23 Décembre 2015
Le 21/12/15 nous avons été au Centre Pompidou de Paris, et c’est un peu par hasard – je dois l’avouer – que nous sommes allés visiter l’exposition de l’artiste allemand Anselm Kiefer qui vit en France.
J’ai été impressionné par ses peintures grand format faites de matériaux des plus divers,, presque toujours sombres. Tableaux nocturnes et tragiques.
Anselm Kiefer est né en 1945 au milieu des décombres de la Deuxième Guerre Mondiale. Il n’a donc pas vécu la guerre elle-même mais son récit et son empreinte sur son entourage lors de sa jeunesse. Il a vécu par procuration cette guerre et les atrocités perpétrées par son propre peuple. Il ne s’en est jamais libéré et son œuvre est l’illustration de la culpabilité du peuple allemand, se voulant apparemment comme un rappel permanent de cette culpabilité.
L’exposition est d’une telle richesse qu’il m’a été difficile de choisir les tableaux à photographier et parmi ceux-ci les images à reproduire ici. Cliquez sur les images si vous voulez les agrandir.
Sous le titre anodin de « Hanneton, vole ! » Un paysage de désolation.
« La Lande de la Marche de Brandebourg »
« Chemin : Sable de la Marche de Brandebourg ». « Il n’y a pas de paysage qui soit totalement innocent. Cela n’existe pas » (Anselm Kiefer).
« Pour Céline, voyage au bout de la nuit ». L’antisémitisme maladif de l’écrivain lui a fait occulter d’autres voyages au bout de la nuit.
« Sulamith ». J’ignore s’il s’agit d’une référence à la bien-aimée du Cantique des cantiques
« Au peintre inconnu ». Beaucoup de tableaux montrent des colonnes et architectures de type romain plus ou moins en ruines. Référence à l’architecture prisée par les nazis.
« Quaternité » L’antre du peintre, le feu destructeur et régénérateur. Le serpent symbole de Satan
Margarethe
Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
te buvons à midi la mort est un maître d’Allemagne
nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
la mort est maître d’Allemagne son œil est bleu
il t’atteint d’une balle de plomb il ne te manque pas
un homme habite la maison Margarete tes cheveux d’or
il lance ses grands chiens sur nous
il nous offre une tombe dans le ciel
Ii joue avec les serpents et rêve la mort est un maître d’Allemagne
tes cheveux d’or Margarete
tes cheveux cendre Sulamith
(Extrait d’un poème de Paul Celan auquel Kiefer se réfère fréquemment).
« Les ordres de la nuit ». « Pour moi, le tournesol, quand il est mûr et lourd, penché vers le sol, avec les grains devenus très noirs au milieu de sa couronne, eh bien j’y vois le firmament avec les étoiles… » (Anselm Kiefer)
"Pour Paul Celan Fleur de cendre" (livres brûlés sur toile)
« Fleurs de cendre »
« Mme de Staël : de l’Allemagne ». Des champignons en forme de tombes de la culture allemande ("Fichte" est le nom au pied de la première tombe) avec au fond la Forêt omniprésente dans les mythes germaniques.