-
294. Le sexe faible
Une étude parue dans Inter J Epidemiol[1] montre que le stress provoqué par des actes terroristes peut modifier le déroulement de la gestation des femmes qui le subissent. Mais curieusement, les conséquences touchent davantage les fœtus masculins que féminins. Un phénomène semblable avait déjà été observé aux États-Unis à la suite des attentats du World Trade Center le 11 septembre 2001.
L’étude récente basée sur une analyse des naissances franciliennes ayant encadré les attentats parisiens du 13 novembre 2015 a mis en évidence un nombre de naissances prématurées des fœtus masculins accru suite à l’évènement ainsi qu’un sex ratio déséquilibré en faveur des naissances de filles. Ceci n’a pas été observé pour d’autres périodes et dans le reste du territoire pour la période concernée.
Doit-on en conclure que des fœtus masculins ont plus souvent la trouille que les féminins de ce qui se passe à l’extérieur et préfèrent rester dans l’utérus jusqu’à ce que mort s’ensuive, alors que d’autres sortent volontiers prématurément, poussés soit par une curiosité pour voir ce qui se passe dehors, soit parce qu’ils ne supportent plus l’angoisse de la génitrice.
J’ajoute que ces hypothèses n’ont aucunement été émises par les auteurs de l’étude. Ce sont des gens sérieux qui suggèrent plutôt une fragilité accrue des fœtus masculins sous l’influence in utero de facteurs de stress. Ce qui, évidemment, n’explique rien, mais qui suggère que les genres bien différenciés existent déjà dans l’utérus sans avoir besoin de la pression sociale pour exister.
[1] Bruckner TA, Lebreton É, Perrone N, Mortensen LH, Blondel B. Preterm birth and selection in utero among males following the November 2015 Paris attacks. Int J Epidemiol. 2019 Jun 24 [Epub ahead of print]. doi: 10.1093/ije/dyz089. PMID: 31231759
-
Commentaires
Y'a pas à dire... Je serai toujours étonné, et souvent admiratif mais perplexe, devant le choix des études et travaux menés par certains scientifiques, et par le temps, le travail, la patience et l'énergie nécessaires (je ne pense même pas au coût) que ça doit représenter: six scientifiques, avec leurs équipes je suppose, et "1 049 057 naissances observées en région parisienne de janvier 2011 à octobre 2016"... !
-
Mardi 30 Juillet 2019 à 16:16
-
Mardi 30 Juillet 2019 à 20:01
Loin de moi de penser à une étude farfelue ou de vouloir vérifier vos dires... Une simple curiosité sur les raisons, les motivations d'une telle recherche... Il fallait penser à rechercher une corrélation entre les attentats terroristes et le comportement des fœtus, mais ça s'inscrit dans une logique tout à fait rigoureuse...!!
Mon seul regret: l’enquête ne dit pas si les fœtus de parents judéo-chrétiens étaient "impactés" de la même façon que les fœtus arabo-musulmans ?
-
Mardi 30 Juillet 2019 à 22:15
Je ne pense pas que le travail a été jusqu'à classer les femmes par origine ethnique, mais il n'y a pas a priori de raison pour que l'impact ne soit pas le même. Les musulmans ont payé un prix au moins aussi élevé que les autres dans les attentats perpétrés par leurs coreligionnaires, et notamment lors de l'attentat de Nice si l'on parle que de la France.
-
Ce serait intéressant de vérifier si on a eu le même déséquilibre sex-ratio dans les naissances intervenues pendant la dernière guerre.
-
Mardi 30 Juillet 2019 à 22:23
-
Ajouter un commentaire
Zut alors! Des observations qui contredisent le politiquement correct.
Et physiologiquement incorrect.