Dans ses « conversations avec le Christ », prédications de carême de monseigneur di Falco, celui-ci invite chaque fidèle à discuter avec Dieu. Le Point rapporte : « Il évoque les aspects et les particularités de ces prières : les sujets abordés avec Dieu, le ton sur lequel lui parler, la façon de reprendre un dialogue inachevé ou encore les bienfaits que procurent ces conversations. Rien n'est tabou avec Jésus. Il faut tout lui dire, car il s'y intéressera toujours. Attention, Jésus a horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Il faut bien sûr écouter le Christ, mais pas seulement » : "Écouter n'est pas seulement entendre, mais mettre en pratique." "Écoutez-le. Tout ce qu'il vous dira, faites-le". Impressionnant.
Que Jésus soit devenu pour les chrétiens le Dieu de notre univers en expansion par la grâce d’une décision humaine lors d’un concile trois siècles après sa mort, pourquoi pas, peut-être que les pères conciliaires étaient-ils inspirés par le Saint-Esprit. Qu’un croyant adresse des prières à sa divinité est une démarche inhérente à sa croyance. Mais que l’on prétende avoir une conversation et même une discussion (ce qui sous-entend un désaccord) avec une entité aussi fabuleuse que celle qui a pu créer les milliards de galaxies pour le plaisir des astronomes, et que cette entité prenne la peine de répondre, de converser, d’argumenter avec les ultramicroscopiques particules évanescentes que nous sommes, n’est-ce pas, monseigneur, un péché d’orgueil ?
Di Falco a peut-être été influencé par les films où Fernandel jouait le rôle du prêtre Don Camillo qui avait le privilège de converser intimement avec Jésus dans un village italien. Il posait des questions sur de menus conflits à la statue du crucifié, mais formulait lui-même les réponses, c’était plus sûr et plus en adéquation avec ses propres désirs, car si son idole le regardait avec une certaine tristesse du haut de sa croix, il ne lui répondait que rarement de vive voix.