• Cause pour cause

    Lorsque que l’on est partisan d’une thèse, la tendance est d’interpréter la survenue des évènements, surtout s’ils sont imprévus, à la lumière de la cause que l’on défend. Nous le voyons avec la vaccination où les « antivax » tentent d’attribuer à celle-ci tous les incidents ou accidents survenant chez les vaccinés dans la période qui suit la vaccination.

    La palme de l’idiotie pouvant être décernée à Lalanne qui avait immédiatement accusé la vaccination d’avoir provoqué la syncope d’un footballeur sur le terrain, mais manque de chance, celui-ci n’avait pas été vacciné. De façon plus sensée, une famille a porté plainte pour homicide involontaire car un proche de 75 ans est mort subitement en jardinant une douzaine de jours après une vaccination contre la COVID-19, la relation causale a été rejetée.

    Dans un domaine bien différent tous les évènements climatiques ou les catastrophes naturelles survenant actuellement sont rattachés sans hésitation au réchauffement climatique comme cause unique. Je ne dis pas que le rapport n’existe pas, qu'il n'y a pas de corrélation, mais il me semble que la démonstration de la causalité est plus incertaine comme était incertaine la relation des évènements climatiques des années 1970 avec un refroidissement catastrophique prévu par les scientifiques de l’époque. La fonte des glaces est évidemment un argument indiscutable du réchauffement climatique actuel, et l’un des arguments principaux pour lui attribuer les catastrophes naturelles serait l’argument de fréquence, une fréquence probablement estimée par des gens compétents qui ont connaissance de l’histoire du climat. Mais ce qui est irritant est l’attribution automatique d’un événement au réchauffement climatique. Ainsi, actuellement, il existe un dôme de chaleur sur le Canada que les journalistes attribuent évidemment au réchauffement inéluctable de la planète, mais la journaliste qui a présenté l’événement a ajouté : « au Canada, on n’a jamais vu ça depuis 1937 », à une époque où la notion de réchauffement climatique n’existait pas avant l’embrasement de la Deuxième Guerre Mondiale.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 4 Juillet 2021 à 10:26

    Il se pourrait bien que le réchauffement climatique n'ait rien à voir avec les gaz à effet de serre produits par les activités humaines. Il se pourrait aussi qu'ils en soient la cause première.

    Alors, que faire? Il faut parier.

    Si l'on parie pour un réchauffement sans cause humaine et que l'on gagne, on continue comme ça et on pollue gaillardement en profitant (dans les endroits de la planète non pollués) du confort fourni par le progrès technique. Mais si l'on perd, nous mettons en danger notre civilisation, notre progrès et l'existence de nos enfants.

    Si l'on parie sur l'hypothèse contraire, on est obligé de réagir de façon draconienne pendant les dix ans qui viennent en réduisant au niveau mondial toutes les causes du réchauffement en espérant que ce n'est pas déjà trop tard, ce que certains pensent. Et ça c'est impossible: allez convaincre la Chine de freiner sa croissance, aux USA de renoncer au pétrole, à l'Afrique de contrôler les naissances, au Brésil de cesser d'incendier l'Amazonie etc.

    Ce n'est plus un pari. C'est un dilemme. Nous sommes foutus. Donc, vivons heureux en attendant la mort.

      • Dimanche 4 Juillet 2021 à 11:14

        L'alternative exposée est claire et pessimiste, mais peut-être est-elle trop tranchée. Elle pose l'hypothèse que le réchauffement climatique continuera à croître de façon fatale et que les activités humaines en sont la cause unique. Dans le climat d'autres facteurs doivent intervenir comme l'activité solaire par ex. et dans les années 1970 la couche d'ozone paraissait avoir un rôle majeur pour les experts. Il faut aussi tenir compte de l'adaptabilité de l'être humain, rien ne dit que des découvertes scientifiques ne changeront pas la donne comme des méthodes efficaces de captation du CO2. Bien sûr, ne connaissant pas la question, on peut me reprocher à juste titre de dire n'importe quoi, du niveau du "café du commerce", mais je me méfie toujours des certitudes en matière de prédictions souvent parasitées par l'idéologie.

    2
    Dimanche 4 Juillet 2021 à 12:14

    Aujourd'hui c'est comme ça dans tous les domaines de la pensée. C'est noir ou blanc, il faut choisir.  Sur cette question le choix est :  c'est bientôt la fin du monde OU "mais non, enfin, ça n'a rien à voir".  Moi je fais confiance à la majorité des climatologues pour le constat mais j'ai des doutes sur les solutions préconisées par les Khmers verts.

    PS : Le plus bel argument des "anti" c'est Elisabeth Levy qui l'a eu chez Pascal Praud. Elle n'y crois pas, au dérèglement climatique. Quand on lui demande pourquoi, elle répond, offusquée, " mais, enfin ! c'est mon droit de ne pas être d'accord. On est en démocratie" 

    PPS : quand je dis le plus bel argument, c'est bien sûr APRES celui de Donald Trump qui affirme que la notion de dérèglement climatique a été inventée par les Chinois pour casser la croissance économique des USA. 

      • Dimanche 4 Juillet 2021 à 13:03

        C'est malheureusement un domaine qui n'échappe pas à la croyance. Ceux qui tentent d'examiner la situation sans a priori et avec logique se heurtent aux croyants (dans un sens ou dans un autre). J'entends sans cesse parler de la "transition écologique" comme la solution et j'avoue que j'ai jamais entendu ses promoteurs expliquer en quoi elle consistait précisément en pratique quand on veut simultanément supprimer le nucléaire.

    3
    Souris donc
    Lundi 5 Juillet 2021 à 09:03

    On confond causalité, corrélation, simultanéité*, souvent en fonction de l'opportunité pour imposer ses propres thèses, sans admettre de débat. C'est ce que fait le wokisme. On ramène tout à l'identitarisme, ce qui fait l'affaire de la gauche française, toujours prompte à importer des interprétations qui valent au USA mais ne correspondent pas à l'histoire française.

    *A l'oral d'un examen en IUT, question : pourquoi les foyers bretons sont-ils moins équipés en salles de bain ? Réponse du candidat : "Ils ont la mer". Causalité : leurs revenus sont plus bas.

    Joseph Macé-Scaron dans le FigMag : On entend monter de plus en plus non pas la question "Que dit-il ?", mais "D'où parle-t-il ?", "Quelle est sa tribu ?", et c'est en fonction de cette appartenance qu'il sera lynché ou ovationné.

      • Lundi 5 Juillet 2021 à 09:37

        On a toujours tordu les faits pour défendre son opinion et surtout son idéologie. "Les chiffres sont des êtres fragiles qui, à force d'être torturés, finissent par avouer tout ce que l'on veut leur faire dire" (Alfred Sauvy). A cela s'ajoute, bien sûr, la valeur du discours jugée selon sa provenance et la composition de son auditoire.

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