29 Octobre 2019
J'ai trouvé intéressant deux portraits d'homme :
D'abord, son autoportrait jeune contrastant avec le portrait habituel que nous connaissons : petit bonhomme aux jambes courtes (il était atteint d'une maladie osseuse génétique avec fragilité des os responsable de deux fractures), chapeau, barbe, lorgnon et canne
Et le portrait de Van Gogh que nous avons l'habitude de voir de face
Les portraits de femmes sont nombreux. J'aime ceux de la Rousse :
La toilette semble l'avoir épuisée. Elle a conservé curieusement ses bas. Est-ce pour ajouter une note érotique ?
Dans "l'attente", on ne voit pas le visage, mais le verre d'absinthe.
Toulouse-Lautrec écumait les cabarets en se frottant à leur humanité, mais le Moulin Rouge dès sa création a été son favori
Ce célèbre tableau "Au Moulin Rouge" montre au premier plan ce visage verdâtre tel un masque inquiétant. Les personnages autour de la table sont tous connus. Au fond on voit Toulouse-Lautrec lui-même et à droite, la Goulue se repeigne devant le miroir.
"La roue" qui intéresse fort le souffleur. Mais les spectateurs venaient surtout pour le "chahut" animé par la Goulue et le Désossé.
Une des nombreuses affiches réalisées par le peintre et qui ont largement contribué à sa gloire.
Toulouse-Lautrec fut un peintre objectif des bordels dans lesquels il passait bien du temps. Ce qui ressort de toutes ses toiles sur ce milieu est la soumission, la fatigue et la tristesse, comme dans "Le salon de la rue des Moulins"
Une tête malencontreuse ne m'a pas permis de prendre la partie droite du tableau qui montre, de dos, la partie gauche d'une femme relevant ses jupes sans doute pour la visite médicale hebdomadaire que les prostituées subissaient
Et ce terrible tableau de "La femme qui tire son bas" : le visage dur de la femme nue devant l'homme habillé au regard agressif.
NB. Il existe un tableau où la femme tirant son bas est représentée seule, sur celui-ci T-L a ajouté un deuxième personnage, un de mes visiteurs m'a fait remarquer que ce dernier est probablement une femme (la maquerelle ?) et non un homme comme je l'ai pensé. Dans ce cas, la représentation serait moins cruelle et la femme moins abaissée.
Toulouse-Lautrec atteint de syphilis et alcoolique finit par être interné dans une clinique de Neuilly après une crise de délirium tremens, dont il ne put sortir qu'après avoir prouvé sa maîtrise en réalisant des oeuvres traitant de scènes du cirque. Il a pu retrouver avant sa mort (1901) ses capacités comme le montre "La descente de Messaline"
Et surtout ce charmant portrait de "Miss Doly, serveuse du Star"