• 196. Onan soit qui mal y pense

     

    196. Onan soit qui mal y pense

    Balthus : « La leçon de guitare »

    La masturbation comme maladie

    C’est au début du XVIIIème que la masturbation est devenue une véritable maladie et ce, jusqu’au XXème. C’est le chirurgien John Marten qui introduisit le terme d’onanisme en publiant à Londres en 1712 « Onania, ou l’odieux péché de la masturbation, et toutes ses conséquences affreuses pour les deux sexes ». Il le fit d’ailleurs de façon anonyme, mais il déclencha une panique en annonçant à la population les pires maux dont elle était menacée en se livrant à cette pratique honteuse : cécité, démence, tuberculose, ulcères et convulsions. Mais heureusement que cette bonne âme proposait dans le même temps, pour 12 shillings, un remède dont lui seul avait le secret.

    A la fin du XVIIIe siècle, un très réputé hygiéniste de Lausanne, André Tissot, (1728-1792) publia « L'Onanisme. Dissertation sur les maladies produites par la masturbation », qui aura soixante sept rééditions et lui attribue à peu près toute la pathologie. Le souffrant typique était reconnaissable par une expression hagarde, des yeux voilés, un aspect cadavérique et un manque d’énergie et d’initiative, mais aussi des "excroissances charnues sur le front" et des "pustules suppurantes sur le corps". Spectacle effrayant qui va bien au-delà de la simple surdité promise par les autorités morales.

    A la fin du siècle suivant, aux Etats Unis, le Dr Kellog, inventeur des corn-flakes, part aussi en guerre. Pour lutter contre le « vice solitaire » on préconisa sans hésiter – et on a pratiqué - : corsets de contention et mains liées, castration, clitoridectomie, application de phénol sur le clitoris, circoncision sans anesthésie, section des nerfs génitaux justement nommés nerfs honteux. La collaboration des chirurgiens à ce délire n'a pas fait défaut.

    La masturbation comme thérapeutique

    Elle est entrée officiellement dans le sein de la médecine comme une étape incontournable de la procréation médicalement assistée. Mais elle est aussi conseillée pour l’équilibre de l’individu et comme anti-stress.

    "Près de 39% des New-Yorkais s'apaisent seuls sur leur lieu de travail pour calmer leur stress", statistique avancée par la société de sextoys Hot Octopuss. Aussi dans l’intérêt de la population cette société a installé une "Guy-Fi" à New York, au croisement de la 28e et 5e rue. C’est une ancienne cabine téléphonique aménagée, gratuite et connectée, équipée d’une chaise pliante et nantie d’une sélection de films pornos, elle permet aux passants de se masturber en pleine rue. "Faire une pause loin du bureau est important", assure l'inventeur de cette cabine. Une centaine d'hommes aurait utilisé cette cabine le jour de son inauguration.

    196. Onan soit qui mal y pense

     

    Voir également "Histoire du vibromasseur" pour le traitement de "l'hystérie féminine".

    La masturbation comme profession

    Mme Ducky Doolittle, l'une des éducatrices sexuelles les plus respectées des USA, est payée pour se masturber. Elle a testé un nombre incalculable de sex toys depuis qu'elle a rejoint l'équipe de Komar, il y a un peu plus d'un an. Elle est chargée de choisir ce que le détaillant va mettre en stock. Elle essaye tout, des vibromasseurs colorés aux lubrifiants parfumés. Lorsqu’elle vide le contenu d’un paquet,

    196. Onan soit qui mal y pense

    la première question élégante qu'elle se pose serait la suivante : « De combien de manières différentes est-ce que je vais pouvoir baiser ce truc ? ». Expérimentatrice sérieuse, elle essaye de calculer ce qu'elle appelle « l'orgasme au dollar », un concept qui suggère que plus il existe de manières différentes d'utiliser un sex toy, plus ce dernier a de valeur.

    L'artisanat et les travaux manuels ont encore de beaux jours devant eux.

    « Les noirs ont-ils raison de faire leur cinéma ?Cachez ce nu que je ne saurais voir  »

  • Commentaires

    1
    Lundi 25 Janvier 2016 à 21:08

    Les jeux de main ne seraient donc plus des jeux de vilain?

    2
    Lundi 25 Janvier 2016 à 22:12

    Ni des jeux dangereux pour la santé.

    3
    Lundi 25 Janvier 2016 à 23:30

     Les maladies en tous genre attribuées à la masturbation sont grossièrement comiques!

    Cependant, aller se tirer sur l'élastique en pleine rue, il fallait le faire!

    Sacrés ricains!

    4
    Mardi 26 Janvier 2016 à 08:59

    Le maire de New-York a néanmoins rappelé que la masturbation dans la rue était illégale. Cependant c'est une façon de réutiliser les cabines téléphoniques qui ne servent plus à grand chose depuis l'apparition des portables.

    5
    Mardi 26 Janvier 2016 à 12:05

    Si ma mémoire est bonne, vous aviez aussi signalé dans un autre article que la masturbation a été utilisée un moment par des médecins très sérieux comme thérapeutique contre  l'hystérie féminine, ce qui reste pour moi l'utilisation la plus curieuse de cette pratique. sarcastic

      • Mardi 26 Janvier 2016 à 13:30

        Votre mémoire est très bonne (contrairement à la mienne). J'ai donc ajouté la référence de "Histoire du vibromasseur" à mon article. Merci de votre collaboration éclairée.

    6
    Mardi 26 Janvier 2016 à 12:50

    Se masturber dans un cabine au bureau... c'est d'un glauque ! Cette société me déprime.

    7
    Mardi 26 Janvier 2016 à 13:32

    La cabine n'est pas au bureau mais dans la rue...ce qui est pire. bad

    8
    Mardi 26 Janvier 2016 à 16:45

    .L'informatique a réduit le nombre de secrétaires sténo-dactylo. D'où la nécessité de la cabine.

    9
    Mardi 26 Janvier 2016 à 17:21

    Voilà ce qu'il se passe lorsque l'on sacrifie l'humain au profit de la machine.

    10
    Mercredi 27 Janvier 2016 à 12:58

    Avant il y avait les cabines de sex-shop, les cinémas confidentiels, les entrées et sorties furtives, le charme de l'ancien, quoi... sarcastic

    11
    Mercredi 27 Janvier 2016 à 13:43

    La tendance est à la sédentarité (ce qui est mauvais pour le coeur) : internet, et le moins d'effort possible pour atteindre le septième ciel, enfin, plutôt le cinquième ou le sixième.

    Bon retour parmi nous. wink2

    12
    Samedi 30 Janvier 2016 à 18:46

    Epoque révolue où le plaisir était interdit (quel qu'il soit d'ailleurs)...

    Je ne savais pas qu'il existait des cabines "Guy-Fi" en pleine rue... et pour les femmes alors ????? happysarcastic

    13
    Samedi 30 Janvier 2016 à 19:07

    Pour l'instant, à ma connaissance, cette cabine est unique.

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