Nicolas Bedos a récemment publié dans Elle une lettre adressée Marisol Touraine, ministre de la Santé, où il revendiquait sa liberté de fumer (notamment sur une plage), estimant que sa santé, ses poumons et sa vie lui appartenaient et qu’il était libre d’en faire ce qu’il voulait, tout en étant conscient des dangers du tabac que l’on ne cesse de lui rappeler. [http://www.lemondedutabac.com/nicolas-bedos-a-marisol-touraine-il-faudra-menvoyer-le-gign-pour-mempecher-den-griller-une/].
Marisol Touraine lui a répondu sur son blog dans un billet bien tourné et qui ne manque pas de finesse [http://www.marisoltouraine.fr/2014/05/lettre-a-nicolas-bedos/] où elle montre sans difficulté l’intérêt de la lutte contre le tabagisme responsable de 73000 morts par an en France, et la nécessité de ne pas entraîner les jeunes dans cette dépendance (la chronique parue dans Elle n’est pas faite pour les dissuader de ne pas entrer dans le tabagisme, car s’il est facile d’y entrer, il est difficile d’en sortir).
Il est certain que l’Etat intervient de plus en plus dans notre vie, imposant des modèles, et multipliant les interdictions contre lesquels Nicolas Bedos s’élève, arguant que cette lutte contre le tabagisme est peut-être un problème quasi secondaire (73000 Français tués chaque année, tout de même) par rapport à d’autres.
N. Bedos revendique la liberté de faire ce qu’il veut de son corps. Fort bien. Marisol Touraine a eu la finesse de ne pas lui rappeler que cette liberté avait un prix et que ce prix n’était pas payé par celui qui s’était intoxiqué librement, mais par la société. Les soins pour traiter un cancer coûtent cher et malheureusement trop souvent en vain.
Je le dis avec d’autant plus d’objectivité que je suis moi-même un tabagique (la pipe uniquement) et j’ai commencé à m’intoxiquer à une époque où les méfaits du tabac n’étaient pas démontrés (on lui reconnaissait même des vertus). Je suis bien placé pour juger des dangers de cette dépendance absurde que les jeunes devraient fuir et qui n’a rien à voir avec la liberté.
Van Gogh : « Crâne fumant une cigarette »