Le vol de bijoux au musée du Louvre dimanche matin, aux yeux de tous, à l’aide d’un monte-charge, matériel peu discret, pour pénétrer par une fenêtre afin d’atteindre la galerie d’Apollon où sont exposés des bijoux de monarques français, fait couler beaucoup de salive et un peu d’encre dont on se sert de moins en moins.
On se gausse de la faillite sécuritaire, on déplore, bien sûr, le manque de moyens et de personnel, on crie à la honte pour la France dont les motifs s’accumulent, on déplore cette atteinte intolérable au patrimoine français, on se bouche les oreilles pour ne pas entendre les ricanements des étrangers qui pouffent de voir ce pays arrogant et donneur de leçons avoir si triste mine du Palais Bourbon au Louvre. Quant aux Français, ils ne manqueront sans doute pas de rendre Emmanuel Macron responsable de toutes ces déconvenues, y compris si les alarmes ont été muettes ou négligées par un personnel surmené par la position assise.
« En s’attaquant à la salle 705, les braqueurs du Louvre ont profané un symbole historique, préfiguration de la fameuse Galerie des Glaces de Versailles. Un lieu royal depuis Louis XIV et même Henri IV » titre Le Parisien.
Tout cela est vrai, mais ce qui me scandalise encore davantage, c’est que des personnes qui n’avaient ni plus ni moins de qualités que les autres aient pu dépenser des sommes folles pour s’offrir ces babioles hors de prix alors que la majorité du peuple vivait dans la merde. Le fait que ces bijoux récupérés par la nation soient exposés pour que chacun puisse les contempler ne change rien à la signification de ces objets. Ce sont en effet des symboles historiques, mais ne sont-ils pas ceux d’une oppression et de l’exploitation de la multitude par un minorité ayant franchi la bonne vulve à la naissance ?
Illustration : Louis XV en costume de sacre (atelier de Hyacinthe Rigaud)