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Au moment de l’endormissement, les pensées s’entrechoquent et batifolent en liberté. Cette nuit, me vint une pensée absurde : où te situer politiquement ? Il est évident qu’une pensée aussi baroque a retardé mon sommeil. Voyons, je me situe nulle part, je critique tout le monde et je ne juge les politiques que sur les décisions qu’ils prennent, que j’estime bonnes ou mauvaises, à tort ou à raison, et quel que soit leur bord, c’est-à-dire que je ne peux juger que ceux qui sont passés au pouvoir. Les autres ont le bénéfice du doute et la force des promesses auxquelles je ne crois évidemment pas. Ah ! oui, gros malin, mais tu votes et jamais pour ceux qui sont aux extrêmes dont la radicalité te parait immédiatement dangereuse. Tu choisis donc tes champions – si on peut parler de champions ! – dans le vaste marécage du centre bordé par les rives extrémistes, ce centre dont l’impuissance est toujours désespérante et dangereuse mais à plus long terme, car à mon âge on choisit plutôt la progressivité que la rupture et la brutalité. On se laisse en quelque sorte mourir mais doucement. En fait, je me situe dans le néant. A mon âge, il faut s’y habituer. Et j’ai finis par m’endormir, le sommeil étant une autre façon de rejoindre le néant.
Je me suis réveillé en sursaut avec cette pensée cauchemardesque : mais, alors, la position de Macron aurait pu te convenir !!! : prendre ce qui est bon à droite et à gauche. Non, il ne prend pas, il se contredit sans cesse, comme les comédiens de théâtre, dont il fait partie, il fait du surplace en criant : « marchons ! marchons ! ». Et comme le monde avance, notre pays recule.
Rassuré, mais sans espoir, je me suis rendormi.
Illustration Salvador Dali : « Le rêve »