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165. Convenance inconvenante
« Très attendu, l'essai Ipergay débutera en janvier 2012 avec la participation d'hommes séronégatifs ayant fréquemment des rapports homosexuels sans préservatif avec des partenaires occasionnels et donc fortement exposés au VIH. Il leur permettra de bénéficier d'une offre globale et combinée de prévention du VIH. Il permettra aussi d'évaluer l’impact de cette offre sur les participants et tiendra en particulier à mesurer les effets d’une prophylaxie "intermittente", "à la demande", qui comprend la prise d’antirétroviraux [Truvada] avant, pendant, et après les périodes de forte activité sexuelle » (AIDES 4/12/2011).
Cet essai comportait le suivi en « double aveugle » (ni le médecin, ni le malade n’ayant connaissance du traitement pris) de deux groupes, l’un prenant la prophylaxie pré-exposition et l’autre un placebo. Des études antérieures (aux USA) ayant déjà montré l’efficacité d’une prise quotidienne du produit (réduction du risque de 44%), on peut s’étonner qu’il y ait eu dans cet essai un groupe placebo, ce qui n’était guère éthique. Quoi qu’il en soit, devant l’efficacité du traitement, les investigateurs viennent (seulement) de décider de donner le traitement au groupe placebo.
L’efficacité de cette prophylaxie pré-exposition soulève évidemment nombre de questions.
Doit-on appliquer un traitement, certes bien toléré mais qui n’est pas dénué d’effets secondaires, à des gens en bonne santé (séronégatifs) ?
Doit-on le prescrire uniquement pour permettre à ceux qui sont le plus exposés à la contamination par le VIH de prendre des risques et de ne pas utiliser le préservatif ?
Le bien-fondé du remboursement par la sécurité sociale se posera. Le prix du Truvada est de l’ordre de 500 euros pour 30 comprimés ! Faut-il pour satisfaire des convenances très personnelles (multiplicité des partenaires, rapports anaux) que le contribuable débourse 50 euros (3 comprimés) à chaque fois que le bénéficiaire éprouve l’envie de s’envoyer en l’air à son goût ?
Il me semble que poser la question, c’est déjà avoir la réponse. Mais la polémique est à venir, car l’argument probablement avancé sera celui de l’intérêt de cette prophylaxie pour réduire le nombre de contaminations (ce que l’usage régulier du préservatif serait également capable de faire).
Tags : gays, SIDA, prophylaxie, Truvada
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Commentaires
A ma connaissance, le Truvada est remboursé à 100% en cas de séropositivité, mais pas encore en cas de séronégativité dans le cadre de la prévention. Mais la question a été posée au ministère de la Santé, sans réponse pour l'instant. Homophobie ? Pour moi, les homos sont libres de faire ce qu'ils veulent, mais en étant responsables de leurs actes.
Alors que la bonne vieille capote anglaise à utilisation unique évite pratiquement tous risques, nous allons devoir dépenser des sommes folles pour de remboursement de ce Truvada pour des individus qui préfèrent le coït anal ! Et après, nous allons criez au charron parce que les comptes de la sécu sont dans le rouge et qu'il faut dérembourser des médicaments utiles au vrais malades... C'est franchement du grand n'importe quoi Doc. Bonne soirée, ZAZA
Malheureusement la capote est de plus en plus abandonnée depuis l'introduction d'un traitement efficace (mais pas du tout anodin), si bien que la moitié des nouveaux contaminés sont de homosexuels.
Ne sommes-nous pas les bêtes de somme de Hollande et C° ?
Nous continuerons donc à payer pour des minorités très agissantes, afin de permettre à ce président de carnaval de détruire la France de fond en comble. Après lui, pourra-t-on encore remonter la pente ?
Désespérant!
Il faut cependant noter qu'en cette matière, la France reste au-dessous de la plupart des pays occidentaux. Mais son système d'Assurance maladie soulève parfois quelques problèmes.
Heureusement que les responsables de cette étude ont renoncé au groupe placebo. Mais au bout de combien de temps ... et de contaminations?
En principe de janvier 2012 à octobre 2014, mais je suppose que le préservatif n'était pas interdit. De toute façon, le risque de contamination n'est pas supprimé avec le Truvada, mais seulement réduit. Pour ne pas être contaminés, il suffirait que les homosexuels et certains hétéro changent leurs comportements lorsqu'ils sont à risques.
Je trouve vos questionnements tout à fait pertinents. Je partage vos doutes quant à l'éthique d'un plaécébo dans ce cas et quant à la "solidarité" forcée si nous devions participer aux frais pour des personnes prenant des risques.
Bon week-end.
Je suppose que les associations d'homosexuels et de lutte contre le SIDA vont réclamer la prise en charge par la collectivité de cette prophylaxie pré-exposition en arguant de son efficacité et d'une rupture d'égalité en cas de refus. En cas d'acceptation, le risque d'une aggravation de la contamination n'est pas exclu par l'abandon du préservatif alors que la prévention pharmacologique est imparfaite, avec le risque de l'apparition d'une résistance au Truvada par ailleurs prescrit pour les séropositifs.
Oui mais, comprenez vous, depuis 1968 nous avons le devoir de "jouir sans entrave".
Or la capote constitue une entrave difficilement tolérable.
Alors, ça coûtera ce que ça coûtera, pas vrai?
Amitiés.
Espérons que ceux qui nous gouvernent verrons aussi les inconvénients de la chose. Mais les pressions seront fortes et les gouvernants faibles.
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Ils sont devenus fous!
Espérons que ce billet ne vous fera pas taxer d'homophobie.