• Se taper le Front

    Se taper le Front

    Après ce premier tour des municipales les commentaires vont bon train pour expliquer le niveau de l’abstention et la progression du Front National. On parle de la peur des Français qui, accrochés à leur passé, redoutent les effets de la mondialisation qu’ils subissent déjà et qui ne peuvent que s’amplifier aussi bien pour la concurrence commerciale, l’achat du patrimoine par les étrangers, que pour les flux migratoires. On parle du rejet des partis politiques qui, une fois au pouvoir, se sont révélés impuissants à enrayer la chute. Alors pourquoi ne pas voter pour un parti qui n’a jamais eu de responsabilités (sauf dans quelques mairies où le résultat n'a pas été probant) ?

    D’autant plus que les idées exposées par le Front National seront sans doute fécondes pour marcher à reculons et se réintroduire dans l’histoire passée bien plus séduisante (rétrospectivement) que celle du présent.

    La préférence nationale, les « Français d’abord », aurait l’avantage de libérer les postes enviés dans les travaux publiques et les cuisines des restaurants. La sortie de l’Euro et le rétablissement du franc permettrait de dépoussiérer la planche à billets pour fabriquer l’argent qui manque si cruellement, et ruinerait par la même occasion ces misérables épargnants tout en augmentant le poids des portefeuilles. On vendrait à l’étranger pour moins cher, à condition de pouvoir vendre, car un protectionnisme marche dans les deux sens. Personne ne voudra de nos gros machins que l’on vend encore aux autres. Les petites choses que l’on achète aujourd’hui ailleurs à bon marché seront enfin fabriquées chez nous, à condition de pouvoir se les payer.

    Et pour couronner le tout qu’il serait bon de sortir de l’Europe. Et pourquoi pas – en ultime recours - une petite guerre avec l’Allemagne pour reprendre les bonnes habitudes ? Cette fois nous pourrions peut-être la gagner sans l’aide des Américains car la Germanie, bien que florissante, est peuplée de vieux et son armée est réduite au strict minimum. Rien ne vaut une guerre pour augmenter la croissance et réduire le chômage à néant. Et la reconstruction, rien de telle pour donner du travail aux survivants, avec en perspective de nouvelles trente glorieuses.




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  • Commentaires

    1
    Vendredi 28 Mars 2014 à 00:29

    Entièrement d'accord avec tout cela.

    A la nuance près qu'il me semble que la sympathie nostalgique que ce parti éprouve pour l'Allemagne ne le prédispose pas vraiment  à lui déclarer la guerre. Mais le Luxembourg, la Belgique ou la Suisse feraient très bien l'affaire.

    2
    Vendredi 28 Mars 2014 à 09:13
    Je me suis fait la même réflexion à propos de l'Allemagne, mais la nostalgie porte sur l'Allemagne d'antan...Et il faut rester crédible.
    3
    Vendredi 28 Mars 2014 à 09:58
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