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Conte avec rimes et sans raison
1 Il était une fois des dieux groupés en un collectif du Destin.
Chaque peuple avait les siens, semblables aux noms différents.
Chacun avait sa fonction et ses caprices dans l’espace aérien.
Gamins querelleurs, ils jouaient volontiers de la foudre et du trident.
Il était rassurant pour les hommes de voir leurs faiblesses d’humains
Et pour quelques divinités leur goût polisson pour les êtres mortels.
Heureusement imparfaits, on pouvait les acheter par une offrande.
Des prières obligées et quelques bakchichs liaient la Terre et le Ciel,
Il suffisait ensuite de faire au spécialiste divin son humble demande.
2 Vint un homme avec des trous de mémoire,
En quête d’une idée simple à retenir.
Pour mettre de l’ordre dans cette divine foire,
Il décréta que pour le Passé et l’Avenir,
Il n’y aurait désormais qu’un seul Dieu.
Les autres trouvèrent que c’était peu,
Mais conquis, ils finirent par s’y faire
Et les ennuis commencèrent.
3 Un Dieu unique ne pouvait que s’ennuyer dans le vaste Univers.
La Création du Monde ne Lui avait demandé que quelques jours.
Pas de querelles ou d’amitiés possibles avec des congénères.
Il était certes aimé mais déclenchait des catastrophes en retour.
Il faut le comprendre, Il n’avait que Ses créatures pour Se distraire
Et comme l’homme L’avait fait parfait et omniscient,
Quoi qu’Il fasse, Sa perfection Le rendait innocent.
4 Ainsi, lassé d’être seul, Il se révéla trois fois à ses affiliés.
La première fois dans un buisson ignifugée, en toute discrétion.
La deuxième fois dans le ventre d’une femme (après l’avoir annoncé).
La troisième fois, Il se contenta d’envoyer un chargé de mission.
5 Bien que les croyants vers Dieu aient la même prière,
Les hommes obstinés les uns contre les autres, affirmèrent,
Meurtres à l’appui, que Celui qu’ils avaient vu était le bon
Et que les autres, infidèles, n’avaient pas compris la leçon.
Mais tous se retournaient contre ceux qui ne croyaient rien.
On trouvait toujours des hérétiques à occire au nom du Bien.
Les motifs de querelles entre les hommes ne manquaient pas,
Dieu, dans sa miséricorde et sa magnificence les multiplia.
6 On ne peut que regretter le peuple des dieux imparfaits
Leurs faiblesses et leurs distrayantes disputes de Titans.
Avec eux les hommes auraient détruit leur planète en paix,
Sans toujours invoquer Dieu pour leurs débordements.
7 C’est une histoire déraisonnable dont les hommes ne se lassent jamais
Paul Obraska
Chagall : « Le sacrifice de Isaac »
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Commentaires
1PanglossJeudi 31 Mars 2011 à 12:16Avec crimes et sans raison, hélas!RépondrePour paraphraser Pascal qui le disait à propos de Descartes : Dieu est inutile et incertain.
Dr WO
Les gens me demandent ...Isaac ou ismael ? j'ai un trou de memoire !
J'ai jamais tué d'enfant ..ou alors il y a longtemps ou bien j'ai oublié .Il faut vous dire monsieur que chez ces gens là on ne prie pas pareil monsieur on se hait .
(Encore un superbe tableau ...)Notons, que chaque religion croyant la sienne la meilleure, à au fil des millénaires combattu celles qu'elle estimait infidèles, et qu'au bout du compte chacune d'entre-elle du à tour de rôle comptabiliser ses morts !
Je visite docteur WO
Nettoue9jajouveLundi 7 Janvier 2013 à 16:08La "décroyance" en plus de la décroissance ?Il va falloir apprendre à faire marche arrière.10LeonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:08Avec ou sans Dieu, je crois que l'homme serait égal à lui même dans le mal comme dans le bien.
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