6 Mai 2025
Alors que le flot des informations nous noie dans l’inquiétude suscitée par les menaces guerrières, le cliquetis des armes, les oiseaux métalliques chargés de crottes explosives, je vous offre un intermède d’une sage lubricité.
S’agissant de lubricité, on n’est jamais déçu lorsque l’on s’adresse à Jupiter - Zeus de son nom grec de baptême - dont le poste de patron des Dieux lui permettait d’user de son pouvoir pour agresser sexuellement ses subordonnées sans la moindre crainte d’un recours en justice. Ce Dieu, dont les besoins sexuels pourraient être considérés comme pathologiques s’il s’était s’agit d’un humain, prenait sournoisement diverses formes pour approcher et séduire les belles, souvent mortelles, la tâche étant plus aisée que de se confronter à ses collègues féminines. Ses proies pouvaient être ainsi surprises par un taureau, un cygne, un aigle (pour enlever le jeune Ganymède) ou même un nuage, car qui se méfierait d’un nuage.
Et c’est sous la forme d’un nuage qu’il copula avec la prêtresse Io qui servait dans le temple de sa propre épouse Héra. Mais ils furent surpris en pleine action, au moment même où Io succombait à la volupté de l’orgasme, par le peintre italien Le Corrège qui en fixa l’image vers 1530. Ce paparazzi génial vendit son œuvre au Duc de Mantoue qui s’intéressait particulièrement aux incartades divines.
Pour la petite histoire, sachez que Io a eu bien des ennuis en raison de la jalousie de sa maîtresse Héra car Zeus ne pouvait pas s’empêcher d’abuser de son nuage et de la belle mortelle qu’il dû changer en génisse pour continuer à tromper sa femme en se changeant lui-même en taureau. Mais Héra ne fut aucunement abusée par ce couple de bovidés. Rassurez-vous, après bien de péripéties dramatiques (et les versions sont diverses), la victime Io (qui donna son nom à la mer Ionienne) finit par échapper au couple Olympique et par retrouver forme humaine en Egypte.