

     

    Entre des mains expérimentées l’angioplastie d’une coronaire n’est pas dangereuse, mais comme tout acte « invasif » elle comporte des risques, les complications graves  sont heureusement rares (surtout depuis l’introduction des stents) et les incidents (hémorragiques) concernent le plus souvent l’artère par laquelle la sonde a été introduite (la procédure étant réalisée sous des médicaments s’opposant à la formation des caillots).

    La dilatation coronaire  par ballonnet est la technique la plus ancienne (1979) et depuis les autres techniques de traitement local des lésions athéromateuses : section ou pulvérisation des plaques ne se sont pas révélées supérieures (surtout en terme de complications et de coût). On obtient le plus souvent un bon résultat anatomique sur les lésions traitées (plusieurs artères peuvent être traitées dans le même temps) et de ce fait la disparition des douleurs d’angine de poitrine dont elles étaient responsables et la récupération d’une contraction normale si celle-ci était auparavant affaiblie.

    Cependant dans un petit nombre de cas l’ouverture d’une coronaire ne donne pas le résultat escompté, alors qu’il n’y a pas d’infarctus constitué. L’afflux brusque de sang dans un territoire plus ou moins exsangue ne le ressuscite pas toujours. Le territoire revascularisé mettra parfois un certain temps à retrouver ses facultés [sidération]. Il est même possible que le sang, alors que la coronaire est perméable, ne parvienne pas aux cellules musculaires elles-mêmes, la microcirculation devenant imperméable [« no-reflow »]. L’afflux brusque de sang peut même altérer le muscle cardiaque [lésions de reperfusion].

    Enfin un bon résultat n’est pas toujours définitif. Dans les premières semaines un caillot obstructif peut se former sur le stent, bien que cette complication soit devenue plus rare depuis l’utilisation pendant les premiers mois  de deux médicaments associés (dont l’aspirine) entravant l’agrégation des plaquettes. Au site de la dilatation le rétrécissement peut se reconstituer [resténose], même lorsque l’on place un stent, car la prolifération cicatricielle peut être excessive [hyperplasie] et passer à travers les mailles du grillage (une fois sur cinq environ), Ces ennuis surviennent surtout les trois premiers mois, par la suite le risque s’atténue progressivement pour disparaître pratiquement au bout d’un an. Des stents « actifs » revêtus de substances s’opposant à la prolifération permettent de raréfier la constitution d’un nouveau rétrécissement (fibreux et non pas athéromateux).

                                                                                                   

     

    MINI LEXIQUE

    - Coronaires : artères disposées en couronne autour du cœur lui amenant le sang riche en oxygène à partir de l’aorte. Leur atteinte, le plus souvent par l’athérome, est à l’origine de l’angor, de l’infarctus du myocarde et de leurs conséquences.

    - Athérome ou athérosclérose : plaques fibro-graisseuses, parfois calcifiées, infiltrant la paroi artérielle au contact du courant sanguin. Elles rétrécissent la lumière artérielle et peuvent se rompre, rupture ou ulcération à l’origine de la formation d’un caillot.

    - Angine de poitrine ou angor ou douleur angineuse : serrement douloureux et souvent angoissant du thorax et parfois d’un ou des deux bras et/ou de la mâchoire. Cette douleur est le plus souvent liée à une atteinte  des coronaires, mais pas toujours.

    - Infarctus du myocarde : destruction par privation prolongée d’oxygène liée à un défaut d’irrigation sanguine (par occlusion d’une coronaire, le plus souvent par un caillot) d’une partie du muscle cardiaque (myocarde) remplacée ultérieurement par un tissu cicatriciel dépourvu de la propriété de se contracter.

    - Embolie : caillot sanguin (thrombose) emporté par le courant sanguin (veineux ou artérielle) et venant occlure un vaisseau à distance de son point de formation.

    - Arrêt cardiaque : absence de contraction coordonnée du muscle cardiaque (fibrillation ventriculaire) ou pause (absence de l’activité électrique à l’origine des contractions).

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 17:29
    Quand vous l'expliquez, c'est clair. Pourriez-vous, dans un prochain article, parler de l'anévrisme de l'aorte? Et de l'éventuelle opération?
    2
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 17:50

    Volontiers, mais il me faut une précision : anévrisme de l'aorte thoracique ou de l'aorte abdominale ?

    Dr WO

    3
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 19:05
    Abdominale. Apparue à l'occasion d'un autre examen. Mais thoracique? On ne m'a pas examiné plus haut.
    4
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 19:24

    Les deux anomalies sont indépendantes. La découverte de l'une n'implique pas l'existence de l'autre.

    Dr WO

    5
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 20:50
    Même pas les deux pour le prix d'une. Décidément, la nature ne comprend rien au marketing!
    6
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 20:57
    Nous voici donc au coeur du problème ;-)
    bises du soir
    7
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 23:21

    Les deux c'est plus cher.

    Dr WO

    8
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 23:25

    Il ne restait plus qu'à le résoudre.

    Dr WO

    9
    Lundi 18 Octobre 2010 à 19:00
    Alors on consulte sur le net ?
    Merci, c'est exactement ce que j'ai. Combien vous dois-je Docteur ?
    Sérieusement, j'ai un stent depuis un peu plus d'un an et ça va bien merci. Médicaments, régime et exercice.
    10
    Lundi 18 Octobre 2010 à 19:08

    Dans la catégorie "Questions médicales" il y a de nombreux articles de vulgarisation médicale. La liste du sommaire permet éventuellement de les cibler.

    Dr WO

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