• 125. Quand les Français agacent les Anglais

    LeNain Repas de paysans

    Les anglo-saxons comprennent mal pourquoi les Français, dont les habitudes alimentaires privilégient les bons repas souvent riches en graisses comme dans le sud-ouest de l’hexagone connu pour ses confits et ses foies gras, sont proportionnellement moins frappés par les affections cardiovasculaires qu’eux. On sent de leur part non seulement de l’agacement mais une pointe de jalousie : comment peut-on manger avec plaisir des aliments savoureux à si bon compte ? Aussi recherchent-ils le secret de ce « french paradox ». Quelles sont les bonnes habitudes alimentaires suivies par les Français qui leur seraient spécifiques et qui viendraient contrebalancer les mauvaises ?

    La France étant le pays du vin et sa consommation restant élevée dans le pays, c’est à lui que l’on attribuait jusqu’à présent l’origine du paradoxe, aidé en cela par des médecins bordelais. D’où le conseil de boire un ou deux verres de vin par jour, l’effet bénéfique étant attribué aux antioxydants naturels qu’il contient et à l’élévation du « bon » cholestérol qu’il favorise.

    Il semble que les anglo-saxons ne se contentent pas de cette explication qui encourage à boire de l’alcool en même temps que des antioxydants. La France étant aussi le pays des fromages et les Français des amateurs comblés par leur diversité, le fromage n’aurait-il pas aussi un effet favorable ?

    Or, la revue Medical hypotheses a révélé, en cette fin d’année propice aux agapes, les résultats d’une étude menée par deux britanniques (de Cambridge), constatant que le roquefort serait très efficace contre les maladies cardiovasculaires et serait même un des facteurs de longévité des Français. Etonnant, n’est-il pas ? Ce fromage possèderait des propriétés anti-inflammatoires qui seraient d’autant plus élevées qu’il est mûr. Autrement dit, plus il est « à  cœur », plus il protègerait le vôtre.

    Même si ces propriétés anti-inflammatoires existent, comme semble le démontrer cette étude, il y a encore là un paradoxe dans le paradoxe car le fromage est particulièrement gras (le roquefort contient 33,2 gr de lipides – dont 0,135 gr de cholestérol - pour 100gr).

    Par ailleurs, les deux chercheurs britanniques s’imaginent peut-être que tous les Français et surtout les Françaises mangent quotidiennement du roquefort ou un autre fromage « moisi » pour expliquer leur longévité (avec en moyenne 84,80 ans, les Françaises sont les européennes ayant la longévité la plus élevée, elle est de 81,30 ans pour les femmes britanniques). Il est vrai que les Français mangent plus souvent du fromage que des cuisses de grenouille.

    Quoi qu’il en soit, il est certain que fromage et vin sont complémentaires : un Français qui sait vivre ne dégusterait pas un bon fromage sans l’accompagner d’un verre de vin rouge.

     

    Les frères Le Nain : « Repas de paysans »

    « Hokusai au musée GuimetLa victime coupable »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 10:47
    Cela pourrait-il relancer la "machine économique" ! Et le foie gras, et les escargots, et le beurre aillé...
    Dans le "repas paysan" je ne peux m'empêcher de voir un hobereau et son régisseur venu prélever l'impôt chez des va-nu-pieds soumis ? Quels beaux visages.
    2
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 10:56
    Sans doute leur acrimonie naturelle autant que continuelle, envers les français nuit-elle à une bonne digestion à moins que le gigot bouilli, se digère moins bien que celui à l'ail et croustillant à souhait, propre à la cuisine française ?
    Bonne journée Paul
    3
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 11:07

    Ce repas semble bien maigre : du pain et du vin.

    4
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 11:11

    Le secret du "french paradox" est peut-être dans la digestion

    5
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 13:03
    Et si c'était tout simplement le climat?
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    6
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 14:06

    Vous avez raison de soulever la question. Le projet MONICA qui a permis une étude à l'echelle européenne semble avoir démontré qu'il n'y avait pas de paradoxe français. Il existe un gradient Nord-Sud, la fréquence de l'infarctus du myocarde diminuant du nord au sud, aussi bien pour la France que pour l'ensemble des pays européens. Par ex. cette fréquence est basse à Toulouse, mais encore plus basse à Barcelone, alors que le taux de cholestérol est semblable pour tous les pays. Difficile de dire que le climat est en cause, il pourrait aussi s'agir du type d'alimentation ou de facteurs génétiques. La survenue d'une affection cardiaque est multifactorielle.

    7
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 15:23
    Bonjour Dr WO. Suis mal servie car je déteste le fromage.. hihihihi
    Intéressant comme d'habitude votre article et superbe le tableau des frères Le Nain qui donne une idée de la frugalité obligée des paysans.
    J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes
    8
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 16:23
    Vive le fromage au lait cru et le pinard qui tache!
    Voilà un bel article comme on les aime et qui vous remontent le moral. Et que les Anglo-Saxons aillent se faire cuire un oeuf!
    Amitiés.
    9
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 16:54

    Le titre de ce tableau ne manque pas de cynisme car on ne voit guère le repas. J'ai eu la chance d'avoir un diner plus consistant à Noël, j'espère que le vôtre ne vous a pas laissé sur votre faim, même sans fromage.

    10
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 16:55

    Je leur déconseille l'oeuf, trop riche.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :