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386. Fin de partie ?
Mr le Professeur Raoult, il est temps que vous preniez votre retraite. Vous êtes parmi les médecins celui qui a probablement commis le plus d’erreurs d’appréciation dans cette pandémie. Etant donné le nombre de spécialistes des maladies infectieuses que nous avons pu découvrir, vos prises de position n’auraient eu que peu d'importance si vous ne les aviez pas largement médiatisées avec des conséquences fâcheuses sur le public, en renforçant les attitudes opposées aux mesures sanitaires, en alimentant la croyance aux complots et en diminuant la confiance envers la science et la médecine.
Ce n’était sûrement pas votre intention mais il est parfois difficile de contrôler son ego et le vôtre est conséquent. Je ne me permettrais pas de juger vos travaux étant incompétent dans votre spécialité. Cependant, sachant le temps nécessaire pour réaliser un travail scientifique et pour sortir le papier dans la presse médicale, je suis évidemment époustouflé par les 3500 publications dont vous faites état, mais je suis aussi perplexe car cela correspondrait à une publication tous les 4 jours pendant 40 ans !
Chacun se souvient qu’ayant constaté l’efficacité in vitro de l’hydroxychloroquine sur le virus SARS-CoV-2 vous aviez annoncé triomphalement la « fin de partie » de cette pandémie dont nous ne voyons toujours pas la fin. Pour ma part, je ne vous reprocherais pas d’avoir utilisé ce médicament sous surveillance puisque nous n’avions rien d’autre à ce moment et ce, malgré la faiblesse de vos études cliniques. Votre affirmation a conduit des organismes et même des Etats (dont le Maroc) à constituer des stocks du médicament. Malheureusement, des études ultérieures, mieux faites que les vôtres, ont montré que l’hydroxychloroquine n’était pas efficace sur les malades atteints de la COVID mais pouvait avoir, comme nous le savions, quelques effets secondaires cardiaques.
A ma connaissance vous n’avez jamais admis que ce médicament n’avait pas l’efficacité espéré à la lumière des études randomisées qui portent, il est vrai, plus souvent sur des malades hospitalisés (où l'hydroxychloroquine se révèle plus nocive qu'efficace) que sur des patients en ambulatoire. Vous persistez à croire en lui avec des arguments discutables surtout sur le plan méthodologique et en balayant les études négatives faites dans le monde entier, celles faites en Occident étant à votre avis biaisées ! Si bien que sa légende continue, entretenue par une partie de la population et des politiques qui mettent ainsi en exergue leur irresponsabilité. Le bouquet revient incontestablement à Nicolas Dupont-Aignan, qui semble avoir un sérieux manque d’informations (ou un manque d’intelligence, au choix) qui a sorti ce tweet déplorable (et diffamatoire) samedi dernier : “Le professeur Didier Raoult a sauvé des vies en soignant précocement les malades: il est viré. Les autres ont des milliers de morts sur la conscience en les confinant chez eux avec du doliprane et ils pavanent dans les médias »
Didier Raoult, vos sorties médiatiques et vos approximations vont ont permis d’avoir une posture de prophète et des fidèles aveugles. Prenez donc une retraite bien méritée, mais je crains que cela ne mettra aucunement un point final aux certitudes de vos fidèles, et à la perte de confiance en la médecine et en la science dont vous avez une part de responsabilité.
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Commentaires
3Souris doncMercredi 25 Août 2021 à 09:20Professeur Perronne : éteignez votre téléviseur, si vous ne voulez pas devenir dépressifs !
Trouvé dans un article de France Soir dont on se demande qui l'achète encore. Le reste : charabia de journaliste qui se pique d'informer. En ces temps de vaccin, on pique. A droite et à gauche.
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Mercredi 25 Août 2021 à 09:46
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Sa dernière trouvaille (le Vicks Vaporub dans le nez) n'a pas convaincu grand monde, même pas ses plus fervents zélateurs. Normal, l'anti-système veut bien défendre bec et ongles son gourou, mais pas mourir pour lui.
Le paradoxe est que Raoult a particulièrement profité du système dont il fait évidemment partie. A force de vouloir être à contre-courant, il a fini par se noyer.
K-boule puante