• 331. La révolte contre la médecine

    331. La révolte contre la médecine

    Cette image montre une manifestation de 20000 Allemands environ descendus dans le rue à Berlin, le 1er août, pour s’élever contre les mesures imposées pour lutter contre la pandémie qui immobilise plus ou moins le monde depuis l’hiver dernier, avec comme slogan : « la fin de la pandémie, le jour de la liberté ». Notons que ces citoyens allemands décrètent la fin de la pandémie qu’ils estiment ainsi de leur décision. Peut-être que certains d’entre eux se rangent parmi les « complotistes » qui pensent que cette pandémie a été montée de toutes pièces ou même qu’elle n’existe pas.

    Nous avons eu droit à une présence médiatique médicale dense et multi-quotidienne, ce qui a permis au public de voir les failles et les contradictions de la science médicale. Nous avons aussi assisté à des querelles entre les médecins, où la controverse très habituelle et très saine dans la sphère médicale s’est étalée dans les médias, touchant le public et devenant même matière politique. Chaque opinion sur la conduite médicale à suivre ayant ses partisans hors du milieu médical dont certains ont été – comme c’est devenu habituel aujourd’hui – jusqu’à menacer physiquement les médecins n’ayant pas la même opinion que la leur, opinion basée sur une croyance plus que sur des faits. Mais il faut admettre que devant un virus nouveau, les renseignements erronés initialement venus de Chine et les retournements du corps médical au fur et à mesure des constations, le public a été tenté de croire plutôt que de savoir, le savoir paraissant incertain, et une incertitude étalée quotidiennement au grand jour, ce qui n’est pas pour donner confiance.

    La présence médicale dans les médias a-t-elle été excessive et continue-t-elle à l'être ? Oui, pour ce qui me concerne. Les journalistes se livrent depuis le début à une pêche aux médecins venus de tous les horizons et pas toujours du meilleur. Chaque médecin répétant ce que disait son voisin ou son prédécesseur sur le plateau, même quand il s’agissait d’une affirmation se révélant fausse par la suite. Mais était-ce inutile pour le public confronté pour la première fois à une pandémie ? En Occident, nous n’avions aucun des réflexes communs aux asiatiques proches de la Chine. N’avions-nous pas tendance à nous moquer des asiatiques marchant masqués dans la rue ? Moi-même j’avais un sourire narquois en voyant des Chinois masqués dans les rues de Paris quelques mois avant le déclenchement de la pandémie en Europe. La répétition est la méthode la plus efficace de la pédagogie et le masque est devenu un objet commun, on sort dans la rue muni d’un masque comme on se munit de ses clefs. Il faut en outre constater que la présence médicale itérative, la répétition ad nauseam des conseils préventifs ont permis aux politiques d’imposer des mesures liberticides, mais contre lesquelles une partie de la population se révolte.

    A-t-elle raison de se révolter ? Un malade peut toujours refuser un traitement, une personne saine peut toujours refuser une prévention. L’un comme l’autre prend un risque pour lui-même. En cas d’épidémie grave, il ne s’agit plus de soi mais des autres (comme pour la vaccination où l'on n'est pas seul en cause). Il est licite de restreindre la liberté d’un individu s’il représente une menace pour les autres jusqu'à l’assigner à résidence. Toutes proportions gardées, on enferme un criminel s’il représente une menace pour la société. Si un individu est porteur d’une maladie contagieuse et qu’il ne fait rien pour ne pas contaminer les autres dont certains risquent de mourir de la maladie, n’est-ce pas criminel ?

    Mais le point d’achoppement est le suivant : les mesures préconisées sont-elles les bonnes ? En matière médicale tout est basé sur la confiance, et elle a été fortement entamée par les tergiversations, notamment au sujet des masques à propos desquels on a assisté à une comédie de dupes tristement hilarante. On sait que lorsqu’un médecin fait une seule erreur, il n’a plus la confiance de son patient. Le doute sur l’opportunité des mesures médicales sévères est renforcé par le fait que d’autres conduites différentes ont été adoptées ailleurs mais dont l’efficacité n’a pas été clairement établie, notamment en Suède. Reste que dans les pays où les mesures que nous avons suivies sont mal conduites, la situation parait préoccupante.

    Alors, faute de mieux, faites confiance à vos médecins. Quoi qu'il en soit, ce sont eux les mieux placés pour vous aider, la plupart conservent leur bon sens et ne cessent de s'informer et ils ont été plutôt bons pour prendre en charge les malades dans la tourmente, comme le furent les autres soignants.

    « On a la cellule que l’on peutInformations absurdes »

  • Commentaires

    1
    Pangloss
    Lundi 10 Août 2020 à 10:02

    La perte de confiance concerne surtout les politiques dont les discours et les actions incohérents on nui à leur crédibilité et aux media qu'ils ont relayés sans esprit critique, aux débats dont ils sont friands et à certains médecins qui ont accepté d'y participer.

    Quand je suis malade, je préfère faire confiance à un médecin qu'à un journaliste.

      • Lundi 10 Août 2020 à 10:23

        Pour être objectif : si les médecins ont été déboussolés par cette épidémie nouvelle, imaginez l'état d'esprit des politiques dont ce n'est pas la matière et dont les décisions dépendaient en grande partie des conseils médicaux. On a à la fois reproché aux décideurs leur imprudence et leur prudence.

    2
    Lundi 10 Août 2020 à 11:05

    Manque(s) de logique, de cohérence, de lisibilité pour les gens qui ne sont rien... un des problèmes c'est que cette valse hésitation entre les divers et variés "experts" médicaux -depuis des sommités internationales jusqu'aux médecins de quartier-) et les "politiciens" de tous bords, et réciproquement et inversement, largement relayée par les "journalistes" (j’allais écrire "de toutes tendances" ! he ) finit par avoir l'effet inverse du but avoué et  apparemment recherché : beaucoup de personnes portent "Le" masque dans tous les lieux où il est obligatoire mais remettent le même plusieurs jours de suite (au minimum), uniquement et simplement pour éviter l'amende de 135 €...

      • Lundi 10 Août 2020 à 11:20

        Pour ces derniers, c'est leur problème. Un masque ancien protège encore les autres mais ne protège plus le porteur.

      • Lundi 10 Août 2020 à 11:40

        J'ai encore entendu dire, ce matin, sur une radio périphérique, que le masque à "usage unique" était destiné principalement à protéger les autres, mais pas le porteur ?

         

      • Lundi 10 Août 2020 à 12:44

        La protection du porteur existe mais elle n'est pas absolu car les masques "chirurgicaux" ne sont pas totalement hermétiques (notamment par le haut) contrairement aux masques FFP2 destinés au personnel soignant confronté aux malades.

    3
    Lundi 10 Août 2020 à 11:17

    Il faut avouer que les politiques nous ont beaucoup mené en bateau durant la pandémie, alors la confiance s'est érodée, cependant préventivement je garde mon masque!

      • Lundi 10 Août 2020 à 12:38

        C'est plus sûr, et en plus, c'est un geste  citoyen.

      • Kobus van Cleef
        Lundi 10 Août 2020 à 19:31
        Vous savez, lorsqu'on commence à lire des mots comme "citoyen", "républicain","valeur de la république","pays des drouadlomm" on sent que la machine à enfumer va repartir
        C'est la même qui a suscité les élans guerriers de 1914, par exemple
        Disons le tout net, le traitement de cette pandémie,si pandémie il y eût, n'a été que le traitement des conséquences de la centralisation hospitalière occidentale
        Non pas que nous ayons manqué de réa médicale, quoique
        C'est surtout que les intelligences au pouvoir ont redouté un afflux massif de malades en réa médicale
        Afflux qui ne s'est pas produit, puisque les réa des structures privées n'ont jamais été mises à contribution
        D'un côté la consigne a été "réanimez pendant 3 semaines" de l'autre ( mais pas tellement contradictoire)"ne réanimez pas après 70 ans
        Il faudrait faire le profil complet des victimes, autrement que chevrotté par le professeur Salomon ( qui est l'anagramme de....) en le rapportant en pourcentage aux différentes catégories de population
      • Lundi 10 Août 2020 à 19:46

        Curieux que les mots "citoyen" et "républicain" puissent vous gêner. Ce sont également des mots rejetés par une partie des immigrés d'origine africaine et surtout de leurs descendants. Par ailleurs, les rapprocher systématiquement de l'enfumage ou de l'esprit guerrier me semble un peu rapide. Pourquoi les dévaloriser davantage, ils le sont déjà suffisamment. Il est vrai que la nation française bat sérieusement de l'aile.

      • Kobus van Cleef
        Mardi 11 Août 2020 à 21:46
        Ces mots, citoyen, republicon, ont été servi à toutes les sauces, accommodés avec tous les restes douteux des fonds de galtouze politicarde
        C'est le sursaut citoyen qui a fait descendre des mions de lycéens ( et de collégiens) dans les rues lors de l'entre deux tours de 2002
        Résultat ?
        On a porté au pouvoir le mec le plus détesté de la 5eme , un mec qui redoutait que les juges d'instruction lui envoient du papier bleu
        On a défilé le 11 janvier 2015 pour être Charlie comme toulmonde
        Résultat ?
        Les 20% de l'électorat qui ont voté Marine n'ont toujours pas de représentation ils sont des parias dans leurs entreprises, et jusque dans leurs familles ( je le sais, j'en suis un)
        Ça c'est pour les mots
        Il n'y a même pas le concept explicatif derrière
        Un historien africain a écrit, je ne sais plus où "l'identité de l'homme se construit avec des choses tangibles, le sang, la terre, l'histoire, le sang,par exemple est la meilleure carte d'identité qui soit"
        Dans nos invocations incantatoires à des notions aussi vagues que citoyen ou republicon, nous oublions toujours de préciser"vronzais"
        Pas que le terme vronzais veuille maintenant dire grand chose
        Ça a été totalement déconnecté de l'ethnie
        Or il existe, que les intelligences multiples qui sont à la tête du pays le veuillent ou pas, une ethnie vronzaise, ou du moins une ethnie majoritaire, les gaulois
        Que celà soit occulté, nié, vilipendé n'y changera rien, pendant des siècles, et jusqu'à aujourd'hui, les gaulois sont sur leurs terres, la terre de leur peuplement initial
        Et on aura beau tenter d'étouffer cette simple notion anthropologique sous des termes plus modernes comme citoyen ou republicon, on ne fera, à mon avis, que reculer pour sauter encore plus mal qu'avant
        Tout cela nous éloigne des Germains et de leur refus d'obéissance
      • Mardi 11 Août 2020 à 23:07

        Je crois que sur la terre de France, il y a bien plus de descendants des Germains - dont les Francs qui ont donné leur nom - et de bien d'autres que des Gaulois.

      • Mercredi 12 Août 2020 à 09:24

        Le plus souvent, "gaulois" est le terme générique employé par les djeunes issus de l'immigration et de la diversité pour désigner avec un certain mépris l'étranger à leur communauté (et, accessoirement, par un président de la république en exercice, avec le même mépris envers ceux qui seraient "réfractaires" à Son progressisme.)

        Et parler à tout bout de champ de "valeurs républicaines" au lieu de "valeurs de la France", c'est faire l'impasse -volontairement ou pas- sur les siècles qui ont précédé la révolution française et leurs innombrables apports à ce qui était il y a encore quelques dizaines d'années lune grande nation empreinte de culture gréco-romaine et judéo-chrétienne. La "République" a fait du passé table rase, comme dans la chanson.

      • Mercredi 12 Août 2020 à 09:44

        Je suis bien d'accord que la République ne résume pas l'histoire de France, elle a néanmoins introduit des valeurs avec lesquelles nous vivons, ce qui n'empêche pas d'y ajouter des valeurs personnelles.

      • kobus
        Jeudi 13 Août 2020 à 13:04

        que le terme gauloiche soit un terme honni par les djeunzs, c'est encore meilleur!

        leur exécration nous sera un miel, ainsi que celle des hautes intelligences qui nous dirigent

        pour ce qui est de la descendance germaine, pourquoi pas? disons que ce sont nos terres européennes

        pour les valeurs républiconnes, disons que ce qui devrait préexister ce serait les valeurs autochtones, ethniques, puis longtemps après , s'il reste de la place , républiconnes

        et encore

      • Jeudi 13 Août 2020 à 14:27

        L'ethnie n'est-elle pas une notion bien théorique étant donnés les multiples mélanges des ethnies au cours des millénaires, ne serait-ce que par les viols régulièrement commis par les conquérants ? La présence ancienne sur une terre peut à la rigueur se défendre, mais pour ma part je n'aime pas l'assignation tribale qui appauvrit plus qu'elle n'enrichit. Pourquoi troquer le jugement de l'individu pour le jugement de groupe en attribuant des traits présupposés à tous les individus de ce groupe ? Par un retour de histoire, les noirs sont en train de tomber dans ce travers. 

    4
    Lundi 10 Août 2020 à 12:40

    On conseille aux parents de ne pas se contredire devant  les enfants. Car pour les cerveaux immatures, l'autorité doit parler d'une seule voix. 

     

     

      • Lundi 10 Août 2020 à 12:47

        https://www.facebook.com/pharmamorvancarsontregunc/photos/a.299764850951000/609043990023083/

      • Lundi 10 Août 2020 à 12:58

        Elle parle le plus souvent d'une seule voix mais la voix ne dit pas toujours la même chose.

        NB G ne trouve pas l'adresse

    5
    Lundi 10 Août 2020 à 18:16
    Raboliot

    Dans toutes les professions, il y a des brebis galeuses et des personnes qui ont faim de gloire sans véritable motif.
    Malheureusement, les media mettent en avant ce genre de personnages, et votre profession n'en sort pas grandie, pour rester dans les limites de la courtoisie.
    La bonne question : qui pilote les médias ?

    6
    Lundi 10 Août 2020 à 18:23
    Raboliot

    Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, est un vrai sage. C'était un vrai plaisir de l'écouter à la télé.
     Mais il a été mis au placard, car il n'affolait pas assez les populations.

    7
    Souris donc
    Mardi 11 Août 2020 à 09:02

    Slogans des banderoles = contresens.

    Wir sind laut, weil ihr unsere FREIHEIT klaut, signifie "Nous faisons du bruit parce que vous volez notre LIBERTE" (en français, laut et klaut, ne riment pas).

    Denkpflicht statt Maskenpflicht = (mot à mot) "devoir de réflexion plutôt que port du masque obligatoire" = Réfléchissez avant d'obéir aveuglément.  

    Il me semble qu'il s'agit d'un appel à la responsabilisation, qui évite la coercition ou, comme à Paris, des aberrations. Rues à port du masque obligatoire, d'autres non, que faire au carrefour Damrémont/Marcadet ?

      • Mardi 11 Août 2020 à 09:24

        Merci pour ces traductions qui apportent d'autres éléments que ceux mentionnés par le journal lu. En matière sanitaire à risque mortel il est imprudent de faire confiance tout le monde. Comme je l'ai dit dans mon article, un contaminé est porteur de mort. Il faut suivre les consignes, mais le problème est celui de la justesse de ces consignes. Des consignes excessives peuvent être critiquées, mais donner des consignes insuffisantes est condamnable. L'assignation à résidence est une réelle entrave à la liberté, mais en quoi le port d'un masque est-il vraiment liberticide ? On pourrait même l'assimiler à une mode vestimentaire.

      • Souris donc
        Mardi 11 Août 2020 à 10:09

        Dans un Etat Fédéral, il est difficile d'imposer une consigne générale. Chaque Ministre-Président ("chef d'état" de son Land) a un pouvoir exécutif et législatif. Donc, Angèle ne peut rien imposer. Il y a bien une "Conférence des Ministres-Présidents" pour harmoniser les décisions. Mais, de retour chez lui, chacun fait comme il l'entend (immigration, impôts...).

        Pour le masque, il est obligatoire sous peine d'amende en Bavière, mais pas de sanction à Berlin (qui est à la fois la capitale et un Land) où l'on ne peut qu'en appeler au sens de la responsabilité de chacun.

      • Mardi 11 Août 2020 à 10:45

        J'ignore si ces manifestations n'ont eu lieu que dans les états où le port du masque est obligatoire, mais il semble que les opposants à toute mesure "liberticide" se recrute plutôt à l'extrême droite. Si c'est le cas on assiste au paradoxe de la défense de la liberté par des partisans d'un régime autoritaire. Ricanons.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :