14 Mai 2025
Un rapport de « France Stratégie » (dont Clément Beaune est commissaire général), publié le 12 mai dernier, estime qu’il existe une recrudescence de la « croyance » dans les stéréotypes du genre, une persistance attribuée en particulier aux réseaux sociaux.
Parmi ces clichés considérés comme des obstacles à l’égalité des sexes, j’en note deux :
- « En 2022, 59 % des Français adhèrent à l’idée que les « mères savent mieux répondre aux besoins et attentes des enfants que les pères », contre 54 % en 2014 ». Mais est-ce déplacé de penser que les mères savent mieux répondre aux besoins et attentes des enfants que les pères ? C’est oublier que c’est la mère qui a porté et nourri l’enfant pendant 9 mois, et que c’est de son ventre qu’il est sorti et le plus souvent dans la douleur. C’est une banalité de dire qu’il existe dans la grande majorité des cas une relation intime, physique, entre la mère et l’enfant.
- « 58 % des 11-17 ans pensent même que les garçons sont prédisposés à la violence ». Est-il absurde de penser que les garçons sont prédisposés à la violence ? Ce n’est pas un stéréotype, c’est une constatation habituelle et dès la petite enfance, cette prédisposition n’obéit pas à un impératif social qui n’a guère eu le temps de d’être perçu par les bambins.
Ces deux stéréotypes ont-ils vraiment été imposés artificiellement par la société ? Il semble encore une fois que l’on efface la biologie en favorisant une interprétation purement sociologique pour expliquer la place respective des hommes et des femmes dans la société. Que la société dès son apparition ait amplifié les conséquences des différences biologiques et en particulier les capacités physiques, c’est certain, et sans doute pour s’adapter au milieu. Que les hommes aient nié des capacités féminines et se sont opposés plus ou moins à leur expression comme pour les capacités scientifiques, c’est évident. Mais de là à considérer que les traits biologiques sont des stéréotypes est plus idéologique que scientifique. Si l’homme et la femme doivent être égaux socialement, ils ne le sont aucunement sur le plan biologique comme le montre la difficulté et même l’impossibilité profonde de passer intégralement de l’un à l’autre comme le souhaiteraient les personnes atteintes de dysphorie du genre.
Illustration : Marlina Vera « Adam et Eve »