• 498. Tempête dans une capsule

    498. Tempête dans une capsuleJe trouve bizarre le scandale qui remue les entrailles de la faune politique déclenché par le projet de cession au fonds d’investissement américain CD&R de la filiale Opella de Sanofi qui commercialise le Doliprane ( et une centaine de marques dans le monde, mais seulement deux usines en France). Une vive réaction qui laisserait penser que ce médicament est vital pour les Français alors qu’il s’agit de la vente d’une marque qui a l’avantage d’être connue de tous mais qui n’est qu’un nom public désignant un produit, le paracétamol, vendu sous bien d’autres dénominations (comme le Dafalgan), et principalement fabriqué en Chine, en Inde, en Turquie ou aux États-Unis. Les Français semblent être attachés à un nom autant qu’au produit lui-même. La force du verbe. Mais en matière commerciale c’est peu : « les ventes européennes d'antalgiques représentent globalement 1% des revenus du groupe » (mais les marges dégagées par l'ensemble de la filiale Opella sont bien plus importantes). Les Mélenchoniens, qui ne sont pas à une bêtise près, proposent, ni plus ni moins, et uniquement pour conserver une dénomination, de nationaliser Sanofi. Cependant, si l'indépendance en matière de santé publique dépend de la fabrication du produit de base et non de la marque sous laquelle il est conditionné et vendu, le conditionnement génère des emplois. Nationaliser Sanofi coûterait « 136 milliards d'euros. Le paracétamol, c'est 4 euros au kg. Donc nationaliser Sanofi, c'est le prix de 34 milliards de kg de paracétamol ». (les phrase en italique sont de Sylvain Catherine, économiste de la santé). Notons par ailleurs que le dynamisme d’un laboratoire tient à ses capacités à innover et non dans le commerce des produits grand public comme on vend des sucreries. La cession de la filiale Opella de Sanofi devrait lui apporter 15,5 milliards qui serviront à l’innovation (en particulier dans le domaine du cancer) et probablement à la création d’usines en France pour la production - justement - de paracétamol en Isère et d’un antidiabétique près de Lyon. On est donc un peu étonné de ce déchaînement autour d’une dénomination qui prouve surtout l’ignorance des politiciens sur la question.

    Source principale : Aurélie Haroche | 18 Octobre 2024 (Journal International de Médecine)

    « Quand il est difficile de ne pas tirer sur une ambulance499. La France est déprimée »

  • Commentaires

    1
    Samedi 19 Octobre à 12:12

    Mélanchon et sa bande de forcenés ne pense qu'à fiche le bordel en France pour essayer de récupérer le pouvoir, espérons qu'ils n'y arriveront pas car nous serons toutes voilées et çà je ne pourrais le supporter car je fais de l'asthme, je prends autant d'Eferalgan, de Dafalgan ou le fameux Doliprane, ils me font le même effet calmant !

      • Samedi 19 Octobre à 12:34

        Bien sûr il y a une confusion entre Doliprane, nom commercial, et paracétamol, le produit actif. J'ignore si les mélenchoniens sont naturellement idiots ou s'ils le font exprès. Je crois que certains le sont naturellement.

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    2
    Samedi 19 Octobre à 15:29

    Moi, ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment la vente de Opella peut-être une opportunité pour Sanofi alors que, en même temps l'achat de cette filiale est une bonne affaire pour CD&R ?

    Il y a quelque chose qui m'échappe. 

     

      • Samedi 19 Octobre à 15:48

        CD&R est un fond d'investissement, le commerce du Doliprane, marque très connue, rapporte peu, mais c'est une valeur sûre. Je pense que Sanofi a besoin de fonds pour produire des médicaments modernes (basés sur l'immunologie, notamment en cancérologie) dont la fabrication coûte chère mais qui rapporteraient bien davantage, en dehors du service rendu à la population.

        Vous vous étonnez de la base même des transactions commerciales, chacun y trouve son avantage, sinon il n'y aurait plus de commerce.

    3
    Samedi 19 Octobre à 16:42
    Pangloss

    La véhémence comme argument.

      • Samedi 19 Octobre à 17:05

        Cette polémique est assez emblématique d'une réaction épidermique irrationnelle : gueuler d'abord sans chercher à comprendre qu'il ne s'agit que d'une marque mais pas d'un appareil industriel. L’usine de Lisieux (dont les salariés ont débuté une grève, que l'on peut comprendre) n’est qu’une usine d’assemblage et il est fort possible qu'elle continuera à fonctionner.

    4
    Samedi 19 Octobre à 20:11

    Moi je préconise, pour le cas où ces agités arriveraient au pouvoir un jour, de garder en France non pas le production de Doliprane mais plutôt la production de Xanax

      • Samedi 19 Octobre à 20:54

        En perfusion.

    5
    Souris donc
    Dimanche 20 Octobre à 09:32

    Le produit phare sert de levier pour la fabrication d'autres produits, particulièrement règlementée dans l'industrie pharmaceutique pour ne pas se retrouver avec une crise du Mediator. Et l'appellation péjorative "big pharma". 

    L'AMM contraint à des essais et tests cliniques, commençant parfois sur le singe (je crois).

    Méchant Con devrait postuler.

      • Dimanche 20 Octobre à 10:48

        Le produit phare est ici le paracétamol, qui tend à être confondu avec le Doliprane, et qu'il serait bon de fabriquer en quantité suffisante en France pour ne pas dépendre d'un pays étranger en matière de santé publique. L'industrie pharmaceutique française était une des premières au monde, elle s'est expatriée pour une bonne part.

      • Souris donc
        Hier à 08:39

        Excellente analyse du rôle des fonds d'investissement dans le développement de molécules, des opportunités et du risque d'empiétement dans le domaine de la santé.

      • Hier à 09:07

        Excellent développement documenté de mon petit billet (Pour être compris, disait un de mes maîtres, il faut faire court et con).

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