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541. Pièces détachées

Les morts ont largement contribué à préserver les vivants, c’est leur dissection qui a permis pour une part de faire progresser la médecine. Mais bien que les cadavres ne manquent pas et se renouvellent chaque jour, peu sont volontaires pour y contribuer. Si bien qu’au cours de l’histoire la chasse au cadavre a donné lieu à quelques histoires à mourir de rire jaune.

La passion de l’enseignement conduit parfois à des extrémités qui font frémir. Le docteur Rondelet, professeur d’anatomie à l’université de Montpellier au XVIIe siècle, ne pouvant obtenir de cadavres pour enseigner sa matière en vint à disséquer le cadavre de son propre enfant pour faire une démonstration à ses étudiants. Monstrueux.

A Edimbourg, en 1827, William Hare et William Burke s’associèrent pour fournir l’Ecole d’Anatomie de la ville. D’abord des clochards morts que personnes ne réclamaient. Le prix monta à dix livres pièce et le Dr Knox, professeur renommé d’anatomie était toujours preneur. La disparition de deux prostituées connues, l’une d’entre elles fréquentée par l’un des étudiants quelques jours auparavant, déclencha une enquête, puis un procès où l’on démontra que trente-deux personnes avaient été étranglées par les deux compères. Burke fût pendu et par un juste retour des choses, son corps fût disséqué et son squelette exposé par la suite au musée d’Anatomie d’Edimbourg. Hare qui l’avait trahi eut la vie sauve et le naïf Dr Knox dût quitter Edimbourg pour Londres.

Frédéric Haroche rapporte le 24 Octobre 2025 dans le Journal International de Médecine qu’à l’aéroport de Santiago du Chili le chargement d’une trentaine de jambes humaines importées des États-Unis en septembre 2024 par le Centre d’entraînement médical chirurgical (CEMQ) qui devaient servir à la formation des professionnels de santé du pays reste bloqué à la douane depuis plus d’un an faute d’autorisation légale. En effet, la réglementation actuelle ne prévoit pas l’importation de prélèvements de cadavres, a rappelé le sous-secrétariat chilien à la Santé publique, confirmant une information du journal El Mercurio. Face à ce refus, le CEMQ a saisi la justice. L’affaire est désormais entre les mains de la Cour suprême, qui devrait rendre une décision d’ici la fin de l’année. On peut se demander dans quel état sont ces restes humains bloqués à la douane depuis plus d’un an.

Au Chili, les facultés de médecine disposent traditionnellement des corps non réclamés dans les morgues ou les hôpitaux, ainsi que de dons à la science. Mais ces derniers restent exceptionnels et la pénurie a conduit ainsi à se tourner vers l’importation de restes humains. Peut-être faudrait-il utiliser les produits des champs de bataille qui ne manquent pas, mais avec les armes utilisées aujourd’hui pour occire son prochain, il est à craindre que ce qui reste des corps ne soit guère utilisable pour enseigner une anatomie normale.   

Illustrations : Gunther von Hagens, anatomiste allemand, inventeur de la plastination, technique qui permet la pérennité du cadavre après la mort.

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S
La dissection, mais aussi le vaudou utilisent les morts. Dans ce cas, on les appelle les "morts vivants", les zombies. Les prêtres vaudous ont la science des poisons. Ils donnent à un vivant l'apparence de la mort. Celui-ci est enterré, puis "ressuscité", il n'a alors plus aucune volonté, il est au service du houngan : un zombie. <br /> J'ai vu une cérémonie où la victime était en transe, le houngan faisait alors descendre un loa (dieu) sur lui, il changeait de voix et délivrait un message "sacré" à l'intention des "fidèles" présents. Avec l'attaché militaire, on a préféré filer...
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D
Une tombe, ça ouvre l'appétit.
S
Et le 2 novembre, Jour des Morts, la coutume veut qu'on aille au cimetière, déjeuner sur le tombes. Les vivants se requinquent.
D
Vous étiez mort de trouille.
B
Dans un certain nombre de pays (Suisse, Australie, Canada...), les candidats au "suicide assisté" seraient aussi les premiers à être volontaires pour le "don d'organe".<br /> je me pose une question plus éthique que médicale : le prélèvement en question doit-il avoir lieu avant --personne encore vivante - provisoirement-- ou juste après l'euthanasie (les réponses évoquées entretiennent un flou qui n'a rien d'artistique)
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B
Est-ce que Brindamour peut me (et vous) foutre la paix tant que je ne m'adresse pas à lui (qui entre autres vous conseillait de voter indifféremment pour Marine le Pen ou Eric Zemmour, ne voyant aucune différence entre les deux... que TOUT oppose pourtant : économie, immigration, sécurité, souveraineté nationale, etc...) et qu'il se mêle de ces échanges pénibles et stériles (c'est vrai que son commentaire "j'ai donné mon corps à la science" présente un intérêt capital suite à votre article)<br /> <br /> <br /> https://aumilieuduvillage.eklablog.com/ ça se passe là aussi, cher Brindamour, pour vos coups de gueule... viendez qu'on rigole
D
NB. Mais ma réponse peut exprimer un désaccord...
D
Si des visiteurs se donnent la peine de laisser un commentaire sur ce blog, la courtoisie veut que j'y réponde, la courtoisie mais aussi parce que c'est intéressant de le faire. Bedeau pense que dans le cas présent je polémique, non, je réponds.
B
Docteur, je ne comprends pas pourquoi vous vous lancez dans ces échanges pénibles et stériles avec Bedeau.<br /> C’est contre productif. Cela va l’encourager. Lui aussi d’ailleurs ne comprend pas puisqu’il se permet de vous engueuler parce que vous polémiquez. Toutefois ce paradoxe fait le charme de ce blog.
B
Mais, est ce que j'ai dit ça ou laisser entendre que ? 🤔<br /> Je fais un constat qui est tellement évident qu'il en est presque inutile <br /> Pourquoi polémiquer pour polémiquer si vous n'êtes pas en désaccord profond avec mon propos ?
D
Le fait qu'il y ait des salauds ne doit pas être un argument pour ne pas faire évoluer les choses. Ce n'est pas parce que l'on peut s'électrocuter qu'il ne faut pas utiliser l'électricité, il faut prendre des précautions.
B
*JE* ne melange pas, je ne suis pas sot à ce point, mais il ne faut pas se fermer les yeux sur la cupidité et la perversité de certains acteurs impliqués dans ce genre d'affaires. Tout le monde il n'est pas beau tout le monde il n'est pas gentil. La nature humaine présente bien des aspects peu lumineux... Sinon, pourquoi prendre des mesures préventives s'il n'y a aucun risque de dérive ?
D
Vous mélangez le don d'organes et le trafic d'organes ?
B
Pas du tout, il est surtout évoqué par les partisans de "dons" d'organes (vous savez évidemment que certains "dons" ne sont pas que destinés à la transplantation d'organes défaillants essentiels à la vie?)
D
C'est un rapprochement surtout évoqué par les adversaires de l'interruption de vie. Mais, bien sûr, que les juristes doivent bien l'encadrer..
B
Ce n'est pas moi qui ai fait ce rapprochement...<br /> Recherchez "fin de vie et don d'organes" le risque de dérive doit exister puisque certains juristes l'anticipent et tentent de le limiter ou l'empêcher... Il ne s'agit pas là d'un de mes délires de complotiste come "on" se plait à m'en découvrir.<br /> <br /> Je vous laisse pour ce soir et sur ce sujet avant que monsieur Brindamour ne s'aperçoive de ma présence.
D
Vous parlez des lois qui doivent encadrer la fin de vie ? Si elles sont bien faites il n'y aura pas de dérive. Rapprocher tout de suite l'interruption d'une vie invivable ou en phase terminale et le trafic d'organes est un raccourci trop rapide.
B
Dans ces pays de nombreuses personnalités, tant scientifiques que morales, s'inquiètent déjà de ce qui pourrait devenir, progressivement, insensiblement, et à l'abri derrière de bons sentiments affichés, devenir une sorte de trafic d'organes déguisé et "officiel";<br /> Les dérives sont parfois au moins aussi tentantes qu'inévitables.
D
Donner un organe, c'est un peu revivre dans le corps d'un autre. Le prélèvement se fait sur un mort très récent, il y a un délai pour que l'organe ne se détériore pas après le décès.
L
Bonsoir Dr WO,<br /> Ce sont des histoires pas drôles du tout, je n'ai même pas souris !
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D
Il parait que les films d'horreur sont très appréciés.
P
La dissection: un puzzle à l'envers.
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D
Et on ne peut pas le remettre à l'endroit.
B
Je lègue mon corps à la science. On saura enfin…
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D
L'ennui est que, vous, vous le ne saurez pas.