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VENTS

turner le Mew Stone à l'entrée de Plymouth

Les vents écartelés, voyageurs invisibles

Entre levant et ponant ou septentrion et midi

Promènent sur la Terre leur force invincible

De dépression en dépression jusqu’à la folie

 

Ils rendent ridicules même les plus beaux

Décoiffent les dames et soulèvent leurs atours

Courbent les hommes et volent leur chapeau

Sous leurs risées, ils jouent de mauvais tours

 

 Papiers et feuilles valsent en mesure

Les ballons abandonnés roulent sans arrêt

Les perruques dévoilent les tonsures

Battent les portes, claquent les volets

 

Ils fouettent sans égard les drapeaux déchirés

Les bâches arrachées ondulent comme des oiseaux

Nappes retournées, chaises renversées

Craquent les voiles, emportent les bateaux

 

Le grondement des vents grossit dans les bois

Les arbres gémissent, les racines cramponnées

Les ramures en folie se révulsent aux abois

Dans un barrit ligneux, ils sont déracinés

 

Les vents irascibles secouent la mer

Blanchissent ses crêtes hérissées

Les vagues affolées se ruent sur la terre

Et vomissent sur le sol leurs hoquets salés

 

Une brise persiste sur les lieux brisés

Un zéphyr doucereux caresse les visages

Une main légère pour se faire pardonner

D’avoir, en colère, commis tant de ravages

 

La mer exténuée clapote sur les rivages

Frangée de détritus, d’algues et d’épaves

Lutteuse marquée par un combat sauvage

Elle laisse stagner de sa bouche la bave

 

Paul Obraska

Illustration William Turner : "Le Mew Stone à l'entrée de Plymouth"

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H
On croirait lire et entendre les Grands Vents de Florette Morand.<br /> Amitiés
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D
Mais son poème est plus tragique car les grands vents en Guadeloupe sont en général plus dévastateurs qu'en Métropole.
B
Un de ceux que je préfère. J'en ai certainement raté ou oublié quelques uns...<br /> Les mots et les phrases s'enchaînent avec une (((apparente))) facilité.<br /> Quelques jolies trouvailles "...de dépression en dépression jusqu’à la folie".
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D
Merci.
S
Poème à mettre en musique ! <br /> Pas comme Petrouchka de Stravinsky détourné en "Elle avait une jambe de bois, et pour que ç n'se voit pas..."<br /> <br /> Le vent : <br /> Petite symphonie pour vents de Gounod (en fait, les instruments à vent) ?<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=htnvqI0bng0&list=RDhtnvqI0bng0&start_radio=1
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D
C'est bien, vous pensez en musique.
L
Nous subissons pour le moment les éclats du vent et le fouet de la pluie et la colère de la mer en Bretagne, votre poème décrit très bien ce que nous vivons.
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D
Ce texte a été inspiré par une tempête dans le sud de la France.
P
Moins déprimant: "Si par hasard: Su l'Pont des Arts: Tu croises le vent, le vent fripon ..."<br /> Nous sommes dans la saison des tempêtes et pas seulement météorologiques.
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D
Espérons que le vent ne nous emporte pas tout de suite.
B
Le vent s’élève, frôle la plaine,<br /> Il danse, léger, sur les blés d’or,<br /> Puis, tout à coup, d’un cri sonore,<br /> Il brise l’aube et la ramène.<br /> Il court, il tourne, il se déchaîne,<br /> Sur les toits noirs, il jette encor<br /> Ses griffes d’air, son souffle fort,<br /> Et fait plier la mer humaine.<br /> Les arbres plient, les cœurs se taisent,<br /> Le ciel s’embrase et se dévêt,<br /> Le monde entier devient malaise,<br /> Sous le tambour de la tempête.<br /> Mais quand, lassée, la fureur cède,<br /> Et que s’apaise enfin la mer,<br /> Reste un parfum, un goût d’éther,<br /> Le vent s’endort — et tout concède.<br /> <br /> Chat gpt
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D
Déprimant que l'IA puisse ainsi faire de la poésie et sans doute en quelques secondes, mais à la relecture il ne se dégage de ce texte aucune poésie, c'est une texte froid avec une versification un peu limite.
D
Déprimant.