7 Janvier 2013
Ce qui est consolant, c’est que les choses n’ont pas de fin, les choses, pas les sentiments. A condition que la matière continue d’exister. Même pour les êtres vivants. Dans les religions qui ont été faites pour ça, la mort est le début d’autre chose : l’esprit des êtres survit quelque part et la plupart offrent même l’espoir de la résurrection ou de la réincarnation. Dès que les hommes ont eu conscience de leur mort, les religions sont venues les consoler. Rien de mieux n’a été trouvé comme pompes funèbres optimistes. A cet égard la gestion de la mort la plus accomplie a été assurée par les anciens Egyptiens qui passaient leur vie à préparer leur mort, la mort étant la grande affaire de la vie. Eclairer la vie par la mort est une belle démarche surréaliste. Les autres religions ont suivi mais avec plus de timidité et d'hypocrisie sans vraiment choisir entre la Vie et la Mort.
Pour les incroyants le devenir de leur être se présente sous un jour moins serein. Ils n’ont que leur corps qui avec le temps devient atomes et molécules (Comme le disaient les frères Goncourt - on ne sait jamais lequel - "Qu'est-ce que la vie ? L'usufruit d'une agrégation de molécules "). Les incroyants ne finissent pas pour autant : ces briques élémentaires servent à construire autre chose. Imaginons que la matière qui constituait un incroyant soit absorbée par de l’herbe et que l’herbe soit absorbée par une vache, la matière de l’incroyant devient vache (et sacrée en Inde). Qu’il le veuille ou pas, l’incroyant devrait croire en la réincarnation. L’ennui est qu’il ne se réincarne pas en une vache entière, dans le meilleur des cas il peut espérer se transformer en un bout de steak. Après avoir été amené à croire en la réincarnation (partielle), l’incroyant devrait-il devenir végétarien ? On voit que les choses ne sont pas simples pour un incroyant et on comprend le succès des religions qui organisent les choses de façon moins aléatoire et plus cohérente.