7 Janvier 2013
Je me permets de retranscrire ici un entrefilet paru le 11/02/2010 dans Courrier international et qui vaut son pesant de cacahuètes :
« Le nouveau logo du journal iranien Tehran Emrooz, qui représente le mot Emrooz (“Aujourd’hui”) et, en petits caractères, le mot Téhéran, n’a pas l’heur de plaire à Partoyeh Sokhan. Ce magazine a demandé au ministère de l’Orientation islamique de sévir : la lettre “R” évoque une jambe de danseuse, le “O” et le “Z” des bras, sans parler d’autres éléments “qu’on ne peut pas évoquer décemment”, estime l’hebdomadaire »
On ne peut être que reconnaissant à ces vigilants journalistes (sic) d’attirer l’attention sur le caractère manifestement licencieux de l’alphabet que l’on met pourtant entre les mains de personnes non averties et notamment dans celles de jeunes enfants qui, heureusement, répugnent à l’utiliser et on comprend pourquoi ! En effet la lettre parait anodine, mais il faut en évoquer l’esprit.
Il est aisé de voir que le A figure deux jambes écartées avec quelque chose entre et que je n’ose nommer. Le B est à l’évidence soit deux seins arrogants que l’on nous met sans vergogne sous le nez, soit une bourse d’homme. Le b minuscule n’est pas plus pudique puisqu’il s’agit du sexe de l’homme dressé (vu de profil pour les puristes). Si le d minuscule montre le même sexe masculin vu de l’autre côté, le P (p) le montre après usage.
Nous serons moins sévères avec le C et le E, le premier évoque un cerceau et le second un peigne, l’un et l’autre en contact avec la chevelure féminine dont on sait le caractère érogène, puisque les femmes sont sommées de la couvrir au regard des hommes frémissants.
C’est avec réticence que j’évoque les lettres suivantes. Le F figure, c’est évident, deux phallus contre une femme et le K (le rouge me vient au front), c’est le F en pleine action. Le G, une femme assise sur un homme (et je n’ose pas dire ce qu’ils font). Le H est une horreur, il s’agit manifestement de deux homosexuels nus qui se font face et le M, les montre quelques instant plus tard.
Le I et le J, comme chacun le voit, sont totalement impudiques : le I (i) évoque une femme nue (certes, un peu plate) et le J (j), un homme au début de l’érection et le L le montre plus avantagé, mais tournant pudiquement le dos.
Le N et le Z paraissaient énigmatiques, mais après une étude bibliographique et le visionnage de certains films, il est clair à présent qu’il s’agit d’une position inversée vue sous deux angles différents.
Je ne m’étendrai pas sur le O pour ne pas faire d’histoire. Quant au Q, c’est le symbole (que Dieu me pardonne) de la copulation.
Il a été montré que le R évoque une jambe de danseuse (cf plus haut), et nous pouvons affirmer que le T figure une danseuse portée par un danseur et le S une danse du ventre.
Pour les U, V, Y et W, il est aisé de voir qu’il s’agit de parties de jambes en l’air. Le W évoque manifestement (je suis cramoisi) la présence de deux femmes (mon Dieu !).
Quant au X, c’est la marque de l’infamie.
Je vais prier longuement pour me faire pardonner ce texte bourré de symboles pornographiques, mais sachez que je me suis fait violence dans le seul but de faire œuvre de salubrité publique.