14 Juillet 2016
Un bref coup d’oeil sur l’écran de télévision où se déroule la cérémonie du 14 juillet.
Une chorégraphie multicolore sur terre et dans le ciel, impeccable comme d’habitude. Je ne suis guère amateur de ce genre de spectacle, mais on ne peut contester qu’il a de l’allure du peu que j’en ai vu, tout en étant décalé dans la France et le monde d’aujourd’hui.
Un petit bonhomme plutôt embarrassé lorsqu’il serre la main des officiers qui le dépassent d’une tête. On ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil à sa chevelure de bonne teinture. Quand on y met le prix, les résultats sont là. J’ai trouvé que le caméraman, sans doute par mauvais esprit, s’est un peu trop attardé sur sa tonsure.
Et puis la Marseillaise, violent chant guerrier où le sang (impur de surcroît) qui abreuve les sillons revêt un incontestable côté gore. Les paroles du chant national sont aujourd’hui à la limite du ridicule.
Mais il faut se remettre dans l’époque révolutionnaire où décapiter au canif la tête du gouverneur de la Bastille et la promener sur une pique allait de soi, même si le propriétaire de la tête s’était rendu avec la garnison qu’après avoir obtenu des émeutiers la promesse qu’il n’y aurait aucune exécution après la reddition de la forteresse.
Ce n’est pas cet événement de la prise de la Bastille, suivie par des exécutions sommaires, que l’on commémore depuis 1880 en tant que Fête nationale, mais la Fête de la fédération qui s’est déroulée le 14 juillet 1790, date qui n’a pas été choisie au hasard. De ce fait, c’est finalement l’événement guerrier et peu reluisant qui est restée dans les mémoires et non la pacifique et fugace union nationale de l’année suivante.