• 491. Que faut-il faire des fous dangereux ?

    491. Que faut-il faire des fous dangereux ?

    Poser une telle question en ces termes montre à quel point je ne suis pas psychiatre. « Fou » est un terme péjoratif qui recouvre grossièrement des maladies mentales dont les patients ne sont pas responsables. Mais comment prendre en charge des individus ayant commis un acte criminel, non jugés car considérés comme non responsables, et libérés dans la ville après avoir été traités sans jamais être certain qu’ils continueront à suivre leur traitement ?

    Que fallait-il faire de cet homme de 40 ans, né au Congo (« République démocratique »), naturalisé Français en 2006, ayant poignardé dans le dos un soldat qui patrouillait gare de l’Est hier soir, au cri de « Dieu est grand ! », en se disant chrétien mais dont l’exclamation rappelle un peu trop un autre cri de ralliement ? Il l’aurait fait « parce que les militaires tuent des gens dans son pays ». Notons que bien que Français par naturalisation depuis l’âge de 22 ans, cet Africain considère que son pays est toujours le Congo. Que fallait-il faire de lui alors qu’il battait sa femme et avait déjà commis un meurtre en 2018 en tuant un homme de 22 ans à la station Châtelet-les-Halles et pour lequel il avait été jugé irresponsable et interné en psychiatrie ?

    Sa garde à vue a été levée ce matin, « aux fins d’une prise en charge à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police ». Que faut-il faire ? Je ne sais pas. Mais il est prudent de ne pas croiser son chemin car un jour ou l’autre il sera remis dans la nature en jurant à son psychiatre qu’il suivra bien son traitement.

    Illustration : Francis Bacon (un des autoportraits)

    « L’homme à l’oreille cassée492. On n’est jamais aussi mal servi que par soi-même »

  • Commentaires

    1
    Mardi 16 Juillet à 20:48
    Pangloss

    Il sera relâché et le psychiatre qui l'a déjà déclaré guéri comme celui qui le déclarera guéri sera aussi irresponsable que son patient.

      • Mardi 16 Juillet à 21:10

        Il y a des maladies mentales qui ne guérissent jamais mais qui peuvent être contrôlées par le traitement, c'est donc un contrôle aléatoire qui dépend plus du patient que du psychiatre.

    2
    Mardi 16 Juillet à 22:33

    Il est aussi très "commode" de psychiatriser la violence de certains individus qui "ne maitriseraient pas nos codes" ou auraient subi quelque traumatisme parfois depuis plusieurs générations (?!) : la fameuse culture de l'excuse, alors qu'un Français "de souche", comme on dit, ne bénéficiera pas d'une telle clémence s'il a ne serait que le malheur de ses défendre, ou défendre ses proches ou ses biens en outrepassant (peut-être) le cadre légal de la légitime défense. Les exemples sont foison...

     

      • Mardi 16 Juillet à 23:38

        Faire de la psychiatrie sur des criminels est bien délicat. On pourrait à la limite considérer que le fanatisme est une maladie mentale souvent dangereuse pouvant conduire au crime. Un fanatique a-t-il son discernement ? Vaste question que le rapport  entre discernement et responsabilité que le psychiatre doit trancher et il n'a rien d'objectif pour le faire. Fonder une opinion basée sur une simple conversation m'a toujours paru bien fragile. Il est vrai qu'il est commode pour une société de psychiatriser le crime idéologique afin de diminuer sa propre reponsabilité et son imprévision.

    3
    Mercredi 17 Juillet à 07:19
    Pangloss

    Je suis méfiant envers la psychiatrie. A part la prescription de médicaments, ils ne sont pas très efficaces. Ils sont même souvent nuisibles. J'en ai vu des exemples. On commence avec une petite déprime et on finit par une psychose. Le plus grave, c'est qu'ils croient en eux-mêmes fanatiquement.

      • Mercredi 17 Juillet à 10:39

        Je n'irai pas médire sur des confrères. C'est une spécialité difficile où la certitude est incertaine même si certains prétendent la posséder. Les médicaments peuvent être efficaces mais je crois que parfois leur prescription est excessive lorsqu'il s'agit de cas bénins qui ne nécessiteraient qu'une simple psychothérapie. Tout dépend de la qualité du praticien, le médicament est parfois une solution de facilité dont on finit par dépendre.

    4
    Brindamour
    Mercredi 17 Juillet à 10:13

    On pourrait les castrer. Ils deviendraient aussi paisibles que des bœufs ou des gros matous coupés.

      • Mercredi 17 Juillet à 10:41

        La castration peut avoir une influence sur l'agressivité ou les détraqués sexuels. Je ne crois pas qu'une maladie mentale comme la schizophrénie soit dépendante de la testostérone.

    5
    Mercredi 17 Juillet à 14:46

    On pourrait leur mettre directement une balle dans la tête comme le détraqué qui a tiré sur Trump

    ou alors les foutre en taule à vie comme les détraqués russes qui protestent contre la guerre en Ukraine

     

    Carlus ( en voie d'altération du  discernement)

      • Mercredi 17 Juillet à 15:02

        Je savais que je pouvais compter sur vous pour trouver une solution.yes

    6
    Souris donc
    Jeudi 18 Juillet à 08:26

    Votre Eloge de la Folie devrait, peut-être, s'agrémenter de la petite touche d'humour que l'on trouve chez Erasme, étonnante de finesse à l'époque de la bouffonnerie, de la démesure et de la paillardise rabelaisienne.

      • Jeudi 18 Juillet à 08:42

        Erasme décrivait ironiquement la folie de la société chrétienne. La folie de notre société n'est pas moins grande.

    7
    Al West
    Jeudi 18 Juillet à 18:23

    Verlaine arrive un peu tard...

    (in Jadis et naguère)

    Va ! sans nul autre souci
    Que de conserver ta joie !
    Fripe les jupes de soie
    Et goûte les vers aussi.

    La morale la meilleure, 
    En ce monde où les plus fous
    Sont les plus sages de tous, 
    C’est encor d’oublier l’heure.

     


    Il s’agit de n’être point
    Mélancolique et morose.
    La vie est-elle une chose
    Grave et réelle à ce point ?

      • Jeudi 18 Juillet à 18:42

        Verlaine est toujours le bienvenu.

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