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Candidats
La population des Etats-Unis dépasse les 300 millions d’habitants. Cette population est globalement la plus riche et la plus inventive de la planète. Pourtant, elle va devoir choisir son président entre deux candidats que, dans sa majorité, elle n’aime pas. La planète – celle qui n’est pas occupée à se massacrer - ne les aime pas non plus et s’étonne.
Comment est-il possible que parmi les 300 millions d’Américains, les deux grands partis qui dominent la politique américaine aient pu sortir du chapeau ces deux-là : une femme trop vue, ancienne première dame d’un mari volage, nantie d’un courrier encombrant, et dans laquelle personne n’a confiance, et un hurluberlu qui semble n'avoir travaillé que sa mèche blonde soigneusement collée au front, et dont on ne sait pas trop ce qu’il est capable de commettre.
Ne nous moquons pas des Américains. Notre panel n’est guère réjouissant.
Pour la prochaine présidentielle, nous avons déjà vu une brochette de candidats de la droite passant leur premier examen des primaires, alignés en rang d’oignons devant leur pupitre, menés à la baguette par un trio sévère de journalistes, comme dans un jeu télévisuel mais en moins drôle. L’un de ces petits garçons (que la petite fille me pardonne) qui n’en menaient pas large sur l’estrade sera peut-être le prochain président de la République. Une bagatelle. Il devra quitter ses culottes courtes.
J.F. Revel disait que " La présidence à la française rend fous ceux qui l'occupent, ceux qui la convoitent et ceux qui l'ont perdue".
Celui qui l’occupe semble, en effet, avoir la folie autiste de vouloir y rester alors que personne ne veut plus de lui.
Celui qui l’a perdue veut follement la récupérer alors que peu aimerait qu’il récidive, et que beaucoup ne le supporte plus.
Parmi ceux qui la convoite, on a :
Un vieux crocodile qui joue les sages alors que l’on aurait davantage besoin d’imagination et de force que de sagesse.
Un cocker qui s’est libéré de la voix de son maître mais peu veulent suivre son flair qui s’est émoussé pendant les cinq années qu’il a passées à renifler.
Quelques ambitieux de gauche comme de droite attirés par le vide et qui risque de s’évanouir au vertige du pouvoir. Ils roulent des mécaniques, mais leurs épaules sont plus étroites que leurs dents.
Un révolutionnaire d’opérette que l’on aimerait voir cantonné au spectacle. C’est là où il donne sa pleine et seule mesure.
Une rejetonne issue d’un giron rejeté du passé dont l’ambition serait de rejouer une histoire pleine de bruit et de fureur à l’ombre du béton vénérable de la ligne Maginot.
Ce qui est frappant aujourd’hui en politique, c’est que ce sont rarement les meilleurs qui sont au pouvoir ou qui postulent pour y être, peut-être parce que le pouvoir politique n’intéresse pas les meilleurs ou parce que le pouvoir qui les intéresse est davantage ailleurs.
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Commentaires
Très juste.
Peut-être aussi parce que nous, électeurs, n'aimons pas les meilleurs et ne votons que pour des gens qui nous ressemblent.
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Mercredi 2 Novembre 2016 à 19:51
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3Souris doncMercredi 2 Novembre 2016 à 19:49Pourquoi a-t-il fallu singer les Américains ? Quand on voit les 2 gagnants des primaires...C'est la période des bêtisiers à la télé, les journalistes vont débusquer la petite phrase.
Je vais voter Fillon, très convaincant, son livre Vaincre le totalitarisme islamique, Albin Michel, sorti en septembre.
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Mercredi 2 Novembre 2016 à 19:55
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On ne sait qui sont les plus à plaindre des Américains et des Français. On a même du mal à trouver le moins pire. Les politiques récoltent ce qu'ils ont semé: à force d'abrutir le peuple, il se résigne à élire des abrutis ou des voyous.
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Jeudi 3 Novembre 2016 à 19:08
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De la même manière que les gens peu cultivés ou peu instruits vont plébisciter les émissions bas de gamme et admirer leur animateur (Cyril Hanouna, par exemple). Passer sur Arte ne leur coûterait pourtant pas un centime sinon l'effort de chercher à s'instruire. Des gens comme Sarko, Le Pen ou Mélenchon sont les Hanouna de la politique (liste non exhaustive).
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Jeudi 3 Novembre 2016 à 20:46
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6Souris doncVendredi 4 Novembre 2016 à 09:01Les candidats de la droite se sont prêtés au jeu avec dignité, un peu d’air frais, salubre après les miasmes de la gauche en décomposition à qui les obsessionnelles métaphores du nauséabond reviennent dans la figure.
Les journalistes, même ceux de Radio Classique contaminés par le progressisme, tentent de monter la mayonnaise ("salle Wagram vouée à la boxe") et la cote de Juppé, leur Hollande II. L’un d’eux a listé les piques contre Sarkozy. Radio Classique, émule de la presse Pigasse ?
NKM invitée, bobo jusqu’à la caricature. Il suffit de quelques idées et d’un bon ordinateur. Et enfin se débarrasser d’archaïsmes comme les hiérarchies. La modernité, c’est le toutes-options, chacun choisit. Euh, la salle d’opération ? L’orchestre ?
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Vendredi 4 Novembre 2016 à 13:23
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Souris doncVendredi 4 Novembre 2016 à 19:37
C'est ce que conclut Thomas Guénolé (La Mondialisation Malheureuse, First, Sept 2016) :
Moralité : les sondages pour la primaire de droite n'ont aucune chance de prédire ses résultats.
Si ça se trouve, on échappera à Juppé ? Si seulement.
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Vendredi 4 Novembre 2016 à 22:02
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Pas le vote censitaire mais un "permis de voter" qui permettrait de vérifier la possession d'un minimum de connaissances (rôle des élus, un peu d'histoire politique récente, organisation de l'Etat etc).Cela pourrait se passer à l'école ou au collège. Ou dans les mairies pour ceux qui ont besoin d'une mise à niveau.On passe bien un permis de conduire et un permis de chasser! Et l'exercice de la démocratie n'est-il pas aussi important pour la vie quotidienne que la conduite automobile ou la traque du gibier?
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Vendredi 4 Novembre 2016 à 14:43
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C'est exactement ce que je pense, aucun ne me plait, ils ont tous servis et pas très bien, cependant c'est le cocker qui serait le moins mal, plusieurs fois, des journaleux lui ont demandé pourquoi il n'avait pas fait ce qu'il préconisait, réponse, : "je n'étais que le 1er ministre"!
Partout les élections donneront du fil à retordre aux peuples, que ce soit en Amérique, en Allemagne ou chez nous!
J'en connais qui se frottent les mains de l'autre côté de la Méditerranée par exemple, car ils espèrent sortir les marrons du feu pour eux!
Outre-Méditerranée, ils n'ont pas ce genre de problèmes, mais ils en ont d'autres plus sérieux.