/image%2F0651388%2F20251016%2Fob_01cbe9_daumier-le-ventre-le-gislatif-the.jpg)
Aujourd’hui nous avons assisté à un spectacle au théâtre de la discorde, près de la place de la Concorde, où de mauvais comédiens ont joué une pièce mal écrite et pourtant retransmise à travers toute la France et peut-être même à l’étranger. Chaque comédien fit un monologue sans surprise au milieu des vociférations du public, enfin, celui qui était présent, l'autre étant à la buvette. Il est à craindre que cette pièce écrite par un auteur qui se pense un génie mais qui évite prudemment d’apparaître afin de ne pas être hué, ne tienne pas longtemps l’affiche et qu’elle soit retirée pour cause de faillite et nombre de comédiens mis tôt ou tard au chômage.
Quoi qu'il en soit, nous avons assisté à un vaudeville sans drôlerie, et à un jeu de dupes où l'on a vu la faillite des convictions avant la faillite tout court. Mme Le Pen qui prônait l'abrogation de la réforme des retraites a fait voter contre un gouvernement qui propose au moins sa suspension. Retailleau s'oppose à la participation au gouvernement dont il vient de sortir, une inconstance dont il payera sans doute le prix. Wauquiez qui s'opposait à cette participation devient plus compatissant à son égard malgré le sort fait à la réforme des retraites, mais nous avons une certitude : Wauquiez et Retailleau s'opposent bien que du même bord, chacun cherchant à faire chavirer l'autre. Et les Mélenchoniens votent avec le RN qu'ils considèrent comme des fascistes. Dans ce vaudeville médiocre où les portes claquent sans cesse mais où se perdent les claques, chacun ne pense qu'à sa petite personne et adapte ses convictions à son intérêt . La présidence de la République les rend décidément fous.
Illustration : Honoré Daumier