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Comment vendre du vent
Dans le vaste désert australien des dromadaires sauvages errent. Ce sont les descendants des troupeaux introduits au XIXe siècle pour participer à la conquête de l’intérieur du pays. Ils seraient plus d’un million. Il arrive que le dromadaire, lorsqu’il a épuisé l’énergie fournie par sa bosse graisseuse, pénètre dans les villages pour venir étancher sa soif dans les cuvettes des WC. S’il est assez désagréable de voir ses toilettes occupées par un dromadaire, ce n’est pas le seul désagrément car, comme tout un chacun, le dromadaire pète et plus d’un million de dromadaires vagabondent et émettent ainsi du méthane en plein désert (ils n’ont pas toujours des WC à leur portée). Certains (je parle des hommes) ont même pu se livrer à un calcul : chaque dromadaire enrichirait la serre de 45 kg de méthane par an, soit l’équivalent de 1 tonne de dioxyde de carbone.
Il est donc prévu d’abattre de façon humaine et « maîtrisée » les camélidés par des tireurs d’élite à partir d’hélicoptères ou de 4x4. La société de Tim Moore envisage d’engranger des « crédits carbone » (obtenus non pas par le recueil des vents, mais par leur suppression, démarche à l’opposé de celle des éoliennes) qui pourraient être revendus aux entreprises émettant plus de gaz à effet de serre que le quota qui leur est alloué annuellement, leur donnant ainsi un droit à polluer. Le tout pour ces entreprises étant de savoir s’il est plus rentable de continuer à polluer en payant l’amende ou en achetant des « crédits » que de faire le nécessaire – quand c’est possible - pour respecter le quota.
Les « crédits carbone », issus de la vente de sa vertu ou de l’élimination de ces chameaux de pollueurs, sont à la base d’un marché ne laissant pas les financiers indifférents, l’envie de spéculer dans le cadre de la « bourse du carbone » étant une sale manie dont ils ont du mal à se débarrasser. La bosse du commerce ne se dégonfle pas comme celle du dromadaire.
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Commentaires
1Corn-FlakesSamedi 18 Juin 2011 à 18:07Et après, on peut les manger ?RépondreIls polluent plus que nos vaches bretonnes.... les chameaux. Bonne soirée DOC - ZAZADe mieux en mieux!!!!!!!!!!!!!!!! alors la je suis pantoise !!!!!!!!!!!!Une précision, Doc : Le médecin australien qui prescrit à son patient des médicaments destinés à stopper des flatulences intempestives bénéficie-t-il lui aussi d'un crédit carbone négociable en bourse ?Je suis content que vous m'ayez posé cette question. Voilà une source de revenus pour les médecins qui pourrait diminuer le déficit de la sec. soc. A moins que cette dernière s'empare de cette idée dans le vent pour négocier directement en bourse.
Dr WO
A partir d'aujourd'hui j'arrête de manger choux, fayots, lentilles, etc... Sait-on jamis avec ces gens là !J'apprends ici qu'il y aurait des dromadaires sauvages dans le désert australien ce que j'ignorais. J'apprends aussi que des chameaux à deux pattes jugent qu'ils émettent trop de méthane, telles nos vaches, et envisageraient de prendre les mesures appropriées pour y remédier. Voilà qui est bien plus facile semble t il que de s'attaquer de front à tous les industriels pollueurs et à Monsanto ! Je trouve cela d'un ridicule, mais à notre époque, le ridicule ne tue plus.Et si (de façon humaine et maîtrisée, bien sûr) on tire sur les conducteurs de 4x4 et les pilotes d'hélicos, polluants eux aussi et pas seulement par leurs flatulences, on gagne des crédits carbone?A force de rouler leur bosse et de faire n'importe quoi, leurs vents vont tourner...
Ces chameaux du libéralisme s'abreuvent déjà depuis fort longtemps dans les bas fonds de la cuvette des w-c.
C'est le carbone-hara (kiri)...
J'ai pas pu m'en empêcher, ça fait du bien...J'aime bien le com de Jimigratpapier.
Excellente idée que de tuer pour polluer plus ! On devrait éradiquer nos vaches, cochons et moutons, tiens, ça permettrait aux industriels d'y aller un peu plus fort en CO2.
Ceci étant, je crois que j'ai une super idée pour économiser le précieux carbonne et les camélidés en même temps : mettre ces derniers ensemble sous serre et exploiter leurs gaz en les récupérant pour la combustion. Et puis si on les garde, on peut aussi en manger la viande qui, paraît-il, n'est pas mauvaise (à part, peut-être, la graisse de bosse, mais on pourrait l'utiliser pour les cosmétiques...)
L'avenir n'est pas si noir. En pointant du doigt les gros profiteurs, ils finiront par se rendre compte que nous ne sommes pas dupes.
Bon samedimanche.
BEAC'est juste parce qu'il n'y a pas de support papier et que je ne parle pas. Parce que sinon... !!bravo Pangloss ! vous avez trouvé la bonne réaction ! la plus cinglante qui voit à travers le jésuitisme et qui fait réfléchir.
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