• L’original et sa copie

    L’original et sa copie

    Alors que j'allais régulièrement au cinéma depuis mon adolescence, je m’aperçois avec déception que depuis la pandémie à SARS-CoV-2, donc depuis 2020, je n’ai pas mis les pieds dans une salle de projection, devant une toile immense, entouré de spectateurs qui, dans une même communion, braquaient leurs yeux et leurs pensées sur les ombres et lumières naissant et s’évanouissant miraculeusement devant nous en suscitant émotions ou rires partagés. Certes, une pléthore d’images nous sont servies à domicile dans le cercle familial, mais j’ai la curieuse impression qu’il s’agit d’images en conserve que l’on mange quand on veut et que nous ne méritons pas. Aucun effort.

    Pourquoi vais-je dans un musée ou à une exposition ? Je pourrais fort bien voir les mêmes tableaux dans un livre ou sur internet. Pourtant, je me déplace, je fais la queue, je fends la bousculade pour accéder à l’œuvre originale. J’ai la curieuse impression que je mérite ainsi de la voir, et que je rends en quelque sorte hommage à l’œuvre et à son créateur par l’effort que je fais pour l’atteindre. En outre, il y a une différence entre la reproduction de l’œuvre et son original, non dans la vision elle-même, mais dans l’imaginaire qui entoure le tableau car, lui, fut en contact avec l’artiste, avec sa main et ses yeux dans le passé aussi lointain soit-il. L’original est un objet humanisé et le témoin d'une vie.

    Illustration : Gustave Courbet : « L’atelier du peintre »

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  • Commentaires

    1
    Lundi 11 Septembre 2023 à 19:38

    Le cinéma : NON ! 

    Le musée ou les expositions : OUI ! ("je fais la queue, je fends la bousculade...") 

     

      • Lundi 11 Septembre 2023 à 19:54

        Vous n'aimez pas le cinéma ?

      • Lundi 11 Septembre 2023 à 20:01
        L'art de (tenter de) botter en touche !
      • Lundi 11 Septembre 2023 à 20:41

        Qui botte ?

    2
    Lundi 11 Septembre 2023 à 21:27

    ouch...?

    Je demandais simplement au médecin pourquoi la fréquentation d'une salle de cinéma lui semblait plus "à risque" que celle d'une salle d'exposition ou d'un musée ("je me déplace, je fais la queue, je fends la bousculade...")

    La densité du public ou sa "nature" ?  La position "assise" ou "debout" ? La durée de la visite ou du spectacle ? La configuration des lieux ? Ou que sais-je encore ?

     

      • Lundi 11 Septembre 2023 à 23:43

        En tant que médecin, je vous réponds que l'exposition ou le musée est plus à risque de contamination d'une maladie virale que les salles de cinéma. Le billet comporte deux parties : la première est en rapport avec l'arrêt de fréquentation des salles de cinéma (comme des expositions) au plus fort de l'épidémie, ce qui peut se comprendre, mais sans reprise pour le cinéma en ce qui me concerne, peut-être en raison l'invasion des images à domicile, prenant la place des salles de projection. La seconde ne parle plus de l'épidémie mais de l'attraction pour moi de la vision de l'original d'un tableau alors que je dispose de sa copie à domicile. En fait c'est une confrontation intérieur/extérieur dans les deux cas.

    3
    Lundi 11 Septembre 2023 à 23:10

    Parallèlement à votre  réflexion, je me dis parfois que, AVANT l'invention de la photographie et des médias de masse (donc pas si longtemps que ça), un "honnête homme", amateur d'art qui n'avait pas les moyens de passer  sa vie à voyager, n'avait accès qu'à un nombre extrêmement limité d'œuvres d'art. 

    Il savait que la chapelle sixtine était magnifiquement décorée de fresques, mais ne pouvait que tenter de les imaginer à partir de descriptions et de qq dessins. Il apprenait qu'on avait découvert une statue de Vénus sur l'ile de Milos, mais n'avait aucun moyen de savoir jamais à quoi elle pouvait bien ressembler.

    Nous avons beaucoup de chance d'avoir ET les musées (invention récente) ET la Photographie ET aujourd'hui Internet.

      • Lundi 11 Septembre 2023 à 23:51

        C'est vrai que nous avons la chance d'avoir une offre culturel extraordinaire. L'offre la plus remarquable est la musique : je peux écouter des merveilles chez moi. A l'époque de Mozart seule une petite fraction fortunée de la population pouvait écouter sa musique en se déplaçant.

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